La merveille de la musique est de n’être que mouvement

 

C’est comme l’eau que l’on regarde et tout y bouge vaguement

 

C’est comme l’âme a la dérive où se déforment les nuages

 

Tout demeure amorce d’un rêve et déjà c’est autre mirage

 

Déjà la phrase est d’autres mots et déjà son murmure a changé

 

Qu’elle fleurisse ou se flétrisse elle a demandé son congé

 

Elle a fui comme fui le temps le temps irréversible

 

Qui berce et leurre engendre et meurt à la fois flèche à la fois cible

 

A la fois le jour et la nuit le pourquoi surgi du comment La merveille de la musique est de n’être que mouvement

 

 

                             Poésie de LOUIS ARAGON