20e circonscription des hauts de seine

Lors du 1^er module, après une réflexion individuelle sur ce que veut dire philosopher, un atelier de philo où la réflexion et les échanges furent très riches, divers apports théoriques illustrés par des extraits vidéos ont permis d’apporter à chaque participant les bases pour débuter cette activité avec leurs élèves.

Quelles sont les finalités d’une telle pratique avec les élèves (classes d’inclusion comprises) ?

Comment mener une discussion dans le cadre scolaire ?

A partir de quel protocole, sur quelles thématiques ?

De Matthew Lipman à Jacques Lévine, en passant par Michel Tozzi, Oscar Brénifier, Anne Lalanne ou Sylvain Connac… ce qui est commun à tous les protocoles est la visée philosophique de l’activité.

Avec la lecture de L’anneau de Gygès de Platon [1], chacun peut se poser la question du pouvoir, de la justice, des moyens pour parvenir à ses fins…et ce, dès l’âge scolaire, car comme le disait Montaigne[2] : « on a grand tort de la peindre inaccessible aux enfants...puisque la philosophie est celle qui nous instruit à vivre, et que l’enfance y a sa leçon, comme les autres âges...Un enfant en est capable, au partir de sa nourrice, beaucoup mieux que d’apprendre à lire ou à écrire… »

Lors du 2^ème module, nous avons réfléchi au respect des règles, à la transgression de la loi, à l’entraide…à partir de l’album Le roi de la bibliothèque. [3]

Les participants[4] ont évoqué la difficulté à trouver des thèmes adaptés, des supports appropriés, et même un lieu où chacun puisse se voir pour s’écouter dans une écoute "active".

Car ces ateliers ne sont ni des débats (qui cherchent à convaincre comme l’est le débat judiciaire ou politique), ni des discussions littéraires (qui consistent à échanger des idées et ses interprétations d’une lecture).

Des discussions sur juste et injuste, l'amitié, la différence, croire et savoir, tous pareils, tous différents… visent aussi la formation de l’esprit critique de nos élèves.

Ces ateliers, « loin de l’imposition de dogmes ou de modèles de comportements ont pour but de favoriser le développement d’une aptitude à vivre ensemble… d’appréhender le point de vue d’autrui …de  comprendre et de discuter les choix moraux que chacun rencontre dans sa vie… [tout en] développant une disposition à raisonner… à argumenter…à veiller à la cohérence de la pensée, à la portée des paroles et à la responsabilité des actions.… Elles encouragent l’autonomie, l’esprit critique et la coopération […] favorisent l’estime de soi, condition indispensable à la formation globale de la personnalité…»[5]

Je conclurai par cette phrase limpide: « On n’apprend pas la philosophie, on apprend à philosopher. » Emmanuel KANT 1726

Sylvie Bacalu