Le monstre marin
Par Marotine Marielle (Collège les Châtelaines, Triel-sur-Seine (78)) le 08 mars 2018, 19:30
Texte imaginé par Manon C.-L., 6ème F

Cela faisait deux ans déjà que des mystères étaient signalés en mer : des bateaux avaient disparu, sans que personne ne voie rien, ni rocher, ni problème mécanique, juste une grande étendue d’eau déserte. Le dernier incident s’était produit près de l’île d’ Ouessant, à l’ouest de la Bretagne, un après-midi de juin.
Justement, Ludmila habitait à Ouessant, dans le minuscule village de Loqueltas : dans une petite maison, où vivaient aussi sa grande sœur Nathalie et ses parents, qui travaillaient à l’Abri du mouton, une boutique de laine située à Lampaul. Quand ses parents travaillaient, elle allait souvent se baigner avec Nathalie sur la petite plage de Yusin, ce qui l’avait habituée à l’eau glacée.
Malheureusement, un jour où la mer était pourtant calme, comme il faisait chaud, elle décida d’aller s’y baigner seule… Après seulement quelques minutes de nage, elle se sentit emportée par un courant violent : sans doute celui du Fromveur. Les habitants de l’île le connaissaient pourtant bien. Il avait fait couler tant de bateaux, qu’un proverbe disait : "Qui voit Ouessant voit son sang !"
Ludmila se débattait, mais rien à faire ! Elle voyait les maisons devenir de plus en plus petites. Bientôt, la plage d’où elle était partie, disparut derrière la pointe de Pern. Elle apercevait l’île toute entière avec à sa gauche le phare du Créach et à sa droite celui de la Jument. Elle était emportée vers le large. Et l’île qui lui paraissait d’habitude si grande, ressemblait maintenant à un rocher.
L’eau finit par l’engloutir et elle perdit connaissance.
Quand la petite fille se réveilla, elle se trouvait dans un endroit très clair et sec. Pourtant elle ne reconnut pas sa maison. Et l’ endroit ne ressemblait pas non plus aux autres petites maisons ouessantines, simplement décorées et parfumées aux ajoncs et aux bruyères, qui poussent un peu partout autour des chemins et sur les falaises. C’était une sorte de palais, comme les décrivait sa mère lorsqu’elle lui racontait des contes de fées avant de s’endormir. Pourtant, ce n’était ni un conte ni un rêve…