"Le petit Freddie" (Elodie Souche)
Par L. Bueno-Lahens (lycée Hoche, Versailles (78)) le 18 mars 2016, 11:37 - Nouvelles réalistes à chute - Lien permanent
Tout commença un mardi matin, par un appel dans le commissariat où je travaillais à cette époque. On signalait la disparition d'un enfant dans la banlieue de Caen. Le garçon, le petitit "Freddie", devait avoir disparu dans la soirée du lundi. On partit enquêter, et je fus assigné avec mon équipe à l'interrogatoire des témoins. Le beau-père était présent dans l'appartement dans l'après-midi, ainsi qu'une femme de ménage du nom de Lauretta. On leur demanda séparemment de raconter leur soirée de la veille, et je dois dire que le beau-père se révéla moins éloquent que Lauretta, qui ne semblait pas porter la famille dans son coeur: on apprit ainsi que nous avions affaire à un beau-père violent qui battait son enfant; un cas "classique", comme on disait dans la police. Le beau-père admis avoir quelque peu malmené le petit Freddie la veille, mais il jura plusieurs fois qu'il était bien vivant après. Mes coéquipiers conclurent tout de suite que le garçon avait fini battu à mort par son cruel beau-père, mais curieusement, je n'en étais pas si sûr. J'étais persuadé le beau-père, aussi cruel soit-il, ne mentait pas, et n'avait pas tué le gaçon. Et le jeune idéaliste que j'étais ne pu s'empêcher de vouloir résoudre ce mystère: où était donc le petit Freddie? Je me mis donc à chercher; je pensais qu'en retraçant l'après-midi du lundi je trouverais des indices qui me mèneraient à la solution. Alors je me mis à interroger nos deux témoins, encore et encore, mais rien n'en ressortait réellement. J'appris avec horreur par Lauretta que le beau-père avait l'habitude, quand il trouvait le garçon trop bruyant, de trouver une pièce, un placard, ou un meuble quelconque dans lequel il l'enfermait jusqu'à se qu'il arrête de crier. Et selon le beau-père, Freddie était particulièrement bruyant ce soir-là. Il me décrivit avec complaisance la façon dont, après l'avoir "corrigé" il l'avait jeté dans le sèche linge, au milieu des vêtements mouillés, en criant qu'on ne risquait plus de l'entendre derrière le hublot du sèche-linge. Mais cela ne m'avançait vraiment dans ma recherche, et la période de grade à vue de nos témoins allait s'achever dans quelques heures. Alors j'entrepris une dernière discussion avec Lauretta, et lui demandai cette fois de me rapporter en détail chacun de ses faits du lundi soir. Elle n'avait vraiment rien fait de particulier. Elle avait passé l'aprirateur, la serpillère, pui elle avait reppasé un peu de linge, avant de démarrer le sèche-linge, dans lequel elle avait déposé le linge mouillé plus tôt dans la journée.
