"Une découverte macabre" (Karlyne Dumur)
Par L. Bueno-Lahens (lycée Hoche, Versailles (78)) le 12 mars 2016, 19:17 - Nouvelles réalistes à chute - Lien permanent
« Arrête-toi », cria Oliver.
Il accéléra pour rattraper l’autre homme.
« Tu as tué ma fiancée ! Je vais t’envoyer pourrir en prison pour ce crime ! »
Alors, dans cette ruelle sombre, en cette nuit de pleine lune, Jack se précipita sur Oliver, préférant tuer le policier qu’aller en prison.
Depuis plusieurs semaines, Oliver et son équipe traquaient le tueur en série de Star City. Le capitaine, entré dès son plus jeune âge dans la police, avait été récemment promu grâce à son excellent travail et s’était vu confier l’enquête sur un assassinat en ville. Par la suite, il y eut d’autres meurtres et les enquêteurs purent tous les relier à un seul et même homme : Jack Ryan. Cet homme, dont le mode opératoire différait à chaque crime, avait tout mis en œuvre pour ne pas être identifié, mais il avait commis une erreur cruciale : un morceau de peau laissé sous l’ongle d’une victime, sûrement au cours d’une lutte. Seulement, l’enquête était, depuis, au point mort. Aucune nouvelle piste, aucun indice. Jack Ryan avait comme… disparu…
On était maintenant mardi douze janvier. Oliver continuait de chercher Jack Ryan et sentait qu’il se rapprochait. Revenant de sa pause déjeuner, il découvrit une lettre posée sur son bureau qui remit toute l’investigation en cause :
« Je te conseille d’abandonner l’enquête si tu tiens à ta fiancée. Sinon, elle en subira les conséquences.
J.R. »
Oliver prit peur. Shannon… ce psychopathe la menaçait. Il venait de la demander en mariage et ils attendaient un enfant… Mais il ne pouvait pas abandonner l’enquête ; ce serait contre ses principes. Il prit donc la décision de poursuivre l’investigation et d’assurer la protection de sa fiancée.
Tout se passa bien pour Oliver, qui continuait ses recherches, jusqu’au lendemain soir. A la fin de cette journée éreintante, il rentra chez lui avec la ferme intention de préparer à sa future femme un succulent dîner.
« Shannon, c’est moi. Tu vas être contente, j’ai prévu une soirée romantique pour nous deux. Tu comprendras mieux pourquoi tu as accepté de m’épouser ! », dit Oliver radieux.
Mais Shannon ne répondit pas. Entendant l’eau de la baignoire couler, Oliver monta silencieusement les escaliers et toqua à la porte de la salle de bain.
« Shannon, ma belle, cette soirée promet d’être encore plus intéressante si tu ne sors pas de ce bain ! », annonça-t-il.
Toujours pas de réponse. N’étant plus fatigué et même très bien réveillé, Oliver se déshabilla, ouvrit la porte et se dirigea lentement vers la baignoire. Il pouvait apercevoir le dos de sa femme, sa peau magnifique et ses longs cheveux clairs. Elle l’avait toujours fait rêver, sa belle chevelure. Puis Oliver accéléra le pas, pressé de rejoindre Shannon dans la baignoire. Ce fut le coup fatal. Morte. Sa femme était morte. Plusieurs coups de couteau parsemaient son corps dont un bien apparent, profond, au niveau de la poitrine – à coup sûr la raison de son décès, pensa-t-il. Shannon baignait dans l‘hémoglobine qui s’était mêlée à l’eau du bain. Sur le mur était écrit en lettres de sang : « Je t’avais prévenu ». Elle avait dû beaucoup souffrir. Oliver entra dans une colère monstrueuse. Il n’avait pas su protéger sa belle, mais tout ceci était l’œuvre de Jack Ryan. Le policier était plus que jamais déterminé à le retrouver pour lui faire payer ses crimes, l’envoyer en prison ; le tuer aurait été une délivrance.
Cette chasse à l’homme dura très peu de temps. La haine dont Oliver était animé lui permit de localiser l’assassin dans la nuit. Au petit matin, le capitaine enfourcha sa moto et aperçut Jack Ryan dans une ruelle sombre d’un quartier malfamé. Le dealer qui était en sa compagnie s’enfuit quand il vit le policier. Ce dernier cria vengeance au meurtrier de sa fiancée et une lutte s’engagea. Jack sauta sur son adversaire et l’envoya au tapis. Oliver se défendit courageusement mais Jack dégaina un couteau, les fit basculer et se jeta sur Oliver, tentant de lui porter un coup au cœur. L’arme n’était plus qu’à quelques centimètres du policier qui luttait de toutes ses forces...
« Théa, viens à table s’il-te-plaît.
- Oui maman, j’arrive, j’éteins juste la télévision ».