Une nuit noire pleine de mystères
Par M. Vighier le 25 février 2015, 16:22 - Nouvelles - Lien permanent
J’étais allongée. L’herbe rêche et humide m’enlaçait tendrement. Mes paupières se soulevèrent lourdement et la couleur ébène du corbeau apparut devant mes yeux. J’entendis un fracas sourd non loin de moi.
Je me levai, avec difficulté, pour me parer à toute attaque. Mais rien ne se passa. Quand un second bruissement attira mon attention, toujours rien. Je restais méfiante. Soudain, tout près de moi, une odeur nauséabonde se répandit. C’était insupportable, je fus obligée de m’éloigner. Peut-être était-ce une mouffette qui avait pris peur.
Après quelques minutes de marche, de petits grains fins et froids vinrent me chatouiller les pieds. Cela me rappela mon enfance, lorsque j’avais cinq ans. J’avais joué pendant des heures au petit ruisseau. Puis j’étais allée au bord de la mer, quand une immense vague m’avait surprise. Je m’étais fait emporter par le courant. Heureusement, les secours, prévenus par mes parents, étaient venus me sauver. Je n’avais pas eu de séquelles graves, rien que de petites égratignures. J’étais prise d’une crise d’angoisse. Et si cela m’arrivait à nouveau, personne ne pourrait m’aider. Apeurée par cette idée, je marchais sans m’arrêter et une puissante inquiétude monta en moi. Soudain, un souffle léger vint déposer un baiser sur mon visage. Cette caresse me rassurait. Puis mon esprit troublé se calma. Ma crainte s’évanouit telle des volutes de fumée d’un feu de cheminée mourant, qui s’évaporent dans les airs. Tout à coup, je vis une lumière briller intensément dans les cieux. Ce devait être une étoile. La lueur de celle-ci m’intrigua, elle perforait les cieux avec une intensité incroyable.
Une trentaine de minutes plus tard, je me rendis compte que le sol avait changé. Il était rigide et écorchait mes pieds nus et fragiles. Pour ne plus y penser, je détournai les yeux. Puis, j’aperçus des tâches rayonnantes qui flottaient dans le ciel. Je les suivis, je pouvais presque les toucher. A cet instant, le chant mélodieux des valses maritimes fut brisé. Un vacarme assourdissant, violent et strident me déchira les tympans. J’étais éblouie, quand une voix m’interpella.
"Madame, allez-vous bien ? cria une personne.
_ Oui, je crois, répondis-je.
_ Mais vous êtes en plein milieu de la route ! s’écria t-elle.
_ Ah bon, m’étonnais-je, je ne savais pas.
_ Que faites-vous là ? s’exclama-t-elle.
_ Je ne sais pas.
_ Suivez-moi ! m’ordonna-t-elle.
_ Très bien, mais où êtes-vous ? Il fait noir, dis-je.
_ Mais moi je vous vois pourtant ! Madame, excusez-moi pour cette question mais êtes vous aveugle ? me demanda-t-elle.
_ Eh bien... chuchotai-je."
Mes pensées confuses et embrouillées, je réfléchis à toute vitesse. Cette femme avait raison. J’étais aveugle.
Maëlle, 3è
Commentaires
Bien écrit Maelle