Match de tennis

Léon le pigeon s’est arrêté dans son envol à cause du bruit venant de plus bas. En regardant, il voit des gens qui s’installent, prennent leur place sur des bancs en plastique blanc pliant sous leur poids... 

 

Léon le pigeon s’est arrêté dans son envol à cause du bruit venant de plus bas. En regardant, il voit des gens qui s’installent, prennent leur place sur des bancs en plastique blanc pliant sous leur poids ou bien par terre sur l’herbe, fraichement tondue, verte devant un terrain rouge-orangé entouré de verdure, d’arbres, de gravier grinçant sous les pieds, se trouvant juste en bord de Seine. Il distingue aussi deux autres personnages sur ce terrain mais ceux-ci n’arrêtent pas de gesticuler, ils vont à droite, à gauche, en avant, en arrière…

            Léon se rapproche et voit que les habitants de la terre rouge s’agitent de plus en plus rapidement en frappant dans une petite forme circulaire jaune et en poussant des cris de douleurs. Un hurlement sonore qui faisait son annonce régulièrement retentit.

            Lorsqu’il est au sol, autour de lui, les spectateurs  de ce duel se lèvent de leurs bancs et s’assoient en criant à gorge déployée : « Holé ». Pleins d’autres terrains rouges sont disposés les uns à côté des autres. Les jambes des fous qui jouent ont été infectées par cette poudre rouge et prennent la même couleur. Un immense grillage vert les enferment dans cet enclos. Les fous s’énervent aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du terrain. Ils s’excitent en tapant dans leurs mains. Un vacarme inouï se crée. Cet énorme raffut fait sonner les oreilles de Léon. Il remarque aux pieds de ces êtres, des ordures. C’est d’une telle saleté! Les restes des repas, tout ce que les gens ne veulent pas, ils le jettent. Il reste bouche bée devant cette « poubelle gigantesque ».

Solène L.