Le collège
Par V. Gouzien le 17 juillet 2013, 15:33 - Fantaisies urbaines - Lien permanent
Marie se trouve devant cet enfer, ce mur blanc troué de plaques de verres. Une barrière couleur émeraude la sépare de ce bâtiment qui, depuis des décennies, retient des mineurs enfermés dans une salle avec un adulte qui les surveille, et les relâche en fin de journée...
Marie se trouve devant cet enfer, ce mur blanc troué de plaques de verres. Une barrière couleur émeraude la sépare de ce bâtiment qui, depuis des décennies, retient des mineurs enfermés dans une salle avec un adulte qui les surveille, et les relâche en fin de journée. La jeune fille a vécu de nombreuses expériences dans le genre horrible, mais si elle devait choisir la plus atroce, elle prendrait surement celle-là. Le soleil s’élève dans le ciel et le blanc du bâtiment, maintenant immaculé, l’éblouit, comme si le «bâtiment » lui disait : « Te faire mal aux yeux n’est rien comparé à ce que tu vas subir dans les heures qui suivent ». Comme si Hadès en personne lui parlait.
Soudain, un bruit sourd s’élève dans l’air frais et matinal, telles des millions de personnes qui frappent sur un gong et ne veulent arrêter pour rien au monde. Le signal.
Des personnes sortent par les ouvertures entièrement vitrées. Ne vous fiez pas aux apparences, ces personnes à première vue banales sont de vrais monstres aux services du « bâtiment ». Les gardes ont beau être jeunes et vêtus comme des gens normaux, ils ne duperont pas Marie.
La jeune fille, y étant obligée, entre mais peine à avancer et à trouver son rythme. Elle lève la tête pour voir ces escaliers imposants et gris. Vous devez surement vous dire : « Des escaliers ? Seulement ? Pas de quoi en faire un drame ! ». Mais il s’agit de la pire torture que l’on puisse faire subir aux enfants. Monter, monter et encore monter les marches qui n’en finissent pas. La rampe, elle aussi grise, est en piteux état, comme si un éléphant avait chargé sur elle. Marie s’y accroche et se hisse avec beaucoup d’efforts jusqu’en haut des « marches de l’extrême ». Elle doit à présent déambuler dans les couloirs ou plutôt le labyrinthe pour rejoindre la fameuse salle. Le labyrinthe mesure au moins deux mètres cinquante de hauteur et le gris est omniprésent ce qui renforce la peur de Marie et aussi sa tristesse. Des colonnes de métal (toujours grises) rattachent le plafond au sol.
Arrivée à sa salle, Marie entre et se rend compte que les adultes ont changé les rideaux qui sont encore plus laids qu’avant. Ils passent du bleu à un orange aussi horrible que cette journée. Elle tourne la tête vers la droite et voit un tableau à craies mal effacé. Au font se trouve l’endroit où se trouvent les livres, entreposés dans une armoire toute aussi grise que le reste du « bâtiment ».
C’en est trop !! Marie n’en peut plus. Elle fait demi-tour et rebrousse chemin jusqu’au point de départ de l’horreur. Marie court pour sortir, manquant de bousculer un « garde » et se précipite vers le bus pour rentrer chez elle.
La jeune fille ne veut plus jamais revenir au collège.
Charlène L.