Le skatepark

Ce jour-là, il se rendit alors dans cet endroit qu’il qualifiait de « magnifique » : le skatepark. Situé en plein air et entouré de barrières...

Albert aimait bien se rendre dans ce lieu, différent, dont les formes géométriques avaient des allures parfaites et symétriques. En effet, il n’appréciait pas du tout rester dans la résidence, à regarder un feuilleton en boucle, ou bien donner à manger aux pigeons ou passer l’aspirateur pour la troisième fois. Il n’était pas comme les autres et avait une certaine passion pour les sports et sensations extrêmes.

                  Ce jour-là, il se rendit alors dans cet endroit qu’il qualifiait de « magnifique » : le skatepark. Situé en plein air et entouré de barrières, ce skatepark se situait en centre de la ville originaire d’Albert, Rueil-Malmaison. Devant lui, s’agitaient, sur des modules étranges tels que le gros plan incliné, le half-pipe ou le curb central carré, des dizaines de personnes, ayant à peu près tous le même style vestimentaire, exécutant  tous types de figures. D’un côté, sur la table de saut, des skateurs lançaient des « kickflip », des « Hospital flip », des « 360 flip » et des noms tous aussi durs les uns que les autres. De l’autre côté,  entourées d’une foule extraordinaire, les personnes du BMX exécutaient  de magnifiques salto-avants, appelés « backflip » , dans le bowl, une piscine sans eau bordée de barres de métal. Il sentait le tremblement du béton, le crissement du bois des planches de skate contre les barres d’acier et les braillements de la foule après une figure. Il retrouvait aussi toute sa jeunesse.

                  Puis, son regard se posa sur un homme qui devait avoir la trentaine. Il portait un très beau tee-shirt rouge malgré la sueur qui provenait de son corps, inondé de la tête aux pieds, en passant par sa casquette dorée, son bermudas noir, jusqu’à ses chaussures trouées de tous les côtés. Son corps était dense et carré, son dos légèrement incliné. Il avait l’air rouillé par le passage de nombreux événements marquants.

                  Intimidé par cette carrure d’athlète, il décida de s’en aller. Au passage, il vit encore une fois toutes ces personnes accomplissant des figures hors-du-commun à la manière de kamikazes.

 Lucas B.