Rêverie, de Louise

 

        En une belle matinée d’été, sur une étendue légèrement vallonnée d’apparence champêtre, alors qu’une brise placide me caressait la joue, j’eus un pressentiment très étrange, comme si j’allais m’envoler avec elle, je flottais entre le rêve et la réalité dans une sorte d’étang dépourvu de consistance qui n’était apparent qu’au plus profond de la pensée, une impression vague et sensuelle que seuls les esprits libres sont en capacité d’éprouver, un monde où toutes les idées les plus insensées sont regroupées par une même liaison invisible, pleins de dépôts de l’esprit se chevauchant sans aucune logique à divers endroits de la pensée, j’étais plongée dans une sorte de rêverie béate et irrationnelle que les amoureux de l’austérité qui ne croient qu’aux choses pragmatiques traitent de perte de temps.