André Gustave Guérard est né le 8 Septembre 1885, à Versailles.

Fils de Marie-Augustine Thibault et de François Louis Guérard, il est le sixième enfant à naître dans la famille. Trois sont morts la même année de leur naissance : Marguerite née en 1877, Henri en 1879, et Marcel en 1882. Puis deux aînés bien vivants : Mathilde née en 1873, et Ernest en 1875. Et enfin pour compléter la fratrie, naissent Madeleine en 1886, et Marie-Louise en 1888.

André obtient le certificat d’études en 1898, il devient apprenti chez son cousin architecte, Charles Guérard et suit les cours du soir à l’école d’Arts Appliqués à Paris. Le 8 Octobre 1906, il part faire son service militaire à Caen au 36ème régiment d’infanterie. Un an après avoir été nommé Caporal, le 30 Septembre 1907, il est démobilisé et reprend son travail chez Charles, ainsi que ses cours aux Arts Appliqués.

A 25 ans, André rencontre Hélène Duveluz, alors âgée de 16 ans. Ils se marient 4 ans plus tard, le 11 septembre 1913, à la Cathédrale St Louis de Versailles, puis habitent un petit appartement dans la même ville.

Le 4 Août 1914, alors que les préparatifs de la Première Guerre Mondiale s'accélèrent, André Guérard est mobilisé à Caen, dans le 36ème régiment d’infanterie. Il n'est démobilisé que bien après la fin de la guerre, le 10 Mars 1919, soit quatre ans et cinq mois plus tard. La communication entre les deux époux s’est faite par une correspondance d’environ trois mille lettres et de neuf permissions de quelques jours.

Durant cette période, Hélène donne naissance à son premier fils, Jacques, le 21 septembre 1915. Mais il meurt le 15 Août 1915, 4 jours avant la première permission d’André. Celui-ci n'a donc jamais vu son fils.

En février 1916, il est blessé à la main droite par un éclat d’obus. Il est amené dans un hôpital temporaire vers Amiens, où Hélène le rejoint.

Le 10 mai 1917, le second fils d’Hélène et André, Jean, naît. André a une permission le 16 mai, puis une deuxième en août.

Enfin, à l'occasion de sa permission du 20 mai au 2 juin 1918, André retrouve sa femme et son fils, mais au final, il ne voit pas alors grandir.

Le 10 Mars 1919, André est démobilisé et rentre à Versailles. Embauché par son ami Guignard à Vouziers, ils ouvrent ensemble un cabinet d’architectes. Dans cette région qui a beaucoup souffert de la guerre, tout est à reconstruire.

A Vouziers, deux autres enfants naissent, Michel en 1922 et Robert en 1924.

Après la mort du cousin Charles Guérard en 1927, André et sa petite famille s’installe dans son appartement du 41, rue de la Paroisse à Versailles. Ils y resteront plus de 30 ans. C’est grâce à Julie et Alice, la mère et la sœur de Charles, qui ont accepté d’habiter aux Layes, au lieu de prendre l’appartement qui leur était destiné initialement. Cette maison des Layes, à côté de Les Essarts le Roi, est aujourd’hui bien connue de la famille car c’est dans celle-ci que j’habite encore aujourd'hui.

La courte période précédant la Seconde Guerre Mondiale est surtout marquée par des difficultés comme la crise de 1929, qui a fortement ralenti la marche des affaires. Mais la vie dans le petit appartement (5 pièces dont 2 pour les bureaux), si elle est parfois bruyante, est toujours chaleureuse notamment avec le scoutisme des enfants, qui jouera un grand rôle de 1930 à 1940.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Jean, qui avait fait son service militaire, est mobilisé, avant de rejoindre le Maroc pour un camp scout.

Michel et Robert, de leur côté, quittent Versailles à bicyclette en juin 1940, et ce pour quelques mois, afin échapper à l’avancée allemande. André et sa femme restent seuls, sans nouvelles de personne. Les cinq années de la guerre sont très mal supportées, en particulier pour Hélène sans nouvelles de ses fils, mais aussi par André qui, pour ne l’avoir jamais dit ni jamais montré, a vécu là une terrible épreuve.

Les mariages des enfants ont été suivis par la naissance d’une vingtaine de petits enfants au total, dont ma grand-mère.

Le 23 mars 1956, au cours d’un week-end, André est décédé brutalement. Il est enterré dans le cimetière du village où repose sa sœur Mathilde ainsi que Théodore Duveluz, le père d’Hélène.