1ère L Humanisme.
Par Muriel Tostivint (lycée Marie Laurencin, Mennecy (91)) le 14 mars 2017, 17:11 - Lien permanent
Lisez le corpus et dites le texte que vous préférez en justifiant par au moins trois arguments.
Par Muriel Tostivint (lycée Marie Laurencin, Mennecy (91)) le 14 mars 2017, 17:11 - Lien permanent
Lisez le corpus et dites le texte que vous préférez en justifiant par au moins trois arguments.
Commentaires
Objet d’étude : un mouvement littéraire du XVIème : l’Humanisme.
Corpus :
Texte 1
« La teneur de la lettre que Grandgousier écrivit à Gargantua »
« La ferveur de tes études aurait voulu que je ne t’arrache pas de sitôt à ta quiétude philosophique, si la confiance mise en nos amis et anciens alliés n’avait aujourd’hui trompé la sécurité de ma vieillesse. Mais puisque telle est la fatale destinée que je sois inquiété par ceux-là même sur lesquels je me reposais le plus, force m’est de t’appeler au secours des gens et biens qui te sont confiés par droit naturel.
Car, de même que les armes brandies sont sans effet s’il n’y a pas de saine réflexion à l’intérieur, ainsi sont vaine la recherche et inutile la réflexion qui ne sont pas suivies en temps utile d’une exécution résolue et conduite à bien.
Mon intention n’est pas de provoquer, mais d’apaiser ; pas d’assaillir, mais de défendre ; pas de conquérir mais de préserver mes fidèles sujets et mes terres patrimoniales, que Picrochole a envahies sans cause ni raison et où, jour après jour, il poursuit sa folle entreprise au milieu d’excès qu’aucune personne bien née ne peut tolérer.
J’ai tout fait pour modérer sa colère tyrannique en lui offrant tout ce que je pensais pouvoir le satisfaire, et je lui ai à plusieurs reprises courtoisement fait demander en quoi, par qui et comment il s’estimait outragé ; mais je n’ai eu d’autres réponse que provocation et prétention au droit de disposer de mes terres. J’en ai conclu que Dieu éternel l’a abandonné à son libre arbitre et à son propre jugement, qui ne peut être que méchant s’il n’est pas continuellement guidé par la grâce divine ; et que c’est Lui qui, pour le ramener au sentiment du devoir et à résipiscence, me l’a envoyé ici sous de funestes auspices.
Aussi, mon fils bien aimé, aussitôt que tu pourras, à la lecture de cette lettre, reviens en hâte nous secourir, non pas tant moi (ce que tu dois pourtant par piété filiale) que les tiens, que par devoir tu peux sauver et préserver. L’affaire se fera avec le moins d’effusion de sang possible ; et, si l’on peut, par des moyens plus expédients, pièges et ruses de guerre, nous sauverons tout le monde et les renverrons joyeux chez eux.
Mon très cher fils, que la paix de Christ, nôtre rédempteur, soit avec toi.
Salue pour moi Ponocrates, Gymnaste et Eudémon.
Ce vingt septembre,
Ton père,
Grandgousier. »
Repentir, pénitence
Texte 2
Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regardiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas de vos ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître-là n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit le plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.
Discours de la servitude volontaire, Etienne de la Boétie, 1576
Texte 3
Le tyran administre ses Etats par la violence, par la ruse et par les moyens les plus perfides :il n’a en vue que son intérêt particulier. Le vrai roi s’inspire de la sagesse, de la raison, de la bienfaisance, il ne pense qu’au bien de son Etat. Le tyran agit de son mieux pour que les biens de son peuple passent entre les mains d’un petit nombre de privilégiés, qui sont habituellement les plus vils sujets de son Etat, afin d’établir de cette manière son pouvoir sur le peuple. Le bon roi pense au contraire que la richesse des citoyens est seule de nature à assurer sa propre richesse. Le premier fait en sorte de tout maintenir sous sa dépendance autant par les lois que par les délations. Le bon roi trouve toujours du charme dans la liberté de ses citoyens. L’un a pour la conservation de sa personne des gardes de mercenaires et de brigands ; l’autre pense que sa bienveillance envers les citoyens et ce même sentiment à son égard chez ses sujets suffisent à sa sauvegarde.
L’Institution d’un prince chrétien, Erasme, 1515
obstinés
les complices du voleur
J'ai choisi le texte 2, le Discours de la servitude volontaire d'Etienne de la Boétie.
En effet, je pense que c'est le texte le plus percutant car il s'adresse directement au lecteur. La multitude de questions de réthoriques viennent remettre en question les convictions ancrées du public.
Les deux autres textes, bien qu'intéressants, m'ont paru beaucoup plus distants et ont donc eu moins de résonance chez moi.
En lisant le texte de la Boétie, j'avais l'impression d'entendre le discours oral et je pense que cela est dû à la ponctuation (!), à l'utilisation d'énumérations ("ces dégâts, ces malheurs, cette ruine" par example) et à la reprise de constructions synthaxiques semblables ("vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres !").
De plus, je trouve que l'idée développée est assez compréhensible et c'est ce que je trouve important dans un texte qui défend une opinion au près de ses lecteurs.
(exemple et pas example)
Mon texte préféré a été celui de la Boite car je l'ai trouvé plus clair que les autre. aussi, je trouve qu'il est toujours d'actualité, tout ce qu'il dit à propos de nos et gestes est vrai. Il est vrai que dans n'importe quelle société il y a toujours de personnes qui profitent des autres.
Mon texte préféré est l'extrait du Discours de la servitude volontaire car je le trouve à la fois dénonciateur, pacifique et optimiste. L'auteur évoque au début du texte les malheurs des pauvres gens « vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu » (l.2) causé par « l'ennemi » (l.7), qui ne possède que « deux yeux, deux mains, un corps et rien de plus que n'a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes » (l.9-10). L'auteur s'indigne de l'impuissance du peuple face à ce tyran qui n'est qu'un homme. Il ne comprend pas comment ces hommes peuvent se laisser faire alors que le seul obstacle à leur liberté est un homme « Ce qu'il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire » (l.11). Cette vision des choses est très idéaliste, c'est ce que j'aime dans ce texte. Il transpose le problème de façon à ce qu'il devienne simple et clair à résoudre, même si la solution reste illusoire et presque trop facile « soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres » et le tout de manière très pacifique « Je ne vous demande pas de le pousser, de l'ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir ». Ce texte est une sorte d'hymne à la liberté et à l'indépendance, écrit au XVIe siècle, ce qui prouve que les hommes de toutes les époques rêvaient d'être libre.
Mon texte préféré est le dernier texte :L’Institution d’un prince chrétien .J'ai choisi ce texte car Erasme est considéré comme le premier grand humanisme. Il place l'homme au cœur de se réflexion philosophique et politique. Ce texte m'a semblé le plus saisissant car Erasme semblent rendre les hommes égaux. Il utilise le mot "citoyens" dans son écrit. Il considère donc le peuple, comme des personnes participant a la vie de la cité. De plus ceci est illustré par "la propre richesse" du roi qui passe par le peuple. Et pour finir j'ai trouvé intéressant le contraste qu'il fait entre le tyran et le roi.
Mon texte préféré est le texte 2 : Le Discours de la Servitude Volontaire d'Etienne de Boétie.
Tout d'abord pour sa confrontation directe avec le lecteur. La façon dont il s'adresse aux personnes Pauvres gens misérables (l.1) est très forte et attire immédiatement l'attention.
Ensuite c'est un discours donc il y a des arguments et une réflexion exprimée comme on peut le voir dans la phrase Ce maître là n'a pourtant que deux yeux, deux mains et un corps. Il dénonce l'idéalisation d'une figure de pouvoir en une seule phrase.
Enfin ce sont la violence de ses propos qui ont su me convaincre Vous élevez vos filles afin qu'il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu'il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu'il les mène à la guerre, à la boucherie Il choque pour mieux attirer l'attention là encore et je trouve que c'est le moyen le plus efficace et cela fait de son texte le meilleur des trois à mes yeux.
Mon texte préféré est le texte 2 :
Je trouve que le fait que ce texte soit un discours nous entraine et nous pousse à lire et à essayer de comprendre chaque chose que l'orateur essaye de nous faire comprendre.
Aussi, ce qu'il annonce dans son discours oblige le peuple à se rendre compte de choses dures et vraies surtout avec les questions réthoriques, il tente justement de les aider afin qu'ils ne servent plus quelqu'un de malhonnête et de cruel contre leur grès, de là il tente de leur rendre leur liberté sans aucune méchanceté l'orateur leur donne en quelque sortes la clé de cette liberté "Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre."
De plus la structure d'un discours est je trouve nettement plus compréhensible qu'un autre texte banal, les mots forts, l'autorité de ce texte, tout s'empile, s'enchaine et la ponctuation utilisée ne nous lasse pas de la lecture.
J'ai choisit le texte 2 puisque c'est celui qui est le mieux d'après moi, j'ai trouvé que le fait que l'auteur s'adresse directement au lecteur donne un côté fort aux paroles puis il dénonce en même temps des choses mauvaises de la société : "vous nourrissez vos enfants pour qu'il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu'il les mène à la guerre, à la boucherie". Ces propos dits aussi brutalement permet de mieux choquer le lecteur, de mieux faire passer un message de dénonciation des phénomènes péjoratifs de la société dans laquelle ils vivent.
Comme une belle majorité ici, apres la lecture de ces trois textes j'ai choisi le deuxième texte. Tout d'abord car je le trouve si véritable et actuel encore aujourd'hui bien qu'il date de 1576. La Boetie ne cite pas explicitement "celui" dont nous sommes esclave mais tout lecteur sait que qui il s'agit. Nous sommes tous concernés par ce texte (l'auteur ne s'inclus pas dans son discours avec le pronom "vous") et en le lisant nous sommes je pense, tous frappés par la manière utilisée afin de nous toucher jusqu'à nous rendre coupable et nous faire agir (mots et phrases frappantes, la vérité est exposée plus que clairement). De plus, dans la fin du texte, il termine en poussant un appel poignant comme le reste du texte en poussant à d'agir. Cette conclusion à surtout du sens si le développement a été lu. Apres nous avoir accusé et nous avoir fait voir beaucoup de choses que nous nous sommes pas rendu compte, il finit en nous encourageant à faire changer toutes ces habitudes. Il nous fait comprendre que la société mise en place (à l'époque mais aussi aujourd'hui) dont nous nous plaignons est construite et devient toujours plus forte car nous lui en donnons les moyens. Je trouve intéressant cette idée de totale remise en question.
J'ai préféré le 3e texte car il ne fait pas que dénoncer mais explique aussi ce que devrais être un bon roi, bien qu'il sois plus cours que le 1e et le 2e texte je trouve qu'il a plus de profondeur .Aussi le 3e texte ,est simple a lire et a comprendre contrairement au 1e texte par exemple. Le 3e texte est malin s'il incite à la rébellion contre le roi, en effet , il ne va pas directement crier à la rébellion mais essaie d'implicitement graver une idée. Les gens qui lirons ce texte ferons directement le rapprochement avec leurs roi actuels et leur permettrons eux même d'en déduire que leurs roi n'est pas un bon roi .