Un personnage du XIXème siècle espagnol découvre Goya: que peut-il en penser?
Par Muriel Tostivint (lycée Marie Laurencin, Mennecy (91)) le 02 décembre 2014, 20:19 - Lien permanent
Voici un tableau de la société espagnole à l'époque de Goya
Par Muriel Tostivint (lycée Marie Laurencin, Mennecy (91)) le 02 décembre 2014, 20:19 - Lien permanent
Voici un tableau de la société espagnole à l'époque de Goya
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L’ESPAGNE AU XVIIIe et AU DEBUT DU XIXe SIECLES
SOCIETE ET CULTURE
La société
Elle est fortement hiérarchisée, mais pas sur des critères économiques
Noblesse
Plusieurs sortes de nobles, dont les hidalgos, qui n’ont que peu de biens et de revenus
Au cours du XVIIIe, nobles perdent une partie de leur influence auprès du roi, même s’ils sont toujours présents à la cour.
XVIIIe s = sévères critiques contre la noblesse (stt héréditaire) (mais l’argument retenu n’est pas celui de la justice sociale) : nobles vus comme des parasites inutiles, vaniteux et vantards, paresseux, qui ne s’intéressent pas aux affaires publiques.
Autre critique = manque d’éducation, ignorance qui ne les gêne pas.
Les inégalités sociales st très rarement dénoncées.
Clergé
Régulier (stt urbain, plus de 1 000 couvents féminins et 2 000 monastères masculines) et séculier.
De nombreux religieux se consacrent à l’enseignement primaire.
Bcp de clercs séculiers entrent ds les ordres (= clergé régulier) pour obtenir plus de revenus.
Gdes disparités entre les simples curés de village, svt misérables, et les gds prélats comme les évêques de Tolède, Séville ou St Jacques de Compostelle.
Eglise possède de très nbses terres.
C’est la principale institution caritative, qui distribue de nbses aumônes.
L’abbé est svt décrit comme frivole, vivant comme un laïc.
Critiques principales =
- nb excessif d’ecclésiastiques, corruption et ignorance
- ET le pouvoir oppressif de l’Eglise : Inquisition (et son influence sur le pt peuple qui la soutient)
Les moines sont traditionnellement associés à 2 péchés capitaux : gourmandise et luxure.
DE +, la religion est svt accusée par les Ilustrados de maintenir le peuple dans la superstition et l’ignorance
Un certain nombre de clercs du haut clergé séculier sont plutôt favorables aux réformes des hommes des Lumières, même si ceux-ci critiquent les ordres religieux (en particulier pour leur oisiveté). Cependant, les Ilustrados espagnols ne st pas athées ni anticléricaux comme en France.
Tiers-Etat
Gde hétérogénéité : fin XVIII = aussi bien classes populaires que bourgeoisie : négociants, fonctionnaires, professions libérales, artisans et travailleurs salariés, groupes marginaux et paysans.
En ville = secteur des affaires et artisans = classes moyennes, bourgeoisies
Il existe aussi une bourgeoisie rurale et une bourgeoisie professionnelle (médecins, avocats).
Le but des négociants enrichis, avocats, médecins… = accéder à l’aristocratie. Les plus riches rêvent de toutes leurs forces d’ascension sociale (ils se font appeler « don », et imitent l’aristocratie). Ils sont souvent l’objet de nbses satires.
Bcp de valets ont des rêves de grandeur : servir à la cour ou dans de riches maisons, et quittent les campagnes dans ce but.
Une gde masse de paysans, dont un certain nombre, particulièrement dans le Sud, sont journaliers.
Enfin, des marginaux et vagabonds qui font l’objet d’une répression de + en + sévère à partir de 1750 (travaux d’intérêt public, service militaire forcé de 4 à 8 ans, enfermement ds des asiles).
Idem pour les gitans, de + en + mis à l’écart.
Les Ilustrados dénoncent l’ignorance du peuple, mais ont pour projet de le former et l’éduquer, mais dans un but précis : améliorer l’économie et les rendements.
Intérêt de Goya (comme toute l’Europe de la 2e ½ du XVIII) pr les classes populaires = c’est un sujet d’inspiration pour refléter les us et coutumes des contemporains.
!!! Si Goya peint des scènes populaires par ex sur les cartons de tapisserie, ce n’est pas par volonté de sa part, mais car il s’agit de commandes venant de l’aristocratie ou de la famille royale et que le sujet est à la mode (cf par ex plus loin sur les vêtements).
Loisirs et divertissements
Pr les Ilustrados, l’oisiveté est à fuir, mais il faut parfois s’accorder des loisirs
Ex : OK pr jeux de boules, ballons, quilles mais les jeux de cartes (très populaires) mal vus (du moins en public).
Cf Goya qui peint les divertissements du peuple esp (aristocrates comme « gens du commun ») : colin-maillard, échasses…
Nouveautés du XVIIIe s = promenades et réceptions
Elles entraînent des transformations pour la vie des familles et en particulier celle des femmes du XVIII.
Sorties quotidiennes pr la promenade : belles toilettes et carrosses (adoptés non seulementt par noblesse ms aussi classes moyennes)
Aménagement des allées du Prado au 18e, qui devient une des + belles promenades d’Europe
Réceptions privées = tertulia, à l’imitation des étrangers : à dates fixes, rafraîchissements, pâtisseries et chocolats, jeux de cartes ou gages, avec parfois un bal.
Les nobles sont dans la surenchères en ce qui concerne le faste de leurs réceptions car celles-ci sont des signes extérieurs de richesse et de pouvoir.
Généralisation de la coutume du cortejo = chevalier servant d’une dame de l’aristocratie, mariée, malgré de nbses critiques de la part des moralistes, mais aussi des femmes du peuples et des célibataires (qui sont moins libres !).
Il existe aussi des tertulias plus sérieuses, consacrées à la littérature. Peuvent se tenir chez des personnages célèbres (Ilustrados par ex) ou dans les cafés qui commencent à se développer (ex : 1770 à Madrid, Fonda de San Sebastian).
On parle de poésie, chacun lit ses compositions. On organise des concerts ou des représentations théâtrales.
Les femmes n’en sont pas exclues et certaines jouent le rôle de mécènes ou d’égéries. Cf salons des duchesses de Villahermosa, Albe, Osuna
On se retrouve aussi ds les cafés ou les botillerias (où l’on vend des boissons non alcoolisées) ou les tavernes. Accès interdit aux femmes. Jeux de cartes interdits. On commence à boire de + en + de café, ms les classes les + raffinées consomment avant tout du chocolat et du tabac.
La mode : majos, majas, petimetres
Les vêtements au XVIII relèvent de deux tendances :
Phénomène du majismo naît à Madrid mil 18e . Il se comprend comme une réaction d’hostilité et un effort d’originalité des classes moyennes et inférieures face aux influences étrangères. Volonté de se démarquer des petimetres, accusés de trahir leur pays. Mouvement révélateur de la diffusion d’un vague sentiment « antifrançais ».
Majos et majas s’habillent donc avec des vêtements traditionnels, généralement noirs avec roche passementerie: ex, mantille, basquine et cape pour les femmes.
Cf par ex les actrices (La Tirana, la Caramba, la Catuja…)
Le mouvement devient un véritable phénomène social et culturel quand les élites de la cour se le réapproprient . Il s’agit imiter les modes et les traditions enracinées ds le peuple. Cf duchesse d’Albe ou d’Osuna, et même la reine Marie-Louise.
Même les femmes les + modestes tentent d’adopter cette mode.
Même distinction pour les danses : entre mode française et danses populaires (bolero, fandango)
Va de pair avec l’attrait grandissant des classes élevées pour les divertissements populaires.
Tout ceci renvoie à une volonté de se distinguer du reste de l’Europe.
Divertissements populaires
Fêtes locales, réunions d’amis, jeu, danse, courses de taureaux et théâtre
Popularité grandissante et apogée des courses de taureaux 2ème ½ XVIIIe. Cf les gds matadors (Pepe-Hillo, Pedro Romero (idole de la comtesse-duchesse de Benavente et Osuna), Costillares).
Les corridas durent tte la journée et parfois il meurt plus de chevaux que de taureaux (dt le nb peut s’élever à 18 par jour).
Les esprit éclairés st choqués par la barbarie du spectacle (à cause des victimes humaines et on animales !!) ET par la fascination exercée sur les foules
Les corridas sont interdites entre 1785 et 1791, puis de nouveau à partir de 1805 par Charles IV (sous prétexte qu’elles font « perdre du temps précieux aux travailleurs).
Elles sont rétablies par Joseph Ier qui croit ainsi se rendre populaire.
Elles sont l’un des spectacles favoris des Espagnols.
Goya a été présenté par ses 1ers biographes comme fasciné par la tauromachie (légende de l’artiste romantique…) = à nuancer : dans ses œuvres, il représente surtout la mort de ceux qui combattent les taureaux.
Remarque : Le côté grotesque que Goya utilise dans bcp de ses œuvres est nourri par la culture populaire que méprisaient les hommes des Lumières, mais que Goya trouvait particulièrement efficace pour montrer « le solide témoignage de la vérité ».
Le théâtre
Gde vogue et rôle social non négligeable au XVIII
Gde popularité des acteurs
Fin 18e = 3 théâtres ppaux à Madrid. Chacun a ses fanatiques.
Canos del Peral = plutôt opéra
La Cruz = pièces inspirées des modèles fr classiques, règle des 3 unités
Principe = drames et comédies héroïques, intrigues compliquées, décors exotiques
Il existe aussi qq théâtres particu comme celui de la comtesse-duchesse de Benavente.
Et de pts théâtres où se rendent les spectateurs de ttes classes sociales ; p. 76 pr description et déroulement d’une représentation théâtrale.
Gens de théâtre accueillis et aidés par les aristocrates qui jouent le rôle de mécènes.
Coup d’arrêt à la vie théâtrale avec occupation française.
Goya représente peu le théâtre, même s’il réalise des portraits des gds comédiens de l’époque.
Les pratiques religieuses
Une société sous étroite surveillance
Inquisition existe tjs ac tribunal suprême, procédure secrète, prisons particulières…
Au 18E, rois et ilustrados essaient de limiter les idées et actions de l’Inquisition mais non son pouvoir : rapprochement entre Ilustrados et Inquisition surtout à p 1789 : censure utilisée pr éviter la contagion révolutionnaire risquant de se diffuser depuis la France.
Inquisition abolie par Joseph 1er, confirmée par les Cortes de Cadix en 1813, rétablie par Ferdinand VII, puis supprimée en 1820…
Ms malgré les critiques des Ilustrados, le peuple reste attaché à l’inquisition comme garante des dogmes catholiques.
Forte dévotion populaire encore au XVIII
Dévotion et croyances populaires
Abondance et popularité des manifestations religieuses : nbses processions (fêtes patronales, signatures de traités de paix…)
Nbses associations pieuses et confréries
A la fois office et procession religieux, puis réjouissances païennes
Ex : Madrid 15 mai San Isidro, patron de la capitale : les madrilènes ttes classes sociales confondues envahissent les prés bordant les rives du Manzanares, se restaurent ds des guinguettes improvisées, chantent et dansent après les cérémonies religieuses.
Ex : Carnaval : célébrations bruyantes et voyantes, critiquées par les Ilustrados. Transgression et défoulement, procession burlesque.
Goya : dénonciation des superstitions encouragées par la religion
La production littéraire
La littérature
L’essor de la presse
La liberté d’imprimer n’est pas encore à l’ordre du jour au XVIIIe Mais la liberté d’opinion s’impose, même si elle doit être exprimée avec prudence ds les publications périodiques.
Ex : El Mercurio, la Gaceta de Madrid, Diario de los Literatos de España ; Diario noticioso, erudito y comercial, público y económico à Madrid ; il existe des Diarios et des Correos hebdomadaires à Barcelone, Valladolid, Salamanque, Séville, Valence, Saragosse, Cadix, Murcie…
Les articles sont avant tout informatifs, portant sur des sujets tels que l’économie et le commerce, les nouvelles locales, mais ces publications incluent des commentaires scientifiques et historiques, quelques collaborations littéraires et parfois le courrier des lecteurs.
Le presse d’opinion apparaît à partir de 1762 avec El pensador. On y trouve une critique sociale svt sévère et dans la lignée des Lumières, qui s’applique à la littérature, les coutumes et la « perversion féminine », les mœurs relâchées des religieux, la frivolité de la mode, l’oisiveté des nobles, l’ignorance des professeurs d’université. Il y a aussi des rubriques littéraires, économiques, philosophiques.
Même chose pour El Censor qui recueille en outre des informations scientifiques et techniques sur les nouvelles machines. Il est menacé plusieurs fois par la censure et définitivement suspendu en 1787.
A partir de 1788, la liberté de critiquer diminue sensiblement jusqu’à une phase de silence provoquée par les événements révolutionnaires en France.
Sous Joseph Ier, le journal El Imparcial célèbre le nouveau roi et dénonce les ennemis des Français…
Malgré toutes ses insuffisances (difficultés de distribution, répartition géographique limitée surtout à la ville, clientèle restreinte), la presse garde cependant un pouvoir de pénétration supérieur à celui du livre.
Mais les prix des revues, même modestes, ne facilitent pas l’accès à la culture des artisans et des ouvriers pauvres.
La presse ne permet donc pas la diffusion des Lumières, surtout ds le monde rural et ds les milieux les plus défavorisés.
S’il est vrai que certaines idées sont cependant diffusées grâce aux séances de lecture à voix haute, aux tertulias et aux représentations théâtrales, les espoirs mis par les penseurs éclairés dans le pouvoir de la culture comme facteur indispensable au bonheur commun sont souvent frustrés. En effet, les sermons dominicaux, autre moyen de toucher le + gd nb possible de personnes, transmettent plus fréquemment une idéologie conservatrice qui peut entrer en conflit avec les idées des Lumières.
La peinture
Au XVIIIe s, on cherche un art qui puisse correspondre aux orientations des Lumières : c’est l’art néo-classique, qu’on retrouve aussi dans la littérature.
L’Académie de San Fernando (1744) impose des normes en ce domaine : au service de la monarchie, elle indique les nouvelles orientations à suivre et tend à contrôler les goûts artistiques de l’époque. C’est un organisme qui dépend du pouvoir et est dirigé par des aristocrates ; les artistes n’y font qu’enseigner = cette organisation paradoxale symbolise bien la notion d’absolutisme éclairé.
Pdt la guerre d’indépendance, elle n’est pas très active, et en 1816, le directeur est un infant de la famille royale.
En raison du centralisme des Bourbon, la cour est le principal foyer d’activité et la référence obligée pour tous.
Elle évolue entre un académisme classiciste, inspiré par les Lumières et nourri par des modèles issus du baroque français et italien, et un goût pour la décoration proche du rococo.
Les courants picturaux à l’époque de Goya
Le style baroque
Le style rococo
La création artistique et l’Académie de San Fernando
Le mécénat
En Espagne, il n’y a pas de tradition de mécénat au sens strict du terme car si la Couronne et l’Eglise encouragent régulièrement la création artistique, il n’existe pas de clientèle stable dans l’aristocratie comme en France ou en Italie, et encore moins dans la bourgeoisie qui n’apparaît que tardivement.
La monarchie reste au XVIIIe s le principal client, en raison d’un goût toujours vif pour les collections et des besoins créés par la transformation ou la restauration de plusieurs sites royaux, comme les travaux d’agrandissement du Palais Royal de Madrid.
Le mécénat commence à apparaître dans la haute aristocratie, qui décore les chapelles particulières mais aussi les pièces de ses nouvelles propriétés : les gdes familles aristocratiques (Medinaceli, Uceda, Fernán Nuñez, Albe) font de + en + appel aux services des peintres.
Ex : la duchesse d’Osuna, véritable collectionneuse de peintures de cabinet, commande de nbses œuvres à Goya pr décorer sa nouvelle demeure, El Capricho, située à La Alameda.
Cette accumulation de tableaux correspond d’ailleurs le + souvent au désir d’affirmer un rang social et un goût de bon ton pour les Arts.
L’aristocratie nouvellement établie et les hauts dignitaires contribuent largement au développement de ce mécénat civil.
Ex : Gaspar Melchor de Jovellanos ou Manuel Godoy (qui devient un véritable connaisseur : il possède un musée privé et un cabinet secret).
Donc à l’époque de Goya, le mécénat évolue : il est de + en + l’affaire de la haute aristocratie.
D’où des conséquences sur les sujets traités : de + en + de sujets profanes, dont des scènes mythologiques, de pts tableaux de dévotion destinés aux oratoires privés, un attrait pour les scènes populaires, l’apparition de la tauromachie dans les peintures de cabinet, la multiplication des portraits.
LES LUMIERES EN ESPAGNE
Le souverain emblématique des Lumières et de l’absolutisme éclairé est Charles III.
Après une période de transition, La Ilustración connaît son plein essor après 1767 (on crée en particulier les Sociétés économiques…)
Cette phase s’achève en 1791 quand les craintes et les doutes suscités par la Révolution française se traduisent par un phénomène de repli et une grande instabilité politique.
La guerre d’indépendance ne met pas vraiment fin aux Lumières et les projets du gouvernement bonapartiste constituent en quelque sorte la dernière étape de cette pénétration et la transition vers le libéralisme.
2ème ½ du XVIIIe s = volonté marquée de réforme de la part de la monarchie : mise en place d’une administration centralisée et uniforme, politique fiscale moderne, contrôle croissant de l’Etat sur le système éducatif pour le moderniser, restriction des privilèges et du pouvoir du clergé…
Mais bcp de ces réformes ne peuvent pas être réalisées en raison de la résistance de la noblesse et du clergé, attachés à leurs privilèges et encore influents dans le royaume.
Les penseurs éclairés espagnols prônent le pouvoir absolu du monarque, qui seul, d’après eux, peut mener à bien les réformes, avec la participation des différents Conseils.
Au milieu du XVIIIe s, les membres de ces conseils sont le + svt des ilustrados issus de la petite noblesse qui s’opposent aux classes privilégiées et avant tout au pouvoir économique et politique de l’Eglise.
Leur but = sortir leur pays de la décadence.
Ces hommes éclairés = une très faible minorité (1% de la pop), appartenant surtout à la petite noblesse et aux classes moyennes : stt des activités libérales (médecins, avocats, écrivains), secteurs de l’administration de l’Etat, ou monde industriel et commercial.
Ex d’Ilustrados :
Campomanes
Gaspar Melchior de Jovellanos
Jose Monino, comte de Floridablanca
Francisco de Cabarrús
Fernandez de Moratin
Martin Zapater
Manuel de Godoy
Saavedra
La duchesse d’Osuna, qui dirigeait la Junte de Damas, conseil des femmes de la Société Economique à Madrid. Elle organisait ses propres tertulias (soirées de discussion) ; passionnée par la France, la musique classique, le théâtre…
Quant à Goya, il admire la France et stt les idées qu’elle représente (il dit vouloir apprendre le français en 1787). Il a de nombreux amis francophiles.
En 1800, Goya achète une maison au 15 calle de Valverde …
La dimension de la demeure et la qualité de son ameublement permettent à Goya de tenir salon à son tour, et c’est là qu’il reçoit ses amis libéraux, des écrivains et des hommes politiques comme Meléndez Valdés, Moratín (écrivain et dramaturge) et Urquijo.
L’économiste, littérateur et helléniste Campomanes a donné son nom aux « Soirées de Campomanes » à Madrid, rendes-vous obligé des humanistes où se retrouvaient régulièrement de nombreux ilustrados, y compris Goya à partir de 1780, pour entretenir un dialogue permanent. Il fonde des « Sociétés économiques des amis du pays » à Madrid et ds de nbses régions d’Espagne.
Ces sociétés sont encouragées par la monarchie et se caractérisent par leur pragmatisme : recherche d’un progrès réel dans la vie quotidienne à partir de connaissances pratiques (agriculture, industrie, commerce, économie politique …).
On échange des informations et des idées, on élabore des projets… à partir des idées qui circulent en Europe et des livres dont la plupart viennent de France.
Il s’agit de promouvoir le développement social et économique des provinces, de contrôler le nombre de mendiants et d’oisifs.
En effet, pour ces ilustrados, l’Espagne traverse une crise éco et sociale, en particulier car une gde partie de la pop vit dans l’oisiveté.
L’agriculture est encore considérée comme source de richesse, mais on estime que ses progrès sont freinés (en partie car de très nbses terres st aux mains de l’Eglise). On cherche aussi à développer les industries régionales et traditionnelles.
Autre préoccupation essentielle = l’éducation du peuple MAIS une éducation destinée à former des citoyens utiles au bien de la nation.
= conception très utilitaire de l’éducation : chaque individu doit recevoir un enseignement en rapport avec sa classe sociale et le métier qu’il va exercer.
Les ilustrados proposent donc des réformes structurelles de gde ampleur qui suscitent l’opposition des nobles et du clergé (en particu l’Inquisition (leurs privilèges sont remis en cause).
Ces ilustrados sont donc très intéressés par les idées venant de France
Mais cette admiration est mise à mal avec la mort de Louis XVI puis les actes de l’armée napoléonienne : crise de conscience et division des ilustrados entre ceux qui soutiennent le pouvoir de Joseph (afrancesados) et ceux qui refusent la manière dont les Français entendent imposer les réformes aux Espagnols et se veulent fidèles à l’esprit de la Révolution française (les libéraux).