08 novembre 2015

Conférence Institut français de Madrid "La maison d'Izieu mémorial des enfants juifs exterminés"

Le 9 octobre dernier, nous sommes allées avec nos élèves de Bachibac respectifs (de l’IES Beatriz Galindo de Madrid et de l’IES Juan de Mairena de San Sebastian de los Reyes) assister à la conférence « La Maison d’Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés » organisée par l’Institut français de Madrid. 

Cette rencontre donnait la parole à Hélène Waysbord  fille de parents juifs communistes polonais déportés pendant la Seconde guerre mondiale. Alors qu’elle n’avait pas encore six ans, elle fut recueillie et élevée dans un petit village de Mayenne par un « Juste parmi la nation » qui la fit passer pour une petite catholique pendant toute la durée de la guerre. C’est avec beaucoup d’émotion que Madame Waysbord nous a fait partager son histoire et nous a lu quelques passages de son livre L’amour sans visage (roman autobiographique), véritable exutoire comme elle a elle-même tenu à le préciser, soulignant également le rôle fondamental de l’écriture pour la récupération de la mémoire. Elle est aujourd’hui la présidente de l’Association de la Maison d’Izieu. Elle était accompagnée d’Alexandre Halaubrenner, qui a inspiré son dernier livre Alex ou le porte-drapeau.

Le père et le frère d’Alexandre Halaubrenner furent tués pendant la Seconde guerre mondiale après avoir été arrêtés près de Lyon par celui que l’on a depuis surnommé « le bourreau de Lyon » : Klaus Barbie. Deux des sœurs de Monsieur Halaubrenner furent raflées, sur les ordres du chef de la gestapo lyonnaise, à la maison d’Izieu le 6 avril 1944. Avec sa mère et sa plus jeune sœur, ils furent sollicités par les époux Klarsfeld au début des années 1970 pour retrouver et participer au jugement de Klaus Barbie. Sa mère a participé à sa traque jusqu’en Bolivie et tous les trois ont témoigné lors de son procès à Lyon en 1987. Alexandre Halaubrenner nous a fait partager son expérience à travers une intéressante discussion interactive avec le public composé d’élèves de terminales Bachibac de Madrid et de Tolède. Cette conférence nous a offert un témoignage riche et émouvant tout en nous proposant une réflexion intéressante sur l’évolution des mémoires de la Seconde guerre mondiale. Histoire, témoignage, mémoires et historiographie se sont alors mêlés pendant cette matinée qui a captivé les élèves et a constitué le point de départ d’une réflexion en classe.

Mathilde Jamin et Marion Chariol