13 octobre 2015

ATHIS MONS/PEKIN

Bonjour,

Quelques nouvelles de Chine ....

Les collégiens chinois sont comme tous les collégiens sauf qu'ils portent le même survêtement (filles et garçons)  ; ils bavardent et font l'andouille, braillent et ignorent les consignes des adultes voire les adultes eux-mêmes. Ils ne font pas toujours leur travail et ils faut le leur demander pour qu'ils ouvrent un cahier et prennent un stylo.

Ce sont les élèves qui font le ménage sous la direction de leurs professeurs. Ils sont assez familiers avec les adultes.
Pendant les pauses, la classe leur appartient, mais quand le professeur arrive, après que l'un d'eux a prononcé une formule rituelle ("Le cours a commencé"), on commence à travailler. Le français cependant semble leur paraître une récréation. Leur niveau est faible (débutants ou presque, ils visent A1/A2).
On ne leur a pas appris à écrire notre alphabet, donc ils ne reconnaissent que les lettres du clavier de l'ordinateur, et ils passent le plus clair de leur temps à lire des powerpoints, d'où la nécessité d'un exercice bi quotidien et en musique de massage des yeux et du crâne. Tout ceci est bien sûr surveillé par un élève qui note qui fait/ne fait pas son exercice et ils obtiendront une note de "vie scolaire" en fin de semestre.
Car ici tout est surveillé, et des caméras filment le tableau en permanence.

Les professeurs passent la journée dans un open space très bruyant perpétuellement envahi par une masse d'élèves tonitruants. Chacun a un bureau et un ordinateur mais les élèves peuvent l'utiliser à leur guise tout comme le téléphone.
Ils ont un examen mensuel.

On essaie de leur insuffler l'esprit de compétition dans toutes les matières. Pour parler il faut demander la parole ou y être invité ou se lever.

Nous avons eu une semaine de vacances pour la fête nationale mais les dates exactes ne nous ont été communiquées qu'au dernier moment et il faut rattraper certains jours en travaillant le samedi. Pendant cette période, les gares et les aéroports étaient envahis. Car tout est toujours mouvant et susceptible de changer d'un jour à l'autre, il n'y a pas vraiment d'emploi du temps figé.
Comme on passe sa journée au bureau, le travail n'obéit pas au même rythme que pour les professeurs français qui cherchent avant tout à être efficaces et tout peut paraître un peu "brouillon" à ce professeur français. On "perd" beaucoup de temps à aller d'un bureau à l'autre, se concerter sans grande efficacité puisque de toute façon ça va changer, attendre les uns ou les autres. Les séances de cours durent 40 mn.

Mon travail n'a pas encore vraiment commencé, mais je ne m'occupe de toute façon que de la partie phonétique et je dois m'initier à l'art du Powerpoint avec un logiciel chinois car le mien n'est pas compatible avec leurs machines. J'ai fait réciter "Une fourmi de 18 mètres", c'était émouvant.

Les aléas du voyage; j'ai perdu ma grand mère la semaine dernière et je n'ai pas pu rentrer pour les obsèques.

Cependant je garde un bon moral, même si mes conditions de vie sont sensiblement détériorées par rapport à mes conditions de vie en France (quartier d'hébergement, hébergement lui même, le fait que je m'adresse à des collégiens au lieu de lycéens, isolement).

A bientôt.

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