C'est quoi exactement le harcèlement scolaire? et quels sont les différents types de harcèlement ?

Si quelqu'un s'acharne sur quelqu'un d'autre de manière répétitive, on peut qualifier ça de harcèlement.

Harcèlement physique

Le harcèlement physique consiste à agresser physiquement de manière régulière sa victime. 

Harcèlement moral

Quand on insulte une personne de manière récurrente, on parle de harcèlement moral.

Cyberharcèlement: 

On n'a plus besoin d'être devant la personne pour le/la harceler! La spécificité de ce type d'harcèlement est que les harceleurs sont infinis.

Prenons un exemple : Camille se fait harceler à l'école à cause de sa coupe de cheveux, puis un jour, l'un de ses harceleurs décide de mettre une photo d'elle sur Instagram en commentant  :"lol regardez moi cette coupe de cheveux" en identifiant Camille. A partir de là, vont commencer les insultes : d'autres personnes  vont apporter leur "grain de sel" en  commentant ou partageant la photo. Généralement, une personne ne commente pas plusieurs fois, mais l'effet de groupe est très nocif. Il est beaucoup plus difficile d'arrêter le harcèlement, car la photo et les commentaires circulent désormais sur la toile.

Qui sont ces harceleurs ? Comment réagissent les victimes qu'ils choisissent ?

Les harceleurs sont tous différents et ont une personnalité qui leur est propre. Cependant, les raisons sont souvent les mêmes : par exemple une personne peut en harceler une autre pour se sentir plus puissant, il peut aussi avoir été lui-même harcelé et inverser les rôles pour se rassurer, se sentir moins seul. De plus, le harceleur peut avoir des problèmes dans son entourage.

Chez le harcelé, aussi, les réactions sont différentes : certains n'y prêteront pas  grande intention ; pour d'autres, en revanche, ce sera particulièrement destructif : tristesse, sentiment de solitude voire pire automutilation, idées suicidaires... 

Voyons un peu si les adolescents lambda ont déjà été en confrontés au harcèlement. Pour cela, j'ai interrogé des membres du blog :

Margaux : Avez vous déjà êté témoin de harcèlement ? Si oui quand ?

Alice : Oui, quand j'étais au foot, des joueuses adverses se moquaient d'une fille qui n'arrivait pas à marquer. On a vu ça tout le long du match et on était choqués, surtout que ça n'avait pas l'air d'être la première fois...

Hafsatou : Je pense avoir été harcelée lorsque j'étais en CM2 : je n'avais pas beaucoup d'amis et certains de mes camarades se sont mis à se moquer de moi. Cela a duré toute l'année mais je ne l'ai pas ressenti comme du harcèlement car contrairement à ce qu'on voit sur les brochures le dénonçant, ça ne m' a pas rendu triste mais énervée, surtout que mes seuls amis étaient aussi amis avec ceux qui m'agaçaient.

Clément : J'ai été harcelé physiquement et moralement en CM2.

Robin : Oui, j'ai été harcelé par un camarade de classe. Il m'a insulté et fait des gestes obscènes, des choses qui ne font pas très plaisir.

Ces interviews m'ont choquées car pratiquement toutes les personnes que j'ai interrogées ont répondu par l'affirmative, ce qui prouve que le harcèlement est plus présent qu'on ne le croit.

Pour éviter que des situations de ce genre se produisent, on peut faire appel aux adultes.

Quoi qu'il en soit, ne restez pas seul, parlez !

J'ai interrogé Maria, la médiatrice du collège qui fait partie du pôle de lutte contre le harcèlement.

Margaux : Qu'est ce que ce pôle harcèlement? Quand l'avez vous créé et pourquoi ?

Maria : Alors, le pôle a été créé il y a cinq ans, suite à une demande institutionnelle par l'éducation nationale. Moi, en tant que médiatrice, je suis formée au harcèlement depuis bientôt quinze ans donc il était logique pour moi de l'intégrer et de me former à la nouvelle méthode. Le pôle, c'est pour nous des ressources : nous sommes maintenant une dizaine de personnes au collège à être formé à la méthode picas ; donc la préoccupation est partagée et nous faisons les entretiens à deux. Depuis qu'on utilise cette méthode, on a vu qu'il y avait beaucoup moins de harcèlement au collège. La spécialité de notre pôle, c'est que nous n'agissons pas que sur le collège, nous agissons aussi sur les écoles primaires depuis l'année dernière et nous espérons pouvoir aussi agir au collège des Bouvets. Nous sommes plus sur une politique de territoire que sur une politique de collège.

Margaux : Quelles sont les actions que vous avez déjà faites au sein de ce pôle  ? 

Maria : Alors, recruter, parce que c'est compliqué de faire un pôle si on est tout seul...Ensuite depuis deux ans, on essaye de sensibiliser les jeunes. L'année dernière, il y avait eu la journée de lutte contre le harcèlement. Il y avait un code couleur (vert). On avait passé des chansons à la recréation et à la cantine sur le harcèlement. Les élèves avaient été invités à mettre sur un post-it ce que le harcèlement signifiait. Cela a été la grande opération. Je ne sais pas si cette année on pourra refaire quelque chose mais j'espère. Les deux jeunes filles que tu as croisées sont mes nouvelles recrues. Je recrute en plus des ambassadeurs, des petits jeunes qui sont sensibles au harcèlement, qui vont faire des fiches, me signaler une victime de harcèlement.

Margaux : Avez-vous d'autres projets au sein du pôle ?

Maria : C'est effectivement quelque chose qui, pour moi est important. J'espère donc que le pôle survivra à mon départ. Si je dois changer d'établissement, je veux m'assurer que dans cet établissement, il y aura un pôle et s'il n'y en a pas, le créer. Je souhaite que chaque établissement en possède, ce qui n'est pas forcément le cas aujourd'hui. 

Pour finir, quelques conseils

Si vous êtes victime de harcèlement, parlez-en ! Si jamais vous avez peur des conséquences, sachez que votre harceleur risque bien pire s'il continue (jusqu'à 1 an de prison et 30 000 euros d'amende si la victime fait un procès dans les six ans suivant son harcèlement) .

De même, si vous êtes témoin ne vous fiez pas à ce que vous dit la victime lorsqu'elle affirme qu'elle va bien. Ne vous dites pas non plus  que cela ne servira à rien parce que vous êtes le seul témoin ou je ne sais quoi d'autre ;  c'est le silence, qui aggrave les situations !