Et maintenant c'est Hippoménès, merci Aphrodite ! (3)

Et maintenant c'est Hippoménès, merci Aphrodite. Car oui, j'ai rencontré cette déesse narciss- euh magnifique ! Et elle a trouvé bon de me donner un surnom ridicule ! Nan parce que les dieux, ils se cassent pas la tête, ils rajoutent un "s" à la fin des mots et, hop là ! Y'a de quoi nommer tous les mortels de l'antiquité ! Bon, revenons-en à nos moutons. Enfin, à moi, seul, perdu au milieu de la forêt dans un temple dédié à Aphrodite.

 

 

"De grandes colonnes de marbre s'élevaient devant moi, soutenant le toit d'un temple d'une blancheur éclatante. Je me redressai et me dirigeai vers l'autel. L'intérieur était orné de gravures qui représentaient des colombes, des coquillages et des bijoux. Ce ne pouvait qu'être le temple d'Aphrodite, que les dieux semblaient avoir mis sur mon chemin. 

Je me mis à genoux et tournai mon regard vers les fresques tapissant les murs. 

"Oh! Aphrodite, sublime déesse de l'amour dont l'engouement réside dans le coeur de chacun, écoute ma prière et protège les feux passionnés que tu as toi-même allumés. Assiste-moi dans ma course pour gagner la main d'Atalante et veille sur de jeunes amants comme tu l'as toujours fait."

Je me tus un instant, me sentant complètement ridicule d'avoir parlé tout seul dans un temple vide alors qu'Aphrodite devait être en train de manger tranquillement ses Chocapic pour le petit déjeuner. 

Soudain, une lumière aveuglante envahit le temple. Je levai la main devant mes yeux et, une fois le rayonnement dissipé, j'écartai les doigts et aperçus une silhouette si belle qu'elle ne pouvait appartenir à une simple mortelle. Devant moi se tenait Aphrodite. Vêtue d'une stola parfaitement repassée, elle se recoiffait dignement tout en me lançant un regard suffisant.

"Hippoménès, petit fils de Poseidon et héritier d'Onchestos, j'ose espérer que la raison de ma venue vaut une dégustation de Chocapic."

(Mais en fait, depuis quand je m'appelle Hippoménès, moi ? Je ne l'avais pas remarqué sur le moment mais c'est bizarre. Ça fait beaucoup de noms quand même... d'ailleurs, on peut en mettre combien sur sa carte d'identité ?)

Je paniquai, ne sachant pas quoi dire. Afin d'honorer l'éducation qui m'avait été donnée durant mon enfance, je bafouillai la réplique la plus éloquente qui me vint à l'esprit :

"Euh..bonjour.

La déesse leva un sourcil.

- ..Salutations. Passons directement au sujet de ma venue, je te prie. Tu ne voudrais pas être la raison pour laquelle mes céréales ramolliraient, n'est-ce pas ? On est d'accord. Voici ce que je te propose : Il existe, là où le soleil se couche, à la limite occidentale du monde, un divin jardin tenu par les filles d'Atlas, les Hespérides. En son centre trône un arbre majestueux orné de fruits dorés au goût pareil au nectar des dieux. Et ces pommes..

-  ..oui ?

- ..ces pommes..

- ..bon, les pommes ?!

- TU ME LAISSES FAIRE MON EFFET DRAMATIQUE, OUI ?! Ces pommes, je vais te les donner. 

Les fruits apparurent dans mes mains dans un nuage de paillettes. Aphrodite poursuivit : "Il te suffira de les lancer derrière toi dès que tu sentiras le souffle d'Atalante sur ta nuque." Et elle disparut sans me laisser le temps de la remercier.

Je regardai les pommes au creux de mes paumes, pris une grande inspiration et me levai pour sortir du temple. D'un pas décidé, je me dirigeai vers l'arène, déterminé à remporter cette course et le cœur de mon adversaire.

A mon arrivée dans l’arène, je sentis tous les regards sur moi. Plusieurs dizaines de prétendants étaient déjà morts, et plus aucun ne souhaitait risquer sa vie. Ma venue provoqua des chuchotements parmi la foule - ils ne s'attendaient plus à ce que quelqu'un veuille participer. Mon regard croisa celui d'Atalante. La surprise qui se lisait sur son visage laissa vite place à de la détermination. Elle alla se placer sur sa ligne de départ pendant qu'on m'emmenait signer tout un tas de papier dont je ne retins qu'une phrase : "Les arènes d'Orchomène déclinent toute responsabilité en cas de perte hasardeuse de la tête." Je haussai les sourcils et vint me placer quelques mètres devant elle. En position de départ, je sentais le regard de la foule sur mon dos. Une voix résonnante clama :

"Trois, deux, un..."

Eh bah non ! Haha ! Pour savoir la suite, je vous donne rendez-vous dans deux semaines...à bientôt !

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