Je pris une inspiration, une grande, profonde et longue inspiration étirant ma mâchoire, la peau du menton. Aie !

Aucun rayon de soleil ne venait caresser ma joue. Rien. Juste la douce lumière de la lune. Mon réveil affichait 0 : 04. J'aurais dû me rendormir, pourtant, quelque chose me préoccupait. Une douleur sourde me vrillait le visage. Peut-être ma plaie s'était-elle rouverte ... En me tâtant le visage, je sentis un liquide visqueux  sur le bout de mes doigts. Pas question de dormir avec ce sang  ! Une petite toilette s'imposait. 

Une fois dans la salle de bain, je fermai la porte et allumai la lumière....Quelque chose clochait dans mon reflet, un petit détail, perturbant. Ce que j'avais pris pour du sang était en fait une mystérieux fluide transparent et visqueux qui entourait ma blessure. La peau tout autour avait pris une teinte bleuâtre qui contrastait  avec mon visage livide. 

Je marchais vers le collège, le coeur serré. Tout le monde allait se moquer de ma cicatrice, j'avais mis un gros pansement dessus. J'arrivai dans le hall. Tout le monde s'agitait, des airs paniqués se lisaient sur les visages. Sur le mur, était marqué en lettres majuscules : "MAUDITE JESSIE"

"Maudite Jessie". Ces mots me hantaient, tordaient et retournaient mon crâne, encore et encore... 

La phrase était peinte en pourpre et certaines lignes dégoulinaient. Ca me faisait penser à du sang. Mais...."maudite Jessie". N'importe qui aurait pu écrire cette phrase. Le problème ne s'arrêtait pas là. Apparemment, Jessie avait été retrouvée morte, dans son lit, vidée de tout son sang. Un officier de police vint me voir. Ils avaient dû faire le lien entre l'homicide, la phrase écarlate,  la dispute et moi. Mais, je n'avais rien fait ! 

Ils appelèrent mon père et l'interrogatoire n'aboutit à rien. J'avais très peur. Etre suspect, c'était angoissant.

Je n'oubliais pas la tournure bizarre qu'avait prise ma "guérison". Ce soir je me filmerais en dormant. Le film allait dépasser de loin tout ce que j'avais pu imaginer...