Shérine : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Mr Saker : Je suis M. Saker, le médiateur educatif nouvellement nommé pour la rentrée 2021-2022 en remplacement de Maria qui était présente durant ces sept dernières années au collège Maréchal Leclerc.

Shérine : Est-ce que  le médiateur change souvent d'établissement ?

Mr. Saker : non, ce sont des cycles, des cycles de 5 ans .Tous les 5 ans nous sommes amenés à changer d’établissement. Avant d’être choisi par le collège on fait une liste des collèges dans lequel on pourrait travailler.

Shérine : Quel est votre parcours scolaire et professionnel?

Mr Saker : Il est assez divers et varié. A la base j'ai passé un bac scientifique puis un BTS, un  an après le bac ; ensuite j'ai entamé en parallèle la médiation éducative en passnt une licence management  et une  maitrise management. En fait, j'ai une Licence bac + 3 et la maitrise bac + 4.

Le métier est assez varié. Ce qui est fondamental pour le médiateur éducatif est la médiation, c'est-à-dire gestion des conflits d'élève à élève ou des soucis dus à l'incivilité, le manque de respect, l'incorrection, peut être aussi des bagarres. Donc mon but est de recevoir les élèves, les rappeler à l'ordre s'ils ont commis des fautes mais aussi recevoir les victimes qui subissent ; c'est de prendre le temps de les écouter, de comprendre ce qui c'est passé si c'est un conflit avec un autre élève d'une part et de les recevoir ensemble et mettre en place une médiation. Il faut montrer à celui qui a commis l'erreur qu'il a fait une erreur, le rappeler à l'ordre et rassurer celui qui a subi, lui montrer que l'histoire va s'arrêter, que l'autre va s'excuser et qu'il n'y aura pas de suite ultérieure.  Donc le but de la médiation c'est d'apaiser  les tensions entre certains élèves ; la médiation entre élève et professeur peut aussi exister mais c'est plus rare.

Shérine : Pourquoi avez-vous choisi d'être médiateur ?

Mr.Saker : Déja durant quelque années, j'étais dans le domaine du social d'un coté, éducateur et animateur dans les centres de jeunesse ;et j'ai entendu que le département recrutait des médiateurs éducatifs ;un dispositif qui  a commencé en 1996 et qui a fait ses preuves plus tard dans les années 2000. Nous sommes déjà 75 médiateurs dans le département.

Moïra : Quand pouvez-vous recevoir les élèves ?

Mr. Saker : Je peux vous recevoir à 10 heure, sur la pause de midi, de 15h20 ou les heures de permanence si vous en avez.

Moïra : Est-ce-que c’est déjà arrivé qu’un élève revienne plusieurs fois dans votre bureau pour la même cause ?

Mr. Saker : une même raison oui ou pour plusieurs raisons aussi, oui ; il y a des élèves qui se font souvent remarquer et qui se retrouvent dans mon bureau quatre à cinq fois.

Shérine : Quelles sont vos occupations dans votre bureau ?

Mr Saker : Alors, je ne suis pas dans mon bureau toute la journée. J'essaye d'être dans mon bureau aux intercours. Après j'échange aussi parler avec les professeurs, les adultes (les agents d'entretien par exemple)  parfois ces adultes m'apportent des informations  qui sont très utiles.

Moïra : Pouvez-vous agir pour les adultes ?

Mr. Saker : Non ce n’est pas notre mission, c’est plutôt la direction qui va gérer ce genre de chose. La médiation c’est pour les élèves : entre élève à élève  ou entre élève et professeur (ce sont des situations plus rares).

Shérine : Pouvez-vous agir s’il y a un problème entre un parent et un professeur ?

Mr. Saker : Non, ce n’est pas dans nos missions. Mais les parents peuvent nous solliciter pour leur enfant ; c’est ce qui se passe assez souvent. 

Shérine : Est-ce-que vous intervenez si un élève a perdu quelqu’un de cher et que du coup il est triste ?

Mr. Saker : Bien sûr, c’est déjà arrivé que des élèves viennent me voir car ils sont en profond mal être. Ils ont besoin de parler, d’évacuer aussi. C’est pour eux aussi un espace de décompression.

Moïra Pouvez-vous agir s'il y a un élève qui se fait harceler en dehors du collège ?

Mr. Saker : Bien sûr, la prévention ne s’arrête pas dans le collège. Si un élève se fait harceler en dehors du collège et qu’il vient nous en parler, ou si un autre élève est témoin évidemment qu’on agit, en tant que médiateur déjà mais aussi en tant qu’adulte responsable. Si demain vous voyez quelque chose, c’est aussi votre devoir de citoyen de nous alerter. 

Moïra Pouvez-vous sanctionner les élèves ?

M.Saker : Non ! la particularité de la médiation éducative est de ne pas sanctionner , ce qui fait toute la différence avec n'importe quel adulte dans l'équipe  pédagogique (les professeurs, la direction, la vie scolaire peuvent prendre des sanctions). Nous ne donnons aucune sanction aux élèves et je le rappelle quand je passe dans les classes au début d'année de sixième. Par contre, ceci ne nous empêche pas de dire à certains, qu'au vu de leurs actes ils méritent une sanction. Après ils risquent de se retrouver à la direction ou dans le bureau du CPE qui peut  mettre une sanction en fonction de la gravité de l'acte . 

Moïra : Avez-vous un message à transmettre aux personnes qui n'osent pas venir vous voir ?

Mr.Saker : Oui ! Avoir confiance, ne pas hésiter à venir me voir ; comme je l'ai dit aux classes, dans le bureau du médiateur, c'est avant tout la confidentialité, mais ce qui m'oblige à en parler, c'est si l'élève est en danger .