Les lauréats du concours de journalisme ...

Voici les articles des 5 élèves dont le nom a été soumis à notre jury, composé des 4 journalistes qui sont intervenus au lycée ... Bravo à ces 5 élèves, et bravo aux autres aussi, vous avez rendu un travail sérieux et intéressant. 


Article 1

Remue méninge au lycée J.Prévert

 9h14. Dans l'auditorium du Lycée Jacques Prévert, trois gros cerveaux cogitent et s'agitent. Tour à tour, Cédric Clérin, Bengali Touri et Afshin Ghaffarian - que le même engouement et engagement politique a réuni à Boulogne ce matin de Mars - vont nous parler de leur vie, de leur métier, leur quotidien. 

 C'est Cédric Clérin, installé à gauche de l'estrade, qui va le premier prendre la parole. Ayant suivi des études de journalisme, il nous explique d’emblée que son métier est un un métier de battant. Il faut se motiver et un diplôme seul ne garantit rien. De son côté, il débute sa carrière en tant que rédacteur en chef d'Avant Garde, magazine mensuel écrit et lu par des jeunes, puis Cédric poursuit sa route en entrant au PCF dont il devient le secrétaire général. Mais alors que la fièvre journalistique le reprend, il rejoint les bureaux de l'Humanité. L'hebdomadaire fournit un état des lieux de l'actualité politique aussi bien que économique et sociale, les trois aspects étant liés. Tout le travail consiste à donner une vision plus ou moins objective de l'actualité tout en lui donnant un sens, une direction (ici, vous l'aurez compris, de gauche). 

 

Passé un premier quart d'heure, c'est au tour de Bengali Touré de se présenter. Au début très timide et hésitant devant cette assemblée de juges, Bengali s'avère être en réalité un orateur de talent. De par la gaîté et le naturel qui émanent de lui, il parvient très vite à installer une extraordinaire complicité avec son auditoire. La salle entière se tourne alors vers cet étrange petit bonhomme soigné, aux chaussures écailles de crocodiles, venu nous conter le récit de sa vie. Guinéen de naissance, il a très vite été témoin des drames politiques secouant son pays. Soulèvements en 2006, coups d'état de 2007 avec prise de pouvoir du CNDD, un président qui succède à un autre, tué d'une balle dans la tête par son propre garde du corps. Ces conflits viendraient de la colonisation durant laquelle les grandes puissances se partagèrent le continent Africain sans tenir compte des différentes ethnies y habitant. Le découpage réunit dans le même pays des communautés aux visions complètement opposés, en sépara d'autres.. Impuissants à donner une orientation politique unique au pays, les Guinéens se voient depuis gouvernés tantôt par un partisan de leur ethnie, tantôt par un de celle adverse. Dans ces conditions, la liberté des uns ou des autres dépend du "camps" dans lequel se trouve l'élu et reste très instable. C'est précisément pour cette raison qu'en Novembre 2010, Bengali Touré s'exile en France, à Paris, en quête d'une plus grande liberté d'expression. Il contacte alors RSF 1, avant d'être recueilli par la maison des journalistes. Pendant de longs mois, Bengali subsiste entre la vie et la mort dans l'attente de papiers français, avec pour seule préoccupation: "survivre". N'ayant obtenu le statut de réfugié politique qu'en Janvier dernier, Bengali peut assurer avec ferveur la chance que nous avons. La chance de ne pas avoir à nous soucier du prochain coup d'état, de savoir si oui on non la lampe du salon s'allumera, ou de ce que nous mangerons demain. La chance aussi de pouvoir dire non, de prendre le bus tous les matins pour retrouver un professeur qui s'adresse non pas à 300 élèves mais à nous seulement, à la petite trentaine d'entre nous, de notre classe. 

Sur ce même constat, mais venu d'Iran cette fois,  Afshin Gaffarian apporte lui-aussi son témoignage. Il grandit dans une dictature qui rejette toute forme d'individualisme.  Passionné de danse dont la pratique est interdite dans son pays, il en apprend les rudiments via des vidéos postées sur le net. Sa première expérience a lieu en 2006 alors qu'il fonde un groupe underground, s'entraînant dans la salle de prière de son école. UN danseur est né. Exilé en France depuis 2009, il fonde "La Compagnie des Réformances" et crée son premier solo intitulé Le cri Persan. A l'image du régime stricte qui oppresse son pays, Afshin Gaffarian  affirme sa détermination à parler de la douleur de son peuple.Ce cri strident qui fait frémir, ajouté à un choix de couleurs ocre et sang sur ce corps frêle et blême confère au spectacle une atmosphère angoissante qui a de quoi remuer les méninges de ses spectateurs !

 

Coiiiiiiiiiiiiiing. La porte s'ouvre laissant s'engouffrer 2 minutes avant la sonnerie un quatrième conférencier: Renault Lambert. Disposant d'un poste permanent au Monde Diplomatique, son boulot consiste en.. hum ça sonne.. Bon, répartissons élèves et intervenants dans différentes salles pour les entretiens approfondis. On se retrouve tous dans une heure.  En ce qui me concerne, je prend la route du quatrième étage pour R. Lambert. Forcément. J'ai envie d'entendre la suite du récit ! 

Alors Renault Lambert.. travaille au Monde Diplomatique. Il s'agit d'un journal de critique de Médias dont son représentant , en moins de 5 minutes en présente les grands traits: un budget de pub limité à 5% pour conserver son indépendance et des articles longs (plusieurs pages) pour développer le raisonnement en profondeur. Place ensuite aux questions, à l'occasion desquelles on évoquera la question du salaire - les journalistes du MD2 se démarquent par un refus d'être payé par la pub ou pour s'exhiber lors de débats télévisés.  M. Lambert cite l'exemple de Patrick Poivre d'Arvor payé 25 000€ pour une intervention d'une heure seulement. On évoquera aussi le film les Nouveaux Chiens de Garde dont notre intervenant a participé à la création. Selon ce dernier, il s'agit d'un documentaire, critique certes, mais drôle avant tout. Pour en savoir plus, rendez-vous en salle ! On a ensuite discuté des médias français (tout de même, il fallait bien y venir un jour ! ) et il semblerait que la Presse Française soit une sorte d'énorme Blague pour nos voisins Européens et du Monde. Partout à l'étranger, la presse Française serait l'exemple même d'une opinion corrompue, rachetée par les riches amis de notre président. C'est d'ailleurs sur cette bonne blague qui donne aux Nouveaux Chiens de Garde son ton comique. Enfin, nous avons terminé l'heure sur un note philosophique avec l'éternelle question de l'objectivité.. Bilan du "headmaster" 3: elle est impossible à appliquer, même par le meilleur journaliste de l'Univers ! Finalement, l'objectivité (journalistique ou autre) se résumerait à la simple honnêteté de l'auteur, à sa capacité à reconnaître la subjectivité de son point de vue et à en informer son lecteur/lectorat. Belle morale. 

 

La dernière heure sera dédiée aux exposés de plusieurs élèves sur leur compte -rendu et ce qu'ils ont retenu de cette conférence.  Puis aux éventuelles questions, qui furent accueillies avec le désespoir qu'accompagne la perspective d'un déjeuner sans cesse repoussé. Aussi les plus curieux furent-ils inviter à soumettre leur interrogatoire "en privé" pour laisser les autres s'abandonner à leur appétit ! Cependant, on ressort de cette expérience, j'en suis convaincue, tous grandis et profondément inspirés pour la suite. D'avoir vus des gens actifs, engagés, se battant pour une cause, pour faire réfléchir, pour un avenir meilleur dans leur pays et dans le Monde. Des gens qui créent et qui font des choses, vraiment,  ça donne envie de se bouger, non ? A vous de juger ! ;)

1. reporters sans frontières . 2. Monde Diplomatique . 3. chef de conférence.

Rebecca, 1ère ES2

Article 2

 CONFESSIONS DE DEUX REFUGIES POLITIQUE ET DE DEUX JOURNALISTES,                  

VU ET ENTENDU MARDI  27 MARS DANS L’AMPHITHEATRE  DE JACQUES-PREVERT

 Aperçu, mardi 27 mars, 9 heures dans l’amphithéâtre du Lycée Jacques Prévert à Boulogne-Billancourt Afshin Ghaffarian, Bengaly Touré, Cédric Clérin et Renaud Lambert. Quatre  personnes pour qui les noms vous sont peut-être inconnus pour le moment, mais quatre personnes au grand vécu qui ont accepté de se déplacer dans un but précis, nous renseigner, nous délivrer leurs ressentis sur les fonctions des médias français... Sur cette chose que l’on appelle « LIBERTE D’EXPRESSION »

Laissez-moi commencer, par vous présenter Cédric Clérin. Jeune journaliste chez l’humanité Dimanche, Monsieur Clérin est engagé politiquement, il est l’ancien rédacteur en chef d’Avant-garde un magazine aux idées communistes dédiées aux jeunes. Il fut à la suite secrétaire générale des jeunes communistes. Après la création de l’Humanité Dimanche en 1948, Cédric Clérin devient journaliste engagé politiquement.

Bengaly Touré, originaire de la Guinée, pays située dans l’Afrique de l’Ouest. La Guinée a gagné son indépendance le 2 octobre 1958, il est le seul pays d’Afrique de l’ouest indépendant. Monsieur Touré son truc à lui c’est le journalisme mais malheureusement la liberté d’expression est souvent réduite quand la politique n’est pas très loin. En Guinée, la libération des ondes n’existe pas. Il vécut donc dans un pays où le régime était dictatorial. En 2006 il crée la première radio privée de Guinée. En 2011, de nombreux coups d’Etats viennent perturbés le fonctionnement déjà très complexe du pays et la question que se posait Bengaly était «  Quelles place les médias doivent t’ils jouer dans ce climat de terreur ? ». Et bien, Monsieur Touré n’a surement pas pris la décision que l’Etat Guinéen  voulait qu’il prenne car il est alors victime de persécution et de tentatives d’enlèvement. Ce fut la goutte d’eau qui fit  déborder le vase comme dit-on. Bengaly se retrouve alors le 23 janvier 2011 en France. Seulement le parcours du combattant débute, il vécut dans la tourmente jusqu’au mois de mars ou il se fit héberger à la maison des journalistes.  Il est aussi atroce qu'absurde, de voir les uns regorger de superflu, et les autres manquer du nécessaire, voila qu’elle a été l’état d’esprit de Bengaly arrivé en France. Il créa à la suite de tous ces événements un site internet, ce qui lui permit de reprendre ses activités journalistiques. C’est alors quand Septembre 2011, Il obtient le statut de REFUGIEE POLITIQUE.

Afshin Ghaffarian  est un jeune chorégraphe et danseur contemporain iranien. Il vit en France depuis maintenant deux ans. Si il à quitté l’Iran, c’est que ce pays ne la jamais laisser s’exprimer comme il le souhaitait. Il monta alors sa compagnie de danseurs et crée un spectacle « Le cri persan ». Il est remarquable que  qu’Afshin Ghaffarian porte en lui une sorte de nostalgie, la nostalgie de quelque chose qui lui semble perdu. Contrairement à Bengaly Touré qui n’a pas hésité à nous décrire le régime féroce de son pays, Afshin reste très pudique sur ses sentiments, sur son pays l’Iran qui semble lui avoir laissé des séquelles importantes. Seulement en montant un spectacle nommé « Le cri persan » il est facile d’apercevoir la détresse de son auteur. Lors de la conférence Monsieur Ghaffarian ne cessé de répéter la phrase «  comment exister malgré les difficultés ? » La réponse d’Afshin fut claire, nette et précise. Elle est d’ut iliser l’art comme moyen de se battre pour animer un monde meilleur. Danser pour s’exprimer, danser pour exister, voici une phrase correspondant parfaitement à la théorie de ce jeune réfugié politique.

LA FRANCE, voici le pays que ces deux réfugiés politiques ont choisi pour « s’exprimer » mais à vrai dire, Renaud Lambert journaliste au monde diplomatique depuis quelque temps nous décrit  le vrai visage des médias français. En participant à la réalisation du film « Les nouveaux chiens de garde », Renaud critique les médias français qui d’après lui ne sont pas si honnêtes que ça. Sur le mode sardonique, « Les nouveaux chiens de garde » dresse l’état des lieux d’une presse volontiers oublieuse des valeurs de pluralisme, d’indépendance et d’objectivité qu’elle prétend incarner… Pour résumer simplement utilisons une citation d’Heinrich Von Kleist « Le journalisme français est l'art de faire croire au peuple ce que le gouvernement juge opportun de lui faire admettre. » Voilà où Monsieur Lambert veut en venir. Et il n’a surement pas tort, les médias se proclament « contre-pouvoir ». Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Heureusement tous les médias français ne sont pas comme ça. Le monde diplomatique, un journal qui a pour but d’aider la société à changer dans un sens positif, dénonce l’honnêteté de ses propos.  Premièrement le monde diplomatique comporte que très peu de publicité, Renaud  cite « Je ne vais pas faire de publicité pour une banque par exemple dans mon journal si je sais que celle-ci n’est pas fiable ». Deuxième particularité du journal, les textes sont longs et les journalistes n’hésitent pas à employer des mots parfois cru. Dans ces cas-là les confusions ne peuvent être que très rare. Pour en terminer avec les caractéristiques du journal, le monde diplomatique souligne l’indépendance de la rédaction.

C’est le moment je pense, à nous mettre à penser comme Christine Ockrent qui dit : « Je découvre ainsi sous un jour bénéfique cette particularité du journalisme français: le pouvoir, qu'on le veuille ou non, n'en est jamais très loin. »

Sarah, 2de8

Article 3

Liberté d’expression ?

Mardi 27 mars 2012, dans la matinée, le lycée Jacques Prévert de Boulogne-Billancourt a été le théâtre d’une rencontre entre élèves et professionnels autour du thème de la liberté d’expression dans le monde de la presse et de l’art. La libertéd'expression est le droit pour toute personne de penser comme elle le souhaite et de pouvoirexprimersesopinionspar tous les moyens qu'elle juge opportuns. Pour ce faire, nous avons reçu Cédric Clérin, journaliste engagé à L’Humanité HD, Renaud Lambert, journaliste politique au Monde diplomatique et scénariste du film « Les Nouveaux Chiens de Garde », Afshin Ghaffarian, un chorégraphe et danseur contemporain Iranien et Bangaly Touré, un journaliste Guinéen. Ces deux dernières personnalités viennent de deux états où la liberté d’expression est quasi-inexistante. Ils ont donc été forcé de s’exiler loin de leur pays d’origine afin d’exercer leur métier librement et ont rejoint la France.

 Pendant la première partie de la conférence, chacun des invités est revenu sur son parcours personnel, son engagement et son histoire. Dans un second temps, nous nous sommes séparés en quatre groupes et nous avons pu échanger plus intimement avec les intervenants.

Avec mon groupe, nous avons retrouvé Bangaly Touré, afin qu’il nous en apprenne davantage sur son pays d’origine -la Guinée Conakry- et sur les raisons qui l’ont poussées à le quitter. Notre invité a choisi en premier lieu de retracer l’histoire de la liberté de la presse dans son pays. La Guinée prend son indépendance vis-à-vis de la France en 1958 par référendum. Il s’agit depuis d’un régime dictatorial. La presse n’a aucune liberté jusqu’en 1991 où sont enfin conçus le premier journal écrit et le premier journal satirique du pays. Quinze ans plus tard, les guinéens assistent à la libéralisation des ondes avec la création de Liberté FM, la première radio privée du pays dont faisait partie Bangaly Touré. Cette radio était la cible de nombreuses descentes de la part des militaires, et l’une d’elle a eu raison de Liberté FM. La radio privée a en effet été détruite et deux collègues de Bangaly Touré arrêtés. Lui-même était recherché. Les forces armées contestaient fortement l’existence de Liberté FM.  Ils n’appréciaient pas le fait que le peuple soit informé en temps et en heure, des protestations qui agitaient le pays et de leurs dérives.  Après cet événement, il était important de réinvestir dans la radio mais malheureusement, par peur des représailles, les responsables de Liberté FM ont choisi de pratiquer l’autocensure. Bangaly Touré, afin  de pouvoir exercer son métier en toute liberté et pour échapper à une possible arrestation, s’est exilé en France en janvier 2011. Il a été recueilli et pris en charge six mois par la Maison des Journalistes, six mois sans pouvoir travailler, durant lesquels il écrivait sur des sites internet guinéens.

C’était une rencontre intense. Bangaly Touré a été victime des grandes limites de la liberté d’expression et a vécu la dictature jusqu’à son arrivée sur le sol français. Comment peut-on concevoir qu’au vingt et unième siècle des hommes sont encore terrorisés parce qu’ils « osent » dire et dénoncer ? En tant que lycéens, cet échange nous a permis de prendre conscience de la chance que nous avons de vivre dans un pays où la liberté d’expression est un droit fondamental, même si, cette liberté reste fragile…

Coline, 2de8

 

Article 4

UNE MATINEE D'EMOTION

 

Mardi 27 mars 2012, une rencontre entre journalistes, danseurs et élèves a été organisée dans l'amphithéâtre du lycée Jacques Prévert. De nombreux flyers ont été distribués pour cette occasion. Vers 9 heures, tous les élèves qui y participaient se sont installés, l'ambiance était agréable. Nous avons tout d’abord fait la connaissance de Cédric Clérin qui travaille au journal l'Humanité Dimanche, crée en 1948. Ensuite Bengali Tourey qui vient de Guinée s'est présenté, c'est un journaliste qui a le statut de réfugié politique. Le danseur et chorégraphe contemporain Afshin Gaffarian a ensuite pris la parole, il est lui aussi réfugié politique et vient d'Iran. Il est né à Mashhad, au nord de l'Iran, il a ensuite déménagé à Téhéran pour faire ses études de cinéma. Il est en France depuis deux ans et quelques mois. Il a trouvé un moyen de détourner la censure, et s'est inspiré de Pina Bausch grâce aux vidéos d'elle sur internet. En Iran, il a monté sa compagnie Underground et mis debout un spectacle appelé « Le cri persan » qu'il a présenté en Allemagne et ensuite en France. Pour lui la danse est une arme pour s'exprimer. Après ces présentations, nous nous sommes séparés pour pouvoir poser des questions à chacun des intervenants. Nous avons en avons posé à Afshin Gaffarian sur les arts en Iran, sur les libertés et surtout la liberté de presse et d'expression mais aussi sur sa famille et sa carrière. Il nous a répondu avec sincérité et profondeur. Des phrases d'Afshin m'ont plus marquées que les autres, et me semblaient trop importantes pour ne pas les intégrer dans cet article.

« La danse est comme une arme. »

Le titre de son spectacle, « le cri persan », est un jeu de mot avec Persan comme Iranien et Perçant comme fort. Pour lui, la danse était très importante, cela l’aide à s’exprimer mais cela lui demande tout de même beaucoup de travail. Pour lui, le corps est une langue. Parler est le moyen le plus simple pour communiquer et le cri est est une expression primordiale pour l'être humain.

« Je travaille beaucoup sur les expressions oubliées. »

Il nous a avoué pourquoi il avait choisi la danse pour s'exprimer. Le corps l’intéressait beaucoup et il voulait s'exprimer, dire ce qu'il ressentait, il a donc décidé de combiner les deux et de vivre de cette passion. Afshin aimerait refaire un spectacle en Iran seulement, il ne peut pas y retourner pour l'instant, il risquerait d'aller en prison.

« La liberté est un chemin, une lutte incessante, il faut la protéger. »

Il nous a aussi parlé des libertés en Iran, le peu qu'il y a, et il nous a dit qu'il y en avait beaucoup plus en France et que c'était une chance. Il nous a parlé de sa troupe underground avec qui il dansait en cachette. Ils évitaient les endroits officiels pour pouvoir s'exprimer comme ils voulaient, sans contraintes vestimentaires, sans règles à respecter. C'est pourquoi ils se sont produits dans un désert. Afshin nous a ensuite parlé de la clandestinité très active en Iran comme avec le film « Les chats persans » filmé clandestinement, qui parle de musiques clandestines comme la musique rock, interdite dans son pays. Un jour il a reçu un mail d'un groupe de théâtre clandestin qui lui disait qu'il avait trouvé un moyen de de détourner les règles et la censure : ils se produisent dans une église.

« Pour moi, la danse ça ne s'apprend pas, ça se crée. »

Il nous a aussi parlé de sa famille qui est resté en Iran, il communique avec elle par téléphone ou internet, ils sont fières de lui. Il ne les voit pas souvent, mais bientôt, ils vont se rejoindre en Arménie pour passer quelques moments tous ensemble.

Son arrivée en France fut difficile, il ne se sentait pas très bien car tout changeait autour de lui et il ne connaissait qu'une personne, un ami à lui Franco-iranien. Il connaissait tout de même mieux la culture française que allemande.

« Pour gagner quelque chose, il faut toujours perdre quelque chose. »

Enfin, il nous a rappelé ce qu'il s'était passé en 2009 lors des élections. Ahmadinejad était à la tête du pays depuis quatre ans. Tout le monde voulais voter pour l’opposition, les élections ont été truquées car Ahmadinejad a été réélu avec soit disant plus de 60% des votes alors qu'il n'en avait véritablement que 13%. Le résultat est un choc, trois millions de personnes ont protestés dans les rues. L'autorité a décidé de réprimer et interdire les manifestations de manière violente. Le mouvement vert continu mais autrement, dans les films, la musique etc.

« Cette force va changer la situation »

Les histoires des deux réfugies politiques, M. Tourey et M. Gaffarian, m'ont énormément touchées, leur vie est difficile mais ils essaient d'avancer quand même, ils se battent.

« Pour résister il faut exister et pour exister, il faut créer »

Je pensais que cette matinée allait être légère, mais je m'étais trompée, elle était lourde en émotion et captivante, je ne pensais pas être aussi passionnée et captivée par les propos de chaque intervenants.

Je voulais les remercier d'être venu et d'être intervenu dans notre lycée car ils m'ont ouverts les yeux. Malheureusement, la timidité m'a submergé et je ne suis pas allée les remercier. Je regrette énormément de ne pas l'avoir fait, c'est la moindre des choses après tout ce qu'il ont partagés avec nous.

 

Emma 1ère ES2

Article 5

Conférence du 27/03/12 sur le journalisme.

Les quatre intervenants présents durant la conférence sur le journalisme nous ont parlé de leurs engagements respectifs, et notamment de leur engagement commun pour la liberté d'expression en France et dans le monde. Mon groupe s'est entretenu avec Cédric Clérin, rédacteur dans l'Humanité Dimanche, un des trois journaux qui forment l'ensemble du journal l'Humanité. En effet il nous a beaucoup parlé de ce journal créé en 1904 par Jean Jaurès, , notamment de son histoire, de la raison de sa création, des ses objectifs. La raison de sa création, justement, a été assez développée et a mené à de nombreux sujets. L'Humanité avait en effet le but premier de "chercher la vérité et la dire", de montrer aux yeux du peuple les informations que les autres cachent. Cela nous a mené à une réflexion qui a fait l'un des  thèmes principal de la conférence : la liberté d'expression.

En effet dans de nombreux pays la liberté d'expression est limitée voire inexistante, c'est le rôle premier d'un journal comme l'Humanité de montrer aux yeux des occidentaux des vérités cachées volontairement, dont on n’entend pas souvent parler ou jamais. Mais pourtant nous pourrions aussi être amenés à réfléchir sur la liberté d'expression dans les pays occidentaux, notamment la France. En effet, peut-on vraiment s'exprimer librement? La censure et l'autocensure ne sont-elles pas présentes d'une certaine manière? Ca parait absurde, mais en fait ce n'est pas impossible. On pourrait penser que certains journaux cachent des informations, afin d'influencer les lecteurs, et de donner une certaine vision des problèmes ou des faits qui sont rapportés. Imaginons par exemple, comme nous l'avait montré Cédric Clérin : "Sarkozy décide de supprimer des postes à l'éducation nationale, vision du Figaro : de nombreuses économies; vision de l'Humanité : Trop de postes supprimés, un désastre pour l'éducation." S'il fallait résumer, l'Humanité serait un journal ayant pour but de dire la vérité sur des faits , de nous ouvrir les yeux sur des problèmes ou des injustices. C'est un but très louable, et l'Humanité n'a pas manqué de chercher la vérité et de la montrer tout au long de son histoire, par exemple sous l'occupation allemande, ou par son engagement pendant les guerres d'indépendance.

Bien que longtemps l'organe central du Parti Communiste Français, aujourd'hui l'Humanité s'adresse à une gauche plus large, et globalement contre le capitalisme. Mais, malgré son but louable, faudrait-il prendre ce journal avec plus de distance? Posons-nous la question suivante : "Chercher la vérité et la dire", cela nous autorise-t-il à donner son opinion, à analyser les faits? Ou est-ce que cela nous mène à une simple observation objective? Il est évident que l'Humanité ne fait pas dans l'objectivité, il est même qualifié de "journal d'opinion". On pourrait répondre à ces deux questions par le fait qu'il faut chercher la vérité en analysant les faits. Mais reprenons l'exemple de Sarkozy et de ses suppressions d'emplois. Qui croire? Le Figaro ou l'Humanité? Car en fin de compte, les deux analyses semblent plausibles, les deux peuvent dire la vérité mais l'un a une opinion positive et l'autre négative; mais les deux peuvent être vraies. Et c'est ainsi que nous sommes amenés au débat politique.

Cela soulève aussi une grande question récurrente du journalisme : faut-il être neutre? Hé bien, on pourrait répondre oui s'il s'agit de donner des informations telles qu'elles sont, de montrer des faits; mais la réponse est non si on veut faire une analyse de cette information et par conséquent être obligé de donné son opinion. Cependant, rester neutre ne soulèverait pas le débat et nous empêcherait d'avoir un esprit critique sur l'information.

Alexandre 1ère S5