Objectif de la séance : entamer la réalisation de 9 cartes postales de la place J.Guesde, accompagnées d'une carte postale sonore. Les élèves sont par groupe de 2. Les travaux préliminaires, basés sur des cartes postales anciennes et des vidéos d'archives, seront complétées par une visite sur le terrain, le 28 novembre, puis une sortie aux archives de la ville, le 5 décembre. Dans la partie commentaire, chaque groupe doit indiquer de quelle carte postale il s'occupe, quelles idées il a pour la mettre en image / en son et les informations qu'il doit chercher pour pouvoir poursuivre le travail.

Pour travailler sur le son, outre audacity, voici quelques outils très utiles recommandés par N.Haushalter, de Canopé, qui nous aide à faire le webdoc : 

Je rajoute :

Répartition des groupes 
Titre, année Groupe carte Groupe sonore
0 Fond de carte à améliorer / Coordination Solène / Célénie                   
1 1920 la place de village Thiléni / Alyssa Matéo / Morgane
2 1920-1960 la place colonisée Elena Antoine Lola Marie-Madeleine / Ines
3

1960' la place agora, interface entre le travail et le hors travail

Manon Salomé Jim / Marius
4 1950 la place barricade  Lou / Cécile Kathleen / Manon
5 1968 la place barricadée Béatriz / Elvina Lucile / Syrine M
6 1990 la place abandonnée Roxane / Océane Alex / Clémentine
7 2017 la place transformée Elena Lola Antoine Syrine B / Carla
8 Demain la place des élèves Classe 2de Mme Capdevila Classe 2de Mme Capdevila

0. Le fond de carte à améliorer + coordination

Il s'agit de retravailler le fond de carte : 

  • nom des rues, de la place
  • fenêtres, portes, ombres
  • mobilier urbain : banc, lampadaires
  • le château d'eau

... en gardant à l'esprit que chaque groupe travaillera à partir du même fond de carte ; il ne faut donc pas trop le surcharger pour que les autres groupes puissent ensuite l'investir. Ce groupe sera ensuite chargé de la coordination : s'assurer que chaque groupe travaille dans le même esprit que les autres.

 FOND.png

A retravailler en s'inspirant par ex de ce qu'a fait Manon D. : 

manon_d_auj.jpg

1. 1910 la place de village

Différents documents permettent de voir comment était la place en 1910. L'objectif est d'en faire la carte postale, accompagnée de la carte sonore. Il faut donc reprendre le fond de carte général et y soustraire les bâtiments qui n'existaient pas encore, comme la porte Renault ou les bâtiments entre la rue Nationale et la rue de Meudon. Cela peut aboutir à quelque chose comme ça :

fond_1910.png 

Y placer le bâtiment qu'il y avait à la place de la porte :

 bat_1910.jpg

La rue Y.Kermen s'appelait rue de Saint Cloud et à l'angle avec la rue Nationale il y avait déjà un bar qui s'appelait "la Meuse".

cartes postales anciennes de Boulogne-Billancourt

Sur le bâtiment qui longe la rue de Meudon vers l'Est il y avait un château d'eau : 

place_nationale_1418_bis.jpg

Voici quelques photographies : 

2. 1960' la place colonisée

Ici il s'agit, à partir du fond de carte, de présenter "graphiquement" l'emprise progressive de l'entreprise Renault sur la place Nationale, devenue place J.Guesde en 1925. Des indicateurs de temps peuvent être apportés : par ex la porte d'entrée a été construite dans les années 1930. Sur le plan de 1950 ci-dessous, on voit les bâtiments de l'usine en grisé.

IGN_annees_1950.PNG

et en zoomant ça donne ça : en grisé Renault, en aplat les logements. Côté rue du Point du Jour on voit le comité d'entreprise.

plan_JGuesde_annee_1950.png

3. La place "agora"

Il faudrait rendre compte ici de la vie qui régnait sur la place au temps des usines Renault, et reprendre  ce qu'Emmanuelle Dupuy en a dit : 

Uune autre évocation d'Arezki Amamouz (de la même association qu'E.Dupuy, l'ATRIS) en lien ici

Un moyen graphique de rendre compte de cette activité pourrait être de mettre des traces de pas, qui vont vers l'usine Renault (ou en reviennent) depuis la rue Nationale. On pourrait même faire une distinction entre les souliers des ouvriers et les chaussures des salariées, pour montrer les distinctions de genre (et peut-être réinterroger E.Dupuy à ce sujet : où se rendaient-elles exactement ? Où étaient les bâtiments administratifs ?). 

De plus, il faut placer : 

  • le foyer des immigrés (qui existe encore) 27-31 rue Nationale
  • les restaurants (et retrouver leur nom : "aux côteaux de la loire" à l'angle rue de Meudon rue Nationale vers l'Est)
  • le tabac, dont E.Dupuy nous a dit qu'il était le deuxième plus grand débit de France derrière Marseille
  • les syndicats (où ?)
  • le comité d'entreprise, rue du Point du Jour. C'est ce comité d'entreprise qui avait fait appel à Nicolas Frize en 1984 pour venir enregistrer les sons de l'usine... 
  • faire apparaître la fête ?? Les concerts ?? (Jean Ferrat, Y.Montand)

Et quelques photos :

4 et 5. La place barricade (1952) / barricadée (1968)

Dans le livre "Renault sur Seine, hommes et lieux de mémoires de l'industrie automobile" (2007, ed la Découverte), J.C.Leyris et Laure Pitti consacrent tout un chapitre à la place Nationale (devenue J.Guesde) (p.217-247). Je leur emprunte ici quelques photographies réalisées par Gérald Bloncourt et qui montrent deux manières différentes de manifester : 

  • en 1952 la place est "barricade" : les pavés de la place sont descellés, et servent à construire une barricade

1952_barricade.PNG

1952_barricade_bis.PNG

  • En 1968 elle est "barricadée" : les ouvriers, barricadés derrière la porte, observent les étudiants.

 1968_barricadee.PNG

Dans une vidéo de l'INA (cf portail Eduthèque), une interview avec un ouvrier montre que les relations entre les ouvriers et les étudiants ne sont pas fluides. 

Vidéousine_renault_mai_68.mp4

Extrait de la retranscription :

  • "Anonyme : D'après le meeting ce matin, on nous a demandé de nous revoir tous à 15 h parce que nos organisations syndicales veulent avoir des contacts avec la direction, et si la direction refuse, nous continuons. Depuis 10 ans que le gouvernement promet l'année sociale, eh bien je pense que c'est les ouvriers qui vont la faire eux-mêmes cette année... Parce que tout le monde en a marre. Parce que tout le monde est bien parti, là.
  • Journaliste : Alors comment expliquez-vous que ce mouvement ait démarré en même temps que le mouvement des étudiants ?
  • Anonyme : Vous savez, il suffit souvent de peu de choses pour démarrer un mouvement : les étudiants sont partis en flèche pour leurs revendications propres, nous, nous partons pour les nôtres.
  • Journaliste Et est-ce que vous avez des conversations avec eux, actuellement ?
  • Inconnu : Oui, nous avons des conversations, ils sont là presque tous les midis, ils vont venir encore cet après-midi, parait-il.
  • Journaliste : Et est-ce que vous les avez accepté dans l'usine ?
  • Inconnu : Ah non, non, nos responsables syndicaux... Il n'y a que les gens de chez Renault qui ont le droit de rentrer dedans. Je suis étudiant."

Sur une autre vidéo mise en ligne sur Youtube (origine inconnue, pas de son, difficile par conséquent à exploiter) on voit la place J.Guesde en mai 68.

6. La place abandonnée, années 1990

Après la fermeture de l'usine, la place est progressivement abandonnée, fréquentée par quelques ouvriers / ouvrières qui se regroupent en association pour préserver la mémoire du lieu, comme l'ATRIS dont fait partie E.Dupuy. Des circuits Rrenault sont réalisés, et une plaque racontant l'histoire du lieu est placée devant l'ancien fronton de l'usine. Fronton qu'on décide d'ailleurs de conserver. 

Sur cette carte postale il faudrait donc montrer le reflux : l'emprise de Renault disparaît, les usines deviennent des friches, seul le fronton est conservé. 

7. La place transformée, 2017

Aujourd'hui la place se transforme. Sur cette carte on pourrait donc montrer : 

  • ce qui reste : les pavés / l'olivier centenaire (?) voir ce lien / la porte Renault / certains bâtiments / restaurants
  • ce qui a changé : certains bâtiments / l'asphalte a partiellement recouvert les pavés / de nouveaux restaurants sushi + autres à chercher / la banque CIC à la place du tabac / vélib : "boboisation" ou gentrification du quartier

Pour vous aider à dessiner la forme des nouveaux bâtiments, voici le dessin de Manon D. : 

manon_d_auj.jpg