Nous sommes en 1187. Esclarmonde a quinze ans lorsqu’elle refuse son mariage avec Lothaire, allant à l’encontre de la décision de son père qui demeure scandalisé. Elle décide de s’offrir à Dieu et de vivre emmurée, « à la fois vivante et morte ».

Mais pour sa plus grande surprise, elle ne sera pas seule dans sa cellule, accompagnée d’un nouveau venu qui la fera mûrir et changer.

Et Esclarmonde devient alors le symbole de miracle et de pardon. Pèlerins et croisés viennent de partout, espérant gagner sa faveur et leur « salut ».

Dès les premières pages, Esclarmonde, la narratrice, apparait comme un personnage révolté qui se questionne sur sa destinée et sur sa place dans la société face à celle des hommes.

Et c’est ce qui la pousse à ne pas dire « oui » lors de son mariage, déclarant s’être déjà offerte au Christ. « Jamais fille d’ici n’avait osé pareil affront », dit-elle. Pourtant elle le fait. Et découle de ce geste un voyage inattendu et bouleversant où le lecteur se prend d’empathie, comme emmuré lui aussi.

Et au fil des pages Esclarmonde grandit et s’affirme : « A défaut de croire en Dieu, j’ai commencé à croire en moi, en la force de ma parole dont je voyais chaque jour croître l’incroyable pouvoir ».

Mais ce livre n’est pas seulement le témoignage poignant d’une jeune femme prisonnière. Il est aussi le reflet du contexte social et religieux qui existait à cette époque, permettant d’être à la fois une histoire fictive et un roman au sein duquel se retrouvent des faits historiques, eux, bien réels.

Carole Martinez s’exprime sans la moindre fatuité, nous entrainant avec elle, à travers une écriture poétique, dans un univers où la religion est reine, parfois aux dépens des plus innocents.

Mais ce roman est aussi un amalgame de sentiments tels que la peur, l’amour ou encore la haine. Et cette façon qu’ont les gens de chercher à protéger ce qui leur est cher, malgré les conséquences que cela peut parfois entrainer.

L’histoire d’une femme révoltée qui ne peut laisser indifférent.