Furcy, un Réunionnais, découvre qu'il est et a toujours été retenu illégalement en tant qu'esclave. Il commence dès lors une lutte sans merci contre Joseph Lory son « maître ». Furcy est montré tout au long du livre comme étant courageux, sans peur, quelqu'un qui n'abandonne pas au premier obstacle. Cette vision méliorative est agrémentée par les impressions de l'auteur qui éprouve « le désir impérieux de le retrouver et de le comprendre », de comprendre ce qui « pousse un homme à s'affranchir ». Cela nous permet de nous imaginer Furcy, cet homme qui « n'a jamais douté » ni « montré aucune émotion », se mettre dans sa peau, vivre sa « rude » vie et ressentir ce qu'il ressent.

Ce livre nous apprend le dur combat qu'ont dû réaliser les (rares) esclaves qui ont cherché à obtenir leur liberté après une vie de dur labeur, traités comme l'on traiterait un chien, mais qui s'en souciait ? Le combat est d'autant plus difficile qu'il était interdit pour un esclave d'assigner son maître devant un tribunal, quelle qu'en soit la raison, l'esclave étant considéré comme un meuble et rien de plus. Les maîtres cherchaient à tout prix des prétextes et influençant les hauts responsables, s'en sortaient toujours sans être inquiétés. Peu d'entre eux l'ont réussi. Furcy obtient finalement gain de cause, mais seulement après plus de vingt ans de procès. Sa vie touche déjà à sa fin et il l'aura passée à être esclave alors qu'il était né libre.