Des plaisirs et des jours

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Lettre de Madame de Sevigné (Maéva)

                                                                                  À Paris, le 25 janvier 1669

                    Ma chère enfant,

          Je prends le temps de vous écrire pour vous raconter mon incontournable, intéressante, inoubliable, effroyable et horrible journée. Elle s'est passée dans une petite ville, près de chez nous qui se nommait Jouars-Pontchatrain. Là-bas, il n'y avait que deux restaurants où l'on pouvait sentir une odeur très désagréable. Cela m'a rapelé la cuisine de votre très cher père défunt, donc ce devait être des restaurants peu ragoutant. Il y avait aussi une vulgaire petite boutique de souvenirs et un château semblable à celui que l'on possède en Bretagne. Comme vous le savez j'aime les aventures comme celles de Jack Sparrow quand il cherche à le Black Pearl. Alors, je décidais d'aller visiter ce château de cette modeste ville.

      Avant d'entrer dans le château, je m'étais posé la question de ce qui pouvait m'attendre dans ce grand manoir. Il avait l'air abandonné mais j'avais l'impression que c'était un lieu de transition pour aller rejoindre les anges ou les démons de l'enfer. J'ouvrais les portes du château et j'entrais. Il faisait très sombre, les vitres étaient sales, les lustres étaient pleins de poussière et de toiles d'araignée ainsi que les bougies qui étaient pratiquement toutes consommées. Les armures, le long des murs, reflétaient les seules lueurs du jour qui traversaient la pièce principale. Il y avait aussi une énorme table où un buffet intact était servi, il n'avait pas l'air périmé et un feu de cheminée fumait, ce qui était très étrange. Enfin, pour finir la longue description de cette gigantesque pièce, il y avait deux escaliers, un qui devait monter au paradis car je pouvais voir de la lumière éblouissante de l'étage où il menait et l'autre qui menait vers un couloir sombre où je crus discerner le reflet de grandes flammes et des trois têtes de Cerbère. Sans hésitation je décidais de prendre le chemin des anges.

     Enfin arrivée en haut de ces escaliers, il y avait un grand couloir baigné de lumière: en face de chaque fenêtre il y avait un miroir ce qui rendait le couloir extrêmement lumineux et blanc comme un linge propre sortant du lavoir, blanc comme la neige de l'hiver et blanc comme la tenue des dieux. Cependant, il n'y avait ni porte, ni de pièce ou d'embouchure pour aller ailleurs, il y avait juste un panneau où il y était noté " Welcome in heaven" mais après avoir vu tout ce blanc, je préférais aller voir ce qui m'attendait en enfer. Je descendais toutes ces marches de quatre en quatre puis je traversais la grande pièce du buffet.

     Pour finir, je pris un rythme d'escargot et commençais à descendre les escaliers. Plus je me rapprochais de la fin de cet escalier plus il faisait chaud et la couleur de l'environnement où je me trouvais n'était plus blanc du tout mais rouge vif et orange, j'étais peut-être au purgatoire. Non pas possible, mais peut être, mais non, mais si, non, si... Après ce long moment de contradiction intérieur j'arrivais enfin en bas des marches. Il y avait un panneau « Welcome in hell see you soon: ) et ... Deviner ma fille ce que j'ai trouvé, vous devez bien avoir une petite idée? Non. Alors je vais le dire en espérant que ce n'était pas une surprise pour vous. Souvenez-vous lors de ma description de la pièce principale, il y avait l'escalier du paradis et celui du gouffre, je vous expliquais que je voyais des flammes et les têtes de Cerbère, et bien les têtes de Cerbère étaient en réalité, juste des petites souris et les flammes, étaient des petits conifères qui dansaient grâce au courant d'air qui passait par les fenêtres de la cave qui étaient brisées.

                              « Adieu, mon enfant ; je ne finis point. Je vous défie de pouvoir comprendre combien je vous aime. »*
                                                                                                                  Madame de Sévigné

*phrase extraite du livre « MADAME DE SÉVIGNÉ correspondances 0 »