Il y a un mois pile, j’ai voyagé dans le désert Tunisien, ou j’ai rencontré toutes sortes d’animaux.
Des centaines de scarabées, des oiseaux colorés, des centaines de dromadaires, des sloughis, des vipères à cornes dans du chloroforme, un
faucon et un fennec, mais pas de gerboises ; qui ne sortent que la nuit !

Je voudrais parler du faucon et du fennec. « Libres ? » allez-vous penser.
Malheureusement non.
Sur un mont panoramique de Matmata, les touristes avaient l’occasion de pouvoir porter sur leurs épaules et bras un faucon, tenu avec une ferme corde à la patte, accrochée sur son propriétaire ; un adolescent ayant abandonné ses études, voulant gagner de l’argent de poche grâce à cette« attraction ».
Inconsciente, j’avais envie de prendre une photo avec un faucon, mais le guide m’en a dissuadé et m’a expliqué pourquoi cela ne faisait
qu’encourager l’abandonnement des études des jeunes en Tunisie, pour du trafic animalier.
Il m’explique comment cette technique est mise en place ; les adolescents eux-mêmes grimpaient sur les plus haut pics, chercher un nid de petits faucons dont la mère était partie chasser pour les nourrir.
Une fois s’être assuré que la mère fut bien partie, ils s’emparaient de ses petits pour les dresser dans un milieu inapproprié pour des oiseaux sauvages, ou une fois bien éduqués, atterrissaient dans un endroit bondé de touristes dont les plus naïfs avaient l’occasion de porter les faucons sur eux en échange d’une somme d’argent et d’une photo souvenir.
Une fois avoir pris conscience de ces faits, j’ai eu comme un goût amer dans la bouche.
« C’est injuste pour ces oiseaux ! », me suis-je exclamée, confuse et indignée.
Pour couronner le tout, j’ai pensé à leur mère, qui, après avoir découvert l’enlèvement de ses petits, devaient les appeler et les chercher partout, ce qui m’a mis encore plus mal à l’aise, surtout quand j’ai aperçu un petit groupe de touristes tout sourire pour mieux poser, le faucon perdu tentant de s’agripper à leurs bras, et l’adolescent comptant ses billets. Mahmoud, m’a rassuré et expliqué que les anciens du pays tentaient de faire prendre conscience aux jeunes que ce n’était pas ainsi qu’ils pourraient subvenir aux besoins de leurs familles futures.

Plus tard, lorsque j’ai dormi dans un campement aux portes du Sahara, ma mère et moi étions parties nous promener dans les dunes, au coucher du soleil, quand soudainement, alors qu’il n’y avait absolument personne d’autres sur les dunes, il est arrivé de nulle part, et m’a collé un fennec dans les bras en échange de 20 dinars. Plongée dans l’ambivalence, j’étais si heureuse de porter ce petit renard des
sables, si doux, si chaud, si précieux et si mignon, mais à la fois j’en étais si dérangée, car je savais que cette attraction marchait comme celle des faucons. Alors j’ai soupiré, et lui ai dit en anglais de prendre soin de cet animal et de sa famille, et de ne pas abandonner l’école.
Après avoir fini de bercer le fennec dans mes bras, de toute cette expérience, la première chose qui m’est venue en tête fut que quand je
serais grande, je créerais un refuge pour tous les animaux Sub-Sahariens.