ciné blog, collège robert doisneau, montrouge

Nous sommes le vendredi 20 mai, 17h, dans la queue devant la Quinzaine. Après une semaine de folie, nous nous apprêtons à assister à la soirée de clôture et voir notre dernier film de la semaine: "Dog eat dog" de Paul Schrader. Pour l'occasion, les filles ont choisi leurs plus belles tenues tandis que les garçons ont sorti les smoking. Nous sommes déjà un peu nostalgiques à l'idée que ce soit le dernier jour, mais tous très excités et impatients. Cette soirée s'annonce mémorable!

Après deux longues heures d'attente, les portes s'ouvrent enfin. Nous sommes les premiers à entrer dans la salle mais nous ne pouvons pas nous assoir n'importe où: de nombreux sièges sont réservées pour les invités spéciaux, les équipes des différents films sélectionnés cette année et surtout, l'équipe de "Dog eat dog" qui n'arriveront pas avant le début du film. Dans la colonne centrale, seules les quatre premières rangées sont donc libres, et c'est là que nous nous plaçons. Certains commencent à prendre peur: il paraît que le film est très violent! Peu à peu, la salle commence à se remplir mais la rangée juste derrière nous reste vide et les lumières s'éteignent...

Une petite vidéo est diffusée: les réalisateurs présents cette année parlent de ce que leur métier et les films représentent pour eux. Ensuite, Christophe Leparc, le secrétaire général, monte sur scène et annonce le début de la cérémonie de remise des prix. Plusieurs sponsors de la Quinzaine remettent un prix à leur coup de coeur. Des représentants montent chacun leur tour sur scène pour expliquer leur choix et remettre leur prix au réalisateur qui fait à son tour un petit discours. Ils se demandent alors tous si la scène ou le micro n'ont pas un problème: ils se mettent tous à trembler dès qu'ils essaient de parler!! L'effet aquatique, Wolf and Sheep, Mercenaires et le court-métrage Chasse Royale sont les heureux gagnants, tandis que Divines et Zvir remportent une mention. Une fois la cérémonie finie, Edouard Waintrop entre et laisse la parole à une représentante des intermittents du spectacle qui livre un discours impactant pour se plaindre d'une nouvelle loi les concernant.

Arrive ensuite 20h, c'est l'heure. Le délégué Général annonce alors l'arrivée de Paul Shrader, des trois acteurs principaux, Nicolas Cage, Willem Dafoe et Christopher Matthew Cook, ainsi que d'autres membres de l'équipe de "Dog eat dog" qui entrent dans la salle sous les applaudissements du public. Après un petit passage sur scène et quelques blagues, ils vont s'assoir à leurs places et... surprise! Ils sont juste derrière nous!! On ne pouvait pas espérer meilleure place, dur dur de rester concentrés!! Mais le film commence et nous nous retournons vers l'écran.

Après une heure et demie d'action et de folie, le film se termine. Les projecteurs se tournent vers les acteurs qui se sont levés. Tout le monde se lève aussi et applaudit de plus belle. On en profite pour prendre quelques photos qu'on n'a pas intérêt à perdre! Après de longues minutes d'applaudissements, ils sortent finalement de la salle et nous également. Nous sommes encore tout excités de ce qu'on vient de vivre. On parle aussi du film, finalement il n'est pas si violent que ça, même plutôt drôle. Les avis sont très différents, certains ont adoré tandis que d'autres un peu moins... Mais que l'on ai aimé ou pas, on en a pris plein les yeux et venons de vivre une soirée inoubliable qui clos parfaitement cette semaine de rêve!

 Divines de Houda Benyamina raconte la vie de Mounia, une jeune fille qui se lance dans le trafic de drogue afin de devenir riche. Elle y embarque sa meilleure amie. Mais la rencontre de Djigui, un jeune danseur va bouleverser sa vie. Tous les stéréotypes de la banlieue y sont retrouvés : le deal de drogue, les racailles, les personnes sans respect pour personne.

L’amour, un point important de l’histoire. Celui entre Mounia et Djigui et les amours entre mères et filles. Mounia aime sa mère, sa meilleure amie et le danseur, mais le trafic de drogue lui fait perdre des êtres chers.

L’envie de Mounia de devenir riche l’entraine dans un engrenage fatal et dramatique. 

Durant ce premier jour au Festival de Cannes auquel nous avons l’honneur d’assister, Edouard Waintrop, de la Quinzaine des Réalisateurs » nous a présenté certains films qu’il a sélectionné. De la Quinzaine des Réalisateurs à un Certain Regard, nous avons une semaine pour porter notre regard sur l’art du cinéma.

L’ambiance est festive sur cette croisette remplie de stars venues proposer leurs films, qu’ils soient hors compétition ou concourant pour un prix. Mais la Croisette est également remplie de journalistes (avec leurs sacs bleus), de spectateurs et de touristes. Malgré cette ambiance joyeuse, le plan « Vigipirate » est très présent.

Nous avons eu le plaisir de visionner trois films très différents, mais tous sur le thème de l’amour. Nous avons aussi vu les équipes des films et nous avons dialogué avec eux. Ce dialogue permet une meilleure compréhension sur le film, sa réalisation et le parcours de chacun.

Et nous espérons que ce plaisir continuera.

Selfie divin pour une actrice Divine!

Fahr’houk Ben Said (Sadek) est un rappeur de banlieue parisienne, assez reconnu par ses « freestyles » postés sur Youtube.

Lors d’une confrontation entre lui et la bande d’un autre rappeur, Sphinx, il doit « disparaître ». Il est chargé par Bilal, son producteur, de faire le tour de France avec le père de celui-ci, Serge (Gérard Depardieu). Serge veut peindre dix ports français, les mêmes que Vernet, peintre du XVIIIe siècle, pour tenir la promesse faite à sa femme défunte. Le film est émouvant. Il fait se rencontrer deux personnages qui n’ont rien en commun et qui ne sont pas faits pour se croiser. Cette histoire d’amour entre la musique et la peinture, la culture française et musulmane, mais également entre le père et son fils, qui est mise en lumière, vous plonge dans l’univers d’un rappeur (délaissé par ses parents) et d’un ouvrier délaissé par son fils. Les deux univers totalement différents des protagonistes les font se rapprocher et s’apprécier au fil de l’histoire et s’apprivoiser mutuellement. Fahr’houk est un lien entre Bilal et son père.

Certains clichés sont repris en étant exagérés, ce qui donne un aspect comique à certaines scènes. Par exemple, le rap de Serge ou l’anecdote sur les jambons aux frontières. Dans ce film, l’humour, la musique et la peinture sont au premier plan. Le rap domine le film, mais certains extraits d’autres types de musique (classique, africaine et orientale) marquent également le rythme du film.

La fin est épanouissante et soulageante comme le montre la réussite de Fahr’houk et de Serge, mais également la réconciliation de Bilal et de son père.