East of Eden

A l'est d'Eden, on y pense longtemps après l'avoir refermé. D'abord parce qu'il est écrit dans un anglais ample, magnifique, et surtout parce qu'il est écrit avec ce qui en l'homme est intemporel. Il est écrit comme le serait l'âme si elle était un livre.

Il s'agit de l'histoire parallèle puis commune de deux familles aux État-Unis entre la fin du XIXè siècle et le début du XXè siècle (première Guerre mondiale). Il y a les Trask dans l'Est, au Connecticut et les Hamilton, immigrants irlandais, dans l'Ouest, dans la vallée de Salinas en Californie (près de San Francisco).

C'est une grande fresque familiale, de génération en génération. Les personnages doivent affronter en eux leur propre fragilité, et surtout leur penchant au mal. La dichotomie du bien et du mal qu'interroge Steinbeck dans son roman s'enracine dans le récit de la Genèse avec la lutte fratricide entre Abel et Caïn, lutte reprise ici entre frères de deux générations différentes: Adam et Charles d'abord, puis Aron et Caleb, les fils d'Adam.

Le style de Steinbeck est inimitable, et la force de ce roman réside dans l'humanité des personnages, qui sont tous en définitive en quête profonde d'amour. Le personnage le moins manichéen de l'histoire, Caleb, est aussi le plus attachant.

Mais de grâce! Lisez-le en Anglais, c'est tellement mieux!