Ma Naissance dans ce jeu tentant : "La Cité"

     Ce soir là, je ne trouvais pas le sommeil. Aucune de mes malicieuses techniques pour m'endormir ne fonctionna. J'avais passé la soirée à la campagne chez mon arrière grand-mère, une petite dame si tendre et gentille. Mes parents s'étaient absentés, je devais donc passer la nuit, ici, accompagnée de mes frères et sœurs. Étant donné que je ne parvenais pas à fermer les yeux, une envie soudaine de regarder la télévision me prit. Mais, en l'allumant, derrière elle, une vieille boîte toute poussiéreuse s'y trouvait, appelée "La Cité". Je lus "jeu pour ordinateur révolutionnaire en réalité augmenté". Très passionnée de technologie depuis longtemps et ne trouvant toujours pas le sommeil, la tentation d'essayer ne manquait pas. J'enfilai les gants puis posai délicatement le casque sur ma tête pour enfin mettre les lunettes sur mes yeux finalement peu fatigués.

      Je tombai directement en face de mon champ de Cyprès favori placé près de chez ma grand-mère, ce dernier ressemblant très fortement au tableau préféré de celle-ci signé Van Gogh. Me trouvant dans ce champ magnifique, je courais effleurant doucement chaque légère branche jaunâtre, tout cela me faisait penser à mon poème fétiche : Sensation d'Arthur Rimbaud...de si jolis vers que j'admirais tout particulièrement. Par ce soir d'été, le soleil tombait lentement, la couleur corail du ciel mélangée au bleu était époustouflante, quelques arbres demeuraient ici-bas, une forêt se trouvait en arrière-plan, peu de nuages se tenaient là ce soir-là. Des fleurs résidaient dans ce lieu majestueux. Le "roi" était sans aucun doute, ce grand arbre, aux immenses feuilles, placé devant moi. Au sol, une épine me caressa, la douleur d'icelle s'en ressentit, j'avais mal. Étais-je aspirée dans un jeu ou bien dans la vraie vie? La question me trotta longuement dans la tête...

lea_la_cite : Voix off. 

                   

   Sensation d'Arthur Rimbaud

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux comme avec une femme.