Le Petit Prince est une oeuvre gigogne : à chaque relecture, les élèves ont ouvert une nouvelle "boîte" de sens. C'est un texte très riche qui a délié, libéré les langues et les esprits. 
        Pour passer un "dernier" petit moment avec ce personnage, j'ai demandé à chaque petit prince de 6ème d'imaginer une nouvelle étape de son exploration : une planète, un adulte, un défaut qui empêche celui-ci d'être heureux. S'aidant des fiches de vocabulaire mises à leur disposition (les cinq sens, les couleurs, les sentiments), ils ont fait leurs plus belles phrases :

Le petit prince arriva sur une planète majestueuse et jaune comme un citron. La lumière était tamisée comme si elle se cachait derrière les autres étoiles. Des coquelicots avaient poussé et un baobab grandissait. Le petit prince pensa immédiatement que cette planète n'était pas habitée.


Mais la curiosité des enfants que n'ont pas(ou plus) les adultes l'a poussé à observer cette planète de plus près. Et, au détour du baobab, le petit prince vit un homme se reposer. Il se dit : "le malheureux ! IL doit impérativement réagir pour sauver sa planète. L'homme était pâle comme un fantôme. son regard était vide comme un poète qui pensait ou bien ne pensant pas.

Le petit prince demanda :
"-Que fais-tu ?
-Je ne fais rien, Dit le faiseur de rien.
-Veux-tu jouer avec moi, je suis si triste !
-Je ne puis le faire, c'est la consigne. Je suis un homme sérieux !
-Quel est ton métier ? interrogea le petit prince.
-Et toi, que fais-tu là ?
-Quel est ton métier ? réinterrogea le petit prince.
-Je suis faiseur de rien, dit le faiseur de rien.
-Fais attention à cette plante ! C'est un baobab.
-Je ne puis m'en occuper, c'est la consigne.
-Ta planète est condamnée ! Je m'en vais ! dit-il sur un ton solennel. Puis il ajouta:
Ta planète est trop ennuyeuse! Je ne peux jouer avec rien ni personne !" Et il partit.

Martin
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...Le Petit Prince vit une petite planète semblable à la sienne. Curieux de savoir qui vit en ces lieux, il alla voir. Il aperçut un jeune homme qui parla si vite que le Petit Prince ne comprit pas ce langage. Intrigué, il alla voir de plus près, et lui demanda :

"qu’est-ce qui vous met dans cet état?"

L’homme lui répondit :

"Cela est tellement humiliant que je n’ose pas vous répondre."

Et il reprit son débit accéléré, au point de perturber son interlocuteur.

Et l’homme répliqua :

"D’accord, j’avoue je l’ai laissé tomber. Maintenant je suis seul.

- Comment ça ? Répliqua le Petit Prince.

J’ai laissé mon unique ami, seul ; je l’ai abandonné, continua l’homme."

Ils eurent un moment de tristesse, puis de solitude.

« Et si je devenais comme lui, je suis seul, si seul », songea le Petit Prince rongé par la culpabilité.

Il préféra laisser l’inconnu, avec ses remords, il ne voulait pas que la culpabilité l’envahisse aussi. Puis il partit.

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Le Petit Prince

     

     Il faisait froid, et il n'y avait apparemment aucun être vivant sur cette planète. Aucun.

     Elle était triangulaire, grouillant d'objets divers, comme de vieux placards à moitié cirés, de vieilles chaussures aux semelles décollées, des bougies dont la cire encore molle collait la plupart des magazines gribouillés, froissés...

     Dès que le Petit prince arriva sur la planète triangulaire, il ressentit un étrange sentiment: un mélange de crainte,d'impassibilité, de fierté et de regret. Puis il réalisa que la planète tremblait. Elle tremblait tellement que l'on aurait dit qu'un ogre arrivait.

Soudain, sortant de nulle part, un petit homme, bien plus petit que le Petit Prince, barbu, au nez aquilin, aux cheveux en bataille d'un jaune canari, au teint blafard et cireux, se dressa devant le petit Prince. Le petit homme portait, du cou aux hanches, un col roulé vert épinard, avec un blason sur le côté, ressemblant plutôt à un graffiti brun fauve. Des hanches aux genoux, l'homme était vêtu d'un short bleu lavande. « Pas trop de saisons ce short, »songea le Petit Prince.

    En guise de chaussures, le petit homme portait des pantoufles si usées et si vieilles, que l'on pouvait croire qu'elles avaient été portées plus de dix ans ! Décousues de partout, ces chaussures étaient vraiment affreuses !

Le Petit prince curieux, lui demanda: « Qui es-tu? »

Le petit homme, ignorant la question du Petit Prince, dit: «  Où est ma montre? »

Le Petit Prince répéta: « Qui es-tu? »

Cette fois-ci, le petit homme lui répondit : « Je suis très en retard pour mon rendez-vous chez le coiffeur ».

Puis: « Où est ma montre? »

Comme si le Petit Prince avait disparu, l'homme commença et recommença à faire trois tours de sa planète, donc, à faire trembler la planète, plus fort que jamais, en ne le remarquant même pas.

« Quel étrange personnage, » remarqua le Petit Prince.

«  As-tu vu ma montre, as-tu vu ma montre, sais-tu où elle est? » demanda d'un coup le petit homme très excité, comme ci le Petit Prince avait retrouvé sa montre.

Peu de temps après, l'homme, qui n'était toujours pas parti de chez lui, espérant n'avoir rien oublié. « Ma montre, mon chronomètre, mes chaussures, ma calculatrice...Tiens, je ne trouve pas ma facture, » remarqua t-il.

« Où est ma facture? »

Trois tours de planète...trois tremblements.

« Où est ma facture? »

Trois autres tours...trois autres tremblements.

« Bon, je partirai sans elle. »

Le Petit Prince tenta de discuter avec l'habitant de la planète triangulaire qui était revenu de chez le coiffeur, toujours aussi pressé. A chaque phrase ou question du Petit Prince il faisait trois ou quatre fois le tour de sa planète, pour être sûr de ne rien oublier.

Le Petit Prince remarqua vite que cet homme avait le défaut d'être toujours très stressé. Il remarqua également que son occupation favorite consistait à faire le tour de sa planète toutes les deux minutes.

J.B.

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Le fleuriste

     Le Petit Prince arriva ensuite sur une planète bien plus grande que les premières, mais néanmoins beaucoup moins vaste que la Terre.
Le Petit Prince avança doucement. Elle était bien différente de toutes les planètes qu’il avait visitées précédemment. « Elle ressemble un peu au jardin de roses. » se dit le Petit Prince. L’herbe était grasse et verte. Chaque brin d’herbe était coupé avec précision. Des millions de fleurs sortaient de la terre brune. Il y en avait de toutes sortes : des rouges, des longues, des turquoises, celles à épines, celles qui faisaient penser à l’écume, les petites. Toutes étaient différentes. Le Petit Prince était bien étonné de voir qu’il existait d’autres races encore plus belles que sa rose.
     Une odeur lui chatouillait le nez. C’était une odeur fort agréable. Le parfum de chaque fleur s’était mélangé, et formait un nuage odorant. Le garçon marcha dans le jardin. Il le traversa tout entier avant d’apercevoir un homme assis par terre.
« Bonjour, dit le Petit Prince.
- Bonjour, répondit le fleuriste.
- Qui êtes vous ? demanda le Petit Prince.
- Je suis un fleuriste, répondit le fleuriste.
- En quoi cela consiste-t-il ?
- A faire pousser des fleurs et à avoir le plus beau jardin du monde.
- Votre jardin est effectivement magnifique… Mais il est plein, maintenant. Alors que faites vous, maintenant ?
- Je regarde si tout est parfait. C’est un énorme travail. Il faut couper les fleurs fanées, faire attention à ce que tous les brins d’herbes soient bien coupés. Je compte toutes les fleurs de chaque sortes, aussi.
- A quoi cela sert-il ? demanda le Petit Prince, intrigué.
- A maintenir mon jardin en ordre. Car si j’attendais comme un fainéant, les fleurs faneraient, l’herbe pousserait, et ce serait comme une forêt sauvage. Il faut aussi arracher toutes les mauvaises plantes, répondit le fleuriste, fier.
Le Petit Prince trouvait cela bien inutile.
- Une seule fleur, cela suffit.
- Plus j’en ais, plus j’ai à compter. Et plus j’ai de fleurs à compter, mieux c’est.
- Je ne comprends pas, mais ce n’est pas grave. Moi, j’ai une rose et deux volcans. C’est bien assez.
- Les volcans, ce n’est pas beau. Et puis une seule fleur, cela ne sert à rien.
- Et pourquoi ? Moi je suis déjà bien occupé avec une seule rose.
Le fleuriste s’élança alors dans de grandes explications, fier de pouvoir montrer son travail.
- Si tu as une rose, tu ne peux pas la compter, puisque tu ne peux pas compter quelque chose qui est un. Et une seule fleur, ce n’est pas assez. Nous, fleuristes, nous voulons toujours plus. C’est celui qui arrive à s’occuper parfaitement de ses fleurs, le meilleur.
- Moi, je m’occupe parfaitement de ma rose.
- Oui, mais tu n’en as qu’une. Quand on en a une seule, c’est beaucoup plus facile de s’en occuper. Plus on en a, plus c’est dur, et plus on est fort. Et une seule, ce n’est pas joli. Plus il y a de fleurs, plus c’est beau. Alors tout le monde t’admire.
Le Petit Prince réfléchit quelques minutes avant de reprendre la parole.
- Tout ce que tu dis, c’est faux. Tu ne t’occupes pas bien de tes fleurs. Tu ne leur mets pas de globe le matin, vous ne leur mettez pas de paravent pour les protéger des courants d’airs. Vous ne les connaissez même pas.
- Bien sûr que je les connais. Je connais les noms de chacune des fleurs.
- Ce n’est pas cela connaître une fleur. Connaître une fleur, c’est lui parler, savoir quand la mettre sous globe, quand mettre le paravent. Pour s’occuper d’elle, il faut lui parler, l’aimer. Moi j’aime ma fleur, et je m’occupe d’elle avec passion. Alors elle est heureuse, et surtout, elle est unique.
    Le fleuriste n’eut pas le temps de répliquer, car le Petit Prince était déjà parti, furieux.

Juliette Z.

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    Le Petit Prince arriva sur une planète plus petite que la Terre. Sur la planète habitait un jardinier. Il avait des fleurs de couleur arc-en-ciel, plantées dans son jardin. La première chose que le Petit Prince remarqua c' était les fleurs du jardiniers.Il alla vers les fleurs et entendit une voix:
-" Qui est là ?
- Euh, Bonjour c'est moi le Petit
Prince. " Répondit le Petit Prince.Le Jardinier sortit de sa maison et parla au Petit Prince:
- " Bonjour Petit Prince que fais - tu ici ? "
- Je ne sais pas. Comment suis - je arrivé sur cette planète ? Pouvez - vous m'aider à trouver un abri, s'il vous plaît.
- Oui, bien sûr !
- Oh! Merci beaucoup monsieur,
c'est vraiment gentil de votre part. "
    A partir de ce jour-là, le Petit Prince habitait pour toujours avec le jardinier. Celui-ci avait des cheveux un peu longs et noirs comme un corbeau avec des lèvres très grosses et les oreilles longues. Son visage n'était pas ovale mais
rond.
    Deux semaines passées, le Petit Prince s'ennuyait. Alors il demanda au jardinier s'il pouvait lui donner du travail :
" Excusez-moi Monsieur,auriez-vous un travail pour moi s'il vous plaît ? Je m'ennuie beaucoup toute la journée. J'aimerais aussi gagner de l'argent en travaillant.
- Eh oui, donc tu dois toujours planter des fleurs et les arroser. Pour cela je vais te donner cinq étoiles par semaine. "
- " C'est tout à fait parfait monsieur, je suis heureux.
    C'est ainsi que le Petit Prince passa sa journée en travaillant et en aidant le Jardinier.

Shalini
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