26 mars 2012

Les Children Sangam

Travail réalisé par un groupe d'élèves.

Article sur les Children Sangam

Suite à notre voyage et notre rencontre avec les Children Sangam nous avons écrit un article sur leur fonctionnement.


Les Children Sangam sont au nombre de 3000 enfants. Seul les enfants de 8 à 18 ans ont le droit de participer aux activités et aux loisirs de l’association. Cela fait 12 que les Children’s Sangam existent et se battent donc de 2000 jusqu’à aujourd’hui. Ils sont divisés en 6 zones T.P Sattiram, Rayapuram, Yennour, Kottambakkam, Thiruvettriour, Pettai. Ils se réunissent deux dimanches par mois.

Lors de leurs rencontres ils organisent des élections une fois par an qui se composent d’un(e) président(e), d’un(e)secrétaire, d’un(e) vice-président(e). Ils parlent de leurs problèmes quotidiens, de leurs projets et font eux-mêmes des livres, des magazines, CD et DVD.

A travers ces années ils ont fait des manifestations, des débats, des rencontres avec d’autres enfants d’autres pays (Sri Lanka), mais également des conférences ,9 en tout depuis 2002 ,et chaque année jusqu’à 2010. Suite à ces manifestations à leurs travaux, ils ont réussi à obtenir de l’Etat Indien l’école public gratuite. Ils se battent principalement pour l’éducation, la protection et la participation. La phrase préférée de Virgil est :

“Education is the key of success!!!”

“L’éducation est la clé du succès!!! »

18 mars 2012

Compte rendu de la journée du 12 février 2012 : rencontre avec les enfants du children sangam

Pour que chacun puisse disposer des informations nécessaires pour la réalisation des divers travaux autour de la construction du film, je me suis permise de mettre en ordre les notes prises au cours de cette journée où nous avons été chaleureusement accueillis par les enfants du children sangam du 15 Bazaar Street de Chennaï. J'ai ajouté des photographies pour que l'ensemble soit plus parlant.

I / Présentation du fonctionnement, de l'organisation.

1 . Organisation

Les membres du sangam se réunissent deux fois par mois. La présence est obligatoire et en cas d'absence, le membre est exclu. Il faut avoir entre 10 et 18 ans pour être membre (Entre 14 et 18 ans, un membre peut participer au conseil de district). La ville de Chennaï compte 70 sangams répartis en six zones géographiques. Chaque sangam dispose d'un président, un secrétaire, un trésorier et un officier responsable .Les membres du bureau sont élus démocratiquement pour un mandat d'une année.

Le bureau élu réunit les membres du sangam et tous réfléchissent à un projet qui doit s'élaborer sur une durée de 3 mois. Le sangam réalise ainsi 4 projets par an.

Chaque zone se rencontre deux fois par an et ainsi les différents sangams réfléchissent ensemble aux problèmes spécifiques rencontrés (dans la zone).

La structure est pyramidale :

le sangam → la zone → la confédération →le district

Ce fonctionnement est basé sur une structure pyramidale dans laquelle chaque membre, chaque groupe interagit au profit de l'action collective élaborée : faire reculer le travail des enfants en leur apportant de la lumière par l'épanouissement personnel apporté par l'éducation et la participation.

2 . Moyens mis en place pour assurer le fonctionnement des sangams

Afin d'assurer le bon fonctionnement des sangams Arunodhaya met en place certaines actions pour sensibiliser les enfants et les accompagner dans leur pratique du droit à la participation.

Chaque zone dispose de ressources alimentées régulièrement par des sondages effectués sur le terrain afin de mesurer comment évolue l'application du droit à l'éducation dans une zone géographique définie.

Des médiateurs formés par Arunodhaya accompagnent les enfants dans l'organisation de la vie du sangam et dans les démarches entreprises auprès des services de la ville pour exposer les problèmes rencontrés ( hygiène, accès à l'eau...). Cet accompagnement est nécessaire car il participe à la formation des membres du sangam ; le but étant de réduire la présence des adultes.

L'accès à la culture est favorisé par des ateliers de sensibilisation (lecture, culture, danses...)

Arunodhaya veille à ce que des moments de rencontre soient organisés avec d'autres associations afin d'élargir l'action et de favoriser la participation des enfants dans l'application de leurs droits. De plus l'association organise une formation continue pour les élus (rôle, statut, pouvoir) dans le but d'aider la construction des citoyens de demain et de permettre la prise de pouvoir à chaque échelle de la société. En effet, pour les membres d'Arunodhaya , le droit plus important est le droit à la participation ; cela nécessite alors une formation constante afin de rendre crédible et réelle l'expression des enfants. C'est pourquoi l'association construit un accompagnement continue dans l'apprentissage de l'exercice de la citoyenneté.

II / Actions mises en place

Les actions mises en place sont nombreuses et témoignent de l'implication des enfants dans la vie du sangam et de la communauté.

·          Dans le sangam

Les enfants des children sangam pratiquent le droit à la participation en menant à terme certaines réalisation comme : la réalisation d'une newsletter mensuelle, la réalisation d'un DVD sur les abus effectués sur les enfants, l'enregistrement d'un CD, la réalisation d'un ouvrage sur le droit à la participation des enfants sous forme de BD.

Arunodhaya veille à ce que les enfants puissent pratiquer le journalisme pour une meilleure diffusion de leurs informations. De plus, c'est également permettre aux enfants de se mettre en situation d'analyse et de distanciation car cela favorise l’esprit critique et améliore la pratique de la citoyenneté quotidienne.

Ces réalisations favorisent la sensibilisation effectuée au sein de la communauté sur les droits des enfants et particulièrement sur l'importance de l'éducation et de la participation.

·         Relation enfants / communauté.

Grâce au travail d'Arunodhaya, les mentalités ont évolué et les parents laissent désormais de plus en plus le choix aux enfants de poursuivre l'école.

La question du souci de l'école intervient même dans le choix d'une habitation ; en effet les parents se soucient à présent un peu plus des écoles et des loisirs accessibles (auparavant, la seule question de l'hygiène primait dans le choix d'une habitation) . L'enfant obtient alors un réel statut d'individu au sein de la communauté.

Arunodhaya veille à mettre en avant l'importance de pouvoir accéder à la gouvernance car pour Virgil D'SAMI « il n'y a rien de mieux qu'un enfant pour parler des droits des enfants ».

Des conseils municipaux commencent à se mettre en place car les pouvoirs publics prennent peu à peu conscience de la parole de l'enfant et cherchent à leur donner une place dans certaines instances. Dans un état voisin du Tamil Nadu , une association a réussi à faire accepter que la voix d'un enfant soit reconnue comme une autre voix. Ceci est une avancée considérable car la voix d'un enfant acquiert ainsi un poids décisionnaire.

De nombreuses rencontres sont effectuées avec les parents pour les sensibiliser et les convaincre de la nécessité des sangams dans la communauté.

L'enfant devient acteur de changements et d'évolutions au sein de la communauté. Il peut en effet aller trouver les parents qui n'envoient pas leurs enfants à l'école pour tenter de discuter avec eux.

  •  Présentation d'une autre association

En 2003, une mission d'observation sur le respect des droits des enfants a été menée et soutenue par des membres d'Arunodhaya.

Après cette initiative, plusieurs associations ont effectué le constat suivant, à savoir qu'il était nécessaire de mener une réflexion sur une action spécifique à construire en Asie du Sud pour lutter contre le travail des enfants. Il s'agit alors de mettre en place une action commune. La structure s'alargit alors et évolue en « struture araignée » multipliant les réseaux.

Structure araignée :

Sangam → Communauté → Pays → Continent

Une quinzaine d'associations réunies militent alors pour défendre le droit à la participation réelle des enfants. Cela a abouti à la création d'une organisation.

Chaque ville dispose de représentants de chaque organisation (une fille, un garçon) qui siègent et participent aux réflexions menées.

 

Arunodhaya propose d'encadrer la formation des membres.

Ce réseau spécifique pour la défense du droit à la participation a permis de diffuser les informations et d'évoluer vers une réelle convergence des luttes pour étendre ces structures de veille et d'actions à toute l'Inde.

III / Témoignages

Enfin, durant cette journée de rencontre avec les children sangam nous avons pu écouter le témoignage de certains membres qui ont expliqué leur parcours. Ils ont insisté sur l'ouverture d'esprit et l'épanouissement que leur avait permis de trouver Arunodhaya.

Ce garçon était timide, ne faisait pas d'activités et ne connaissait pas ses droits. Il se dit aujourd'hui plus ouvert et a pu trouver des qualités personnelles qu'il développe dans les actions menées par le sangam dont il est membre.

Ce jeune homme est dans l'association depuis huit ans. Aujourd'hui qu'il a plus de 18 ans, il travaille dans une autre association et tient beaucoup à participer à la vie associative et citoyenne. Il est membre d'un center comity dont l'objectif est d'aider chaque enfant à identifier un talent personnel afin que celui-ci puisse s'épanouir. Ce dispositif permet de diminuer la participation des adultes et aide les sangams à s'organiser. Il poursuit actuellement ses études et intervient également dans les écoles pour expliquer quel a été son parcours.

04 mars 2012

BILAN DE LA RENCONTRE AVEC LES DIRIGEANTS DE L’ASSOCIATION ARUNODHAYA – JOURNEE DU 10/02/2012

Afin de vous remettre au travail, je me suis permise de mettre par écrit les quelques informations retenues lors de notre rencontre avec les dirigeants de l'association ARUNODHAYA. Ces renseignements sont certainement partiels. Ainsi, j'accompagne mon bilan de photos pour que vous puissiez faire un lien entre la théorie et le vécu.Peut-être que le récit sera plus parlant ?


BILAN DE LA RENCONTRE AVEC LES DIRIGEANTS DE L’ASSOCIATION ARUNODHAYA – JOURNEE DU 10/02/2012

 

L’association ARUNODHAYA est une initiative d’une femme indienne très charismatique, Virgil D’SAMI, datant de 1992, soutenue par l’association de Sœur Emmanuelle, ASMAE. (3 bénévoles aident quotidiennement le staff d’Arunodhaya).

Virgil a souhaité créer cette association suite à une rencontre avec une touriste allemande très interpellée par la situation des enfants en Inde. Suite à ces remarques, Virgil décide de changer les choses en mettant en place une association dont l’objectif principal est d’apporter de la lumière dans la vie des enfants.

A Chennai, ARUNODHAYA s’étend sur 6 zones géographiques. Implantée à street Bazaar dans le quartier de Royapuram, l’association développe plusieurs axes de travail avec l’appui de 130 adultes référents. Ces adultes ont avant tout une formation universitaire dans le domaine social, développement des communautés,…ils travaillent tous pour une même cause l’épanouissement personnel des enfants, les citoyens de demain.


ARUNODHAYA prend en charge les enfants entre 10 et 18 ans.

D’autres éducateurs s’occupent des rares enfants en prison. Il faut savoir que très peu d’enfants encourent une peine de prison en Inde.

Le rayonnement de l’association ARUNODHAYA se fait par le lobbing. De nombreuses organisations sont partenaires et favorisent la communication des idées novatrices de l’association.

Pour réussir leurs objectifs, Virgil a très vite compris qu’il ne suffisait pas de travailler auprès des enfants, mais qu’il fallait sensibiliser les parents autour des questions fondamentales de la société indienne. Une des directions de l’association ARUNODHAYA est de permettre aux mères de famille de trouver une activité économique fiable et de pouvoir les aider à mettre leurs enfants à l’école. Aucune excuse ne doit empêcher un enfant de s’instruire.

De nombreux groupes de travail se mettent en place pour favoriser l’accès au travail des femmes : des groupes de remise à niveau, des groupes de paroles,…


Plusieurs femmes deviennent entrepreneures, suite aux formations de l’association. Nous avons rencontré deux entreprises managées par des femmes : une fabrique de papier et un centre de beauté.


Les femmes deviennent alors des mères responsables qui privilégient l’école pour leur enfant, car elles n’ont plus besoin du salaire de celui-ci (entre 10 et 110 roupies pour 12 heures de travail par jour).

Elles reversent d’ailleurs une part de leur bénéfice (environ 6%) à ARUNODHAYA, afin de favoriser de nouvelles créations d’entreprise.

ARUNODHAYA est alors une véritable chaîne de solidarité humaine.


 

Education is the key of success (Virgil D’SAMI).


L’éducation doit être une priorité nationale et l’affaire de tous (parents, enfants, habitants de la communauté, de l’Etat…) Les enfants sont le monde de demain et doivent être acteurs du changement par la participation.

Pour Virgil, l’état indien doit prendre en charge l’éducation des futurs citoyens de sa nation en ouvrant des écoles publiques. L’accès à l’école de tous les enfants est un éternel combat.

Même si depuis peu, l’état indien a d’ailleurs rendu l’éducation gratuite pour tous les enfants. Les enfants continuent à travailler pour aider leur famille très pauvre ou sont vendus par leurs parents qui ne peuvent plus assurer cette charge. D’autres enfants, quant à eux, avec le soutien de leur famille et d’ARUNODHAYA, intègrent les Children Sangam.

Le droit à la participation

Les Children Sangam sont une des principales activités de cette association. L’objectif est de réunir les enfants afin d’en faire des futurs citoyens autonomes et libres de leurs décisions. Cette assemblée d’enfant est régie par des élections. Chaque Sangam est dirigé par un président, se réunit 2 fois par mois et prennent en charge leur avenir, mettent en place des stratégies afin de faire appliquer les droits des enfants dans leur pays.

ARUNODHAYA prend en charge les enfants entre 10 et 18 ans. Dès 10 ans, des éducateurs prennent en charge la remise à niveau des enfants afin qu’ils puissent réintégrer très rapidement l’école.

Dès 14 ans, la mise à niveau est plus complexe. Les éducateurs mettent plutôt en place des dispositifs qui permettent aux enfants de se découvrir et de valoriser une qualité essentielle à leur épanouissement personnel.

De nombreux ateliers artistiques et culturelles (danse folklorique, peinture sur verre, musique, …) se développent au profit du corps et de l’esprit des enfants.


Le droit à la protection.

L’équipe de l’association se compose d’hommes et de femmes de terrain. Ils occupent le slum et les quartiers afin de rencontrer les enfants qui travaillent comme domestiques ou dans des hôtels. Ils les aident dans leur prise de fonction et veillent au respect de leurs droits.

 

Un des combats majeurs de Virgil est de pouvoir mettre fin au travail des enfants en Inde.

Les rapts d’enfants sont courants et permettent une exploitation sauvage des enfants, dans les industries indiennes. Elle estime que 80 millions d’enfants en Inde sont obligés de travailler. Pour elle, il faudrait que l’ONU fixe un âge limite du passage de l’adolescent à l’âge adulte. Le fait que cet âge ne soit pas explicitement indiqué dans la CIDE, est permissif pour les états, qui cautionnent le travail des enfants de moins de 18 ans.

Elle est très attentive à d’autres problématiques nationales. En effet, depuis que les membres du gouvernement indien montrent l’exemple en ayant seulement deux enfants, de nombreux infanticides ont lieu, favorisant le sexe masculin.

Le combat continue !