Afin de vous remettre au travail, je me suis permise de mettre par écrit les quelques informations retenues lors de notre rencontre avec les dirigeants de l'association ARUNODHAYA. Ces renseignements sont certainement partiels. Ainsi, j'accompagne mon bilan de photos pour que vous puissiez faire un lien entre la théorie et le vécu.Peut-être que le récit sera plus parlant ?


BILAN DE LA RENCONTRE AVEC LES DIRIGEANTS DE L’ASSOCIATION ARUNODHAYA – JOURNEE DU 10/02/2012

 

L’association ARUNODHAYA est une initiative d’une femme indienne très charismatique, Virgil D’SAMI, datant de 1992, soutenue par l’association de Sœur Emmanuelle, ASMAE. (3 bénévoles aident quotidiennement le staff d’Arunodhaya).

Virgil a souhaité créer cette association suite à une rencontre avec une touriste allemande très interpellée par la situation des enfants en Inde. Suite à ces remarques, Virgil décide de changer les choses en mettant en place une association dont l’objectif principal est d’apporter de la lumière dans la vie des enfants.

A Chennai, ARUNODHAYA s’étend sur 6 zones géographiques. Implantée à street Bazaar dans le quartier de Royapuram, l’association développe plusieurs axes de travail avec l’appui de 130 adultes référents. Ces adultes ont avant tout une formation universitaire dans le domaine social, développement des communautés,…ils travaillent tous pour une même cause l’épanouissement personnel des enfants, les citoyens de demain.


ARUNODHAYA prend en charge les enfants entre 10 et 18 ans.

D’autres éducateurs s’occupent des rares enfants en prison. Il faut savoir que très peu d’enfants encourent une peine de prison en Inde.

Le rayonnement de l’association ARUNODHAYA se fait par le lobbing. De nombreuses organisations sont partenaires et favorisent la communication des idées novatrices de l’association.

Pour réussir leurs objectifs, Virgil a très vite compris qu’il ne suffisait pas de travailler auprès des enfants, mais qu’il fallait sensibiliser les parents autour des questions fondamentales de la société indienne. Une des directions de l’association ARUNODHAYA est de permettre aux mères de famille de trouver une activité économique fiable et de pouvoir les aider à mettre leurs enfants à l’école. Aucune excuse ne doit empêcher un enfant de s’instruire.

De nombreux groupes de travail se mettent en place pour favoriser l’accès au travail des femmes : des groupes de remise à niveau, des groupes de paroles,…


Plusieurs femmes deviennent entrepreneures, suite aux formations de l’association. Nous avons rencontré deux entreprises managées par des femmes : une fabrique de papier et un centre de beauté.


Les femmes deviennent alors des mères responsables qui privilégient l’école pour leur enfant, car elles n’ont plus besoin du salaire de celui-ci (entre 10 et 110 roupies pour 12 heures de travail par jour).

Elles reversent d’ailleurs une part de leur bénéfice (environ 6%) à ARUNODHAYA, afin de favoriser de nouvelles créations d’entreprise.

ARUNODHAYA est alors une véritable chaîne de solidarité humaine.


 

Education is the key of success (Virgil D’SAMI).


L’éducation doit être une priorité nationale et l’affaire de tous (parents, enfants, habitants de la communauté, de l’Etat…) Les enfants sont le monde de demain et doivent être acteurs du changement par la participation.

Pour Virgil, l’état indien doit prendre en charge l’éducation des futurs citoyens de sa nation en ouvrant des écoles publiques. L’accès à l’école de tous les enfants est un éternel combat.

Même si depuis peu, l’état indien a d’ailleurs rendu l’éducation gratuite pour tous les enfants. Les enfants continuent à travailler pour aider leur famille très pauvre ou sont vendus par leurs parents qui ne peuvent plus assurer cette charge. D’autres enfants, quant à eux, avec le soutien de leur famille et d’ARUNODHAYA, intègrent les Children Sangam.

Le droit à la participation

Les Children Sangam sont une des principales activités de cette association. L’objectif est de réunir les enfants afin d’en faire des futurs citoyens autonomes et libres de leurs décisions. Cette assemblée d’enfant est régie par des élections. Chaque Sangam est dirigé par un président, se réunit 2 fois par mois et prennent en charge leur avenir, mettent en place des stratégies afin de faire appliquer les droits des enfants dans leur pays.

ARUNODHAYA prend en charge les enfants entre 10 et 18 ans. Dès 10 ans, des éducateurs prennent en charge la remise à niveau des enfants afin qu’ils puissent réintégrer très rapidement l’école.

Dès 14 ans, la mise à niveau est plus complexe. Les éducateurs mettent plutôt en place des dispositifs qui permettent aux enfants de se découvrir et de valoriser une qualité essentielle à leur épanouissement personnel.

De nombreux ateliers artistiques et culturelles (danse folklorique, peinture sur verre, musique, …) se développent au profit du corps et de l’esprit des enfants.


Le droit à la protection.

L’équipe de l’association se compose d’hommes et de femmes de terrain. Ils occupent le slum et les quartiers afin de rencontrer les enfants qui travaillent comme domestiques ou dans des hôtels. Ils les aident dans leur prise de fonction et veillent au respect de leurs droits.

 

Un des combats majeurs de Virgil est de pouvoir mettre fin au travail des enfants en Inde.

Les rapts d’enfants sont courants et permettent une exploitation sauvage des enfants, dans les industries indiennes. Elle estime que 80 millions d’enfants en Inde sont obligés de travailler. Pour elle, il faudrait que l’ONU fixe un âge limite du passage de l’adolescent à l’âge adulte. Le fait que cet âge ne soit pas explicitement indiqué dans la CIDE, est permissif pour les états, qui cautionnent le travail des enfants de moins de 18 ans.

Elle est très attentive à d’autres problématiques nationales. En effet, depuis que les membres du gouvernement indien montrent l’exemple en ayant seulement deux enfants, de nombreux infanticides ont lieu, favorisant le sexe masculin.

Le combat continue !