Comme j'ai coutume de le dire, les monnaies véhiculent des messages émanant du pouvoir à destination de la population. En début de 5e, on étudie le denier de Jules César où d'un côté la tête de Vénus est frappé, de l'autre le "pieux Enée" portant son père et le Palladium (alias les Pénates de Troie) : cette mise en scène de la généalogie héroïque et divine du général César tient évidemment de la propagande, dans des temps troublés de guerre civile où les Romains se battaient contre des Romains et devaient choisir leur camp.
En 4e et en 3e, nous avons parlé de la "Corne d'abondance" quand nous avons évoqué le lararium, l'autel des dieux de la famille où sont représentés le ou les Lares.
La Corne d'abondance (cornucopia) est un symbole fréquent dans l'Antiquité. On le trouve chez la plupart des populations méditerranéennes. Débordante de fruits, elle symbolise l’abondance, de la fécondité, de la fertilité et de la joie. On disait que c'était la corne de la chèvre Amalthée qui avait nourri Jupiter quand il était petit, ou encore la corne du fleuve Achéloos qu'Hercule avait combattu.
La Corne d'abondance figure souvent sur les objets que l'Antiquité nous a transmis, notamment les monnaies romaines. Elle y est associée à des allégories, des abstractions personnifiées.