Avant d'être une province romaine, la Sicile fut colonisée par des Grecs. Plus que des comptoirs commerciaux, c'étaient de véritables villes qui se bâtissaient. La Sicile était en effet un grenier à blé, indispensable à l'alimentation. On appelle même la Sicile et le Sud de l'Italie la Grande Grèce. Avant la "romanisation", ces provinces vivaient comme leur cité-mère : les colons avaient recréé une vie à la grecque et les cités étaient autonomes.

Au IVe s. av. J.-C., une des villes de Sicile, Syracuse, était dirigée par un tyran du nom de Denys. Comme tout monarque qui se respecte, il était entouré de courtisans qui essayaient de se valoriser par la flatterie. L'un d'eux, Damoclès, lui dit un jour qu'il était sans conteste le plus heureux prince qu'il n'y ait jamais eu sur terre.

Denys prit alors une décision à première vue fort étrange : il proposa à Damoclès de prendre sa place. (une sorte de "vis ma vie" à l'antique, vous voyez, quand je vous dis qu'on n'a rien inventé...). Damoclès accepte !

Un banquet somptueux fut donné en son honneur : un vrai régal ! Damoclès se délectait, étendu sur un lit d'or... quand tout à coup, il lève les yeux et que voit-il, suspendue au plafond ? Une épée bien tranchante était juste au-dessus de sa tête, ne tenant au plafond que par un crin de cheval ! Cela coupa l'appétit de notre gourmand et il supplia Denys de le laisser rentrer chez lui.

Voici la leçon de cette mise en scène : Denys avait voulu montrer à Damoclès qu'exercer le pouvoir ne permettait pas de jouir du bonheur, tant il était gâché par la crainte d'une menace constante et imminente.

Une épée de Damoclès est donc un danger permanent. L'équivalent en langage familier serait : "ça lui pend au bout du nez" ! :-)