Le combat de Garin du Lac


 

   C’était un beau jour de printemps, ensoleillé, mais Garin ne s’arrêtait pas pour autant de s’entrainer à l’épée et à jouter. Il parcourait la forêt sur son brave destrier quand il rencontra un faible paysan, assez âgé qui était assez grand, roux, et avec de grands pieds très larges; il était en balade sur son palefroi, Garin l’interpella :

 -Bonjour, dit Garin, je ne vous ai jamais vu ici, que faites-vous ?

-Ca ne se voit pas ? Je me balade sur mon palefroi et puis, d’ailleurs, part de la, ici c’est mon territoire, répondit le paysan.

-Ici, ce n’est pas plus chez toi que chez moi, répliqua Garin, si tu veux rester ici seul, alors il faudra me battre à l’épée vu que ton cheval n’est pas un cheval de bataille.

-Mon cheval est tout à fait capable de combattre, rétorqua le paysan.

-Alors commençons le combat, dit-Garin.

   Les deux hommes se préparèrent, le paysan n’avait point d’armure, Garin fut serviable et lui en prêta une, qu’il avait gagné au comte de Champagne lors d’un terrible duel.

   Quand le paysan fut prêt, les deux hommes s’élancèrent et Garin commença à attaquer et d’un coup, il brisa sa lance en deux mais l’armure du paysan n’eut guère de fissure. Le paysan tomba tout de même de son cheval ce qui fut plaisir à Garin car il n’avait pas envie de se battre avec un bout de bois. Garin, étant un preux chevalier, descendit de son cheval et sortit son épée. Le paysan fonça sur Garin en essayant de lui porter des coups sur le plastron mais Garin se défendit en essayant de toucher le haubert de son adversaire. Garin fut étonné du courage de son adversaire car il combattait en s’engageant et en prenant des risques.                                                                                                                                                           

   Les deux combattants se donnaient de si terribles coups qu’on aurait pu entendre le son des épées touchant les armures à dix kilomètres à la ronde. Garin se faisait dominer par un vieux paysan qui le frappait de plus en plus fort. Puis Garin fou de rage et en sang, avec des entailles dans le pied, sauta et donna un terrible coup sur le casque de son adversaire qui fut brisé. Le paysan tomba au sol, à moitié assommé et en sang se releva puis asséna un coup sur le bras de Garin, avant de tomber, mais cette fois sans se relever. Garin partit sans rancœur sur son destrier, laissant à terre le vilain qui ne se relèvera jamais et qui mourut dans « son territoire. »