Nous avons peu d'informations au sujet de ce poète, mais ses textes perpétuent encore aujourd'hui sa mémoire. J'ai même eu la surprise d'entendre son nom dans une chanson du groupe "Les Enfoirés" (Chanson du bénévole, 2014): 

"Mon manteau n'est pas beaucoup plus neuf 
Que celui du pauvre Rutebeuf"
 

Léo Ferré a même composé une chanson en compilant des extraits de différents poèmes: https://www.youtube.com/watch?v=27PU0qYEMpU

Le poème dont s'inspirent les élèves pour cette réécriture personnelle et lyrique est le suivant, qui parle d'amitié déçue et en profite au passage pour se rappeler au bon souvenir des seigneurs qui l'ont déjà aidé (source : poésie.net) : 

 

 

Un malheur n'arrive jamais seul ;

Tous ceux qui devaient m'advenir,

Me sont arrivés.

 

Que sont mes amis devenus

Que j'avais tant côtoyés

Et tant aimés ?

 

Je crois qu'ils sont éparpillés ;

Ils n'avaient pas été bien attachés,

Et ainsi ils ont disparu.

 

De tels amis m'ont mis en mauvaise situation

Car jamais, aussi longtemps que Dieu me mit

à l'épreuve

De bien des manières,

 

Je n'en vis un seul dans ma maison.

Je crois que le vent les a emportés,

L'amitié est morte :

 

Ce sont amis que le vent emporte,

Et il ventait devant ma porte,

Ainsi le vent les emporta,

Car jamais aucun ne me réconforta 
Ni ne m'apporta rien de ses propres biens.
                   Ceci m'apprend

Que celui qui a des biens doit les garder pour lui  :
Mais il se repent trop tard, 
                    Celui qui a trop dépensé

Pour se faire des amis.
Car il ne les trouve pas sincères, même à moitié, 
                    Pour lui venir en aide.

Je laisserai donc faire le destin, 
Et je m'appliquerai à me tirer d'affaire
                     Si je le peux.

Il me faut aller trouver mes bons seigneurs
Qui sont courtois et débonnaires
                      Et qui m'ont fait vivre.

Mes autres amis sont tous des pourris  :
Je les envoie à maître Orri
                      Et je les lui laisse  :

On doit bien en prendre son parti 
Et laisser telles gens à l'abandon, 
                       Sans les réclamer, 

Car il n'y a en eux rien à aimer
Que l'ont doive juger digne d'amour. 

Traduction  : Anne Sculfort.

 

 

 

Les élèves devaient choisir un thème qui leur inspire une certaine nostalgie, le regret de l'enfance, la perte d'un être cher... Il était possible d'écrire un texte humoristique vantant les bienfaits du doudou jeté par erreur à la poubelle ou bien la paire de pantoufles qu'on ne retrouve pas pendant la nuit...

 

Voici donc les propositions qui m'ont été envoyées: 

Espoir

La plupart des gens ne connaissent pas leur bonheur

Mais celui des autres ne leur échappe pas.

 

Qu’est devenu l’espoir

Que j’avais tant aimé revoir

Et tant attendu ?

 

Il s’est en allé

Je ne l’avais plus mérité

Et ainsi il est parti

 

Jamais il ne me fit connaître le bonheur

Il m’a plutôt détruite

Petit à petit

 

Pourtant j’espérais encore

Mais maintenant j’arrête

D’espérer

 

Ce sont les espoirs qui s’envolent

Aussitôt qu’ils sont venus

L’espoir est mort

 

Car jamais aucun ne m’apaisa

Ou ne me réconforta

Mais il m’apprit

 

Qu’il n’arrivait jamais rien pour rien

Et qu’il ne fallait jamais

Abandonner

 

Alors je laisserai le destin me guider

En espérant qu’il revienne

S’il le veut bien

 

En attendant

Il ne faut pas désespérer

Mais prier

 

S’il tarde trop souvent

Je l’envoie dans le néant

Sans regret

 

On doit bien s’impatienter

Et laisser tomber

Même s’il me l’a déconseillé

 

Car on ne doit pas le regretter

S’il s’en est allé.

Camille

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L’enfance

Ce qui ne nous tue pas

Nous rend plus fort ;

Cela m’est arrivé

 

Qu’est l’enfance devenue

Dont j’avais tant profité

Et apprécié la naïveté ?

 

Elle s’en est bien allée,

Il n’en reste que des bribes

Et des regrets.

 

Elle a dû s’envoler

Comme le fait un oiseau

Magnifique et oublié.

 

J’aurais dû plus l’apprécier

Et tout au plus en garder

Des souvenirs.

 

Le temps m’a arraché

Le moment béni et adoré

De l’innocence.

 

J’en sors plus renforcée

Car dans ma carapace de pierre,

Plus rien ne peut me toucher.

Silmaril

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Automne


 

Il ne faut pas attacher trop d'importance

A quelque chose qu'on ne peut garder

Puisqu'il finit par s'en aller


 

Que sont les mois d'automne devenus ?

Septembre, Octobre, Novembre, je ne les vois plus

Ont-ils disparu ?


 

Ils sont épuisés je crois

L'hiver est enfin arrivé

Ils se sont échappés


 

Décembre, Janvier et Février

Ils ont maintenant fini par arriver

Et vont les remplacer


 

Le froid nous désormais a envahis

Et eux, ils se sont encore une fois enfuis

Comme quand s'en va la pluie


 

Ils m'ont à nouveau abandonné

Et plus jamais je ne pourrai

Leur pardonner


 

Je ne veux plus jamais les approcher

Car nous n'avons vraiment rien à envier

A quelque chose qui disparaît.

Clémentine

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Celui qui vise la perfection

Obtient l’excellence.

 

Qu’est l’espoir devenu

Celui qui donnait vie à la rue

De nos cœurs, il a disparu.

 

Cette belle équipe est endeuillée

Ils nous ont volé notre liberté

Liberté, Egalité, Fraternité.

 

L’espoir tel un diamant

Tout cela me semble si loin maintenant

Avant qu’il ne soit si demandé.

 

Ne laissons pas ce monde devenir misérable

Battez-vous pour être meilleur

Il est maintenant l’heure.

 

Les défauts sont faits pour être corrigés

Une seconde pour tout détruire

Milliers d’années pour reconstruire.

 

Leurs bombes ne nous détruiront plus

La haine passe son tour

J’ai l’espoir d’un monde meilleur.

 

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La complicité

 

On ne vend pas une complicité, on la gagne.

 

Qu’est la complicité devenue ?

Celle que j’avais tant partagée ?

Avec cette personne tant aimée ?

 

Elle a dû s’envoler

A force d’avoir trop cru en elle

Et en cette personne si belle

 

Cette complicité me soulageait

Telle cette amitié que l’on avait

La complicité s’est noyée

 

Avec elle je l’ai perdu

Et je ne pense pas pouvoir la retrouver

Cette complicité si jalousée

 

Elle ne m’a rien apportée

Sauf la possibilité de m’évader

Mais ça ne m’a pas réconfortée

Au point que je l’ai oubliée

 

Cette complicité m’a peu manqué

Car je l’ai retrouvée

Mais pas avec cette personne tant appréciée

 

Il ne faut pas croire en une complicité

Qui peut s’effacer telle une amitié

Que l’on pensait infinie

Mais qui s’est évanouie

 

Je sais que j’en suis responsable

Mais pour autant pas coupable

Cependant je n’imaginais pas

Pouvoir la perdre avec cet ami-là.

Aliki

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Nous ne disposons que d'une seconde,

Pour voler à la vie les bracelets de lumière,

Qui tintent à ses poignets

 

Où est-il,

Qu'est-il devenu,

Est-il autant aimé que moi je l'ai aimé ?

 

Je crois qu'il a été retrouvé par une famille,

Il n'était pas très bien attaché,

A mon tendre et fin poignet

 

Jamais personne ne m'a autant attristée que lui,

Je n'y croyais pas,

Si seulement je l'avais bien attaché,

Il ne serait point parti

 

Il faut faire attention à ce qui nous

Appartient et en prendre soin.

Louise

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MALHEUR DE REVEIL

D’un coup, je me rappelle très bien,

Quand mon réveil sonna soudain,

Ce samedi matin.

 

Mais pourquoi s’est-il allumé,

Alors que le week-end naissait ?

Je l’ai pulvérisé…

 

Mais je n’ai pas bien réfléchi,

En me couchant le vendredi,

Que les cours sont finis.

 

La colère m’est montée en moi,

Il suffisait d’un coup de doigts,

Mais il a fait sa loi.

 

Ne jamais aller me coucher,

Sans savoir l’heure de mon lever,

Et bien le vérifier.

 

Il faut regarder la veille,

Son magnifique radio réveil

Pour ne pas faire pareil.

 

Même si je me mets en colère

Envoyer les objets en l’air,

Me met dans la misère.

Benjamin