Je transforme ce polochon, qui me servait à dormir, en un objet poétique. Je l’ouvre et admire ses plumes qui sortent et voltigent dans les airs en me faisant tant penser à la liberté.
Je transforme cette citrouille, qui me servait à me nourrir, en un objet de distraction. Je lui dessine un joli visage et me crée ainsi un nouvel ami.
Je transforme cette canne à pêche, qui me servait à pêcher, en une œuvre d’art. La canne de couleur est aussi profonde que celles des troncs noueux des arbres et la ligne, argentée, telle une rivière étincelante qui prend fin au bout de l’hameçon, gris comme d’énormes rochers. Je ferme les yeux un instant et je crois entendre le bruissement du vent, le chant du cours d’eau et le silence de la pierre.
Je transforme ce fusil, qui me servait à chasser, en un objet de jeu. Je remplace la poudre noire par des paillettes pour pouvoir tirer à volonté pendant une fête et faire jaillir des milliers de confettis.
Je transforme ce parapluie, qui me servait à me protéger de la douce pluie, en un filet. Je suis trop fatigué, alors je le pose dans l'eau et quelques temps après j'aperçois des petits poissons qui s'amusent. Voilà comment pécher avec élégance et finesse sans se fatiguer.