La rue Carnot
Par BORDAS Ludovic (Collège Pablo Picasso, Montesson (78)) le 15 juin 2017, 10:52
Les rues étaient vides, un lampadaire de la rue d'à coté éclairait faiblement les labyrinthes obscurs.
Personne ne pouvait voir ce phénomène, personne ne pouvait l’entendre, le silence. Un bruit qui laisse l’esprit en constante suspension. Aucune fenêtre éclairée, dans la grande et sublime rue que pouvait être la rue de la république. Un bar de nuit laissait sortir ses habitués de la boisson. Puis, plus une lumière, le noir. Le terrain favori des relâchés de la prison. Comme chaque soir, le commissaire Limbert rentrait chez lui après une nuit quelque peu agitée.
La ville se réveilla avec horreur en apprenant la nouvelle dans les journaux du matin. “La jeune femme fut retrouvée morte par les agents de propretés, à l’aube.Lorsque Limbert arriva sur les lieux, il reconnue d’abord cette rue antique, la rue Carnot.
Claire Laroch, 22 ans, célibataire, sans enfant, serveuse dans un bar de nuit, père décédé, un frère majeur, énuméra le lieutenant Gabrielle Caël.
Quoi d’autre ? demanda le commissaire.
La fille est une ex-employée d’une famille d’aristo, elle était logée, nourrie depuis de nombreuses années…
Raison du licenciement ?
Non…, répondit Caël, feuilletant ses notes. D’après le médecin légiste elle fut tuée entre 2 et 3H du matin.
Le commissaire Limbert s’approcha du corps de la victime. Grâce à son expérience, rien ne le faisait reculer. C’était un homme organisé, inlassable et très concentré. Sa collègue, Caël, le trouvait cependant quelque peu narcissique. Il tenait ses habitudes: marcher pour réfléchir, boire pour écrire et enfin dormir pour mettre entre oeuvre. Limbert était un commissaire faisant confiance à son instinct. Il avait des yeux bleus perçants et transparents, des cheveux bruns et courts qu’il coiffait rarement. Il avait toujours une barbe très bien rasée qu’il entretenait avec beaucoup de soin. Il n’était pas très grand et relativement mince. Il n'apporterait pas beaucoup d’attention à ses habits. Limbert résidait dans un appartement du centre ville en vis à vis avec un lampadaire qui clignotait de temps à autre. Il dormait très peu.. mais 4-5 heures de sommeil cela lui suffisait expliquait-t-il.
Le commissaire remarqua rapidement des plaques rouges au niveau du cou, des poignets et des chevilles. Ses clefs étaient disposées à coté d’elle. son sac vidé de tout son contenu et des chaussures noires salies par la boue de cette petite rue. Les empreintes de la jeune femme étaient comme dissimulés par de grosses empreintes, surement celles des agents de propretés. Il s’agenouilla posant sa main sur son genou. Les yeux de cette femme étaient restés ouverts, son regard encore terrifié et vide. Seul son rouge à lèvres a tenu, encore délicatement disposé sur ses fines lèvres roses.
Surement une vengeance, une dispute qui tourne mal…
Sûrement, répondit sèchement Caël, agacée par les paroles avancées du commissaire.
des témoins ? demanda Limbert, levant la tête, posant son regard sur Gabriel.
Pas que je sache,
Que dit l’agent de propreté ?
Il est là, désignant un pauvre homme recroquevillé sur ses jambes assis à l’arrière de l’ambulance.
Il est en état de choc, il ne parle pas.
Avez-vous retrouvé son portable ?
Oui,
Fouillez-le, et relevez tous les contacts. Moi, je vais faire un saut chez cette famille d’aristo.
Limbert arriva devant un immense portail noir, tout de fer, tressé par si par la. Il tira sur une grande cloche dorée située à droite du portail; il lut sur la boite aux lettres : “MONSIEUR et MADAME DELATUILLEE et leur fils”.
Une belle famille de bourgeois, souffla-t-il.
Une femme d’une cinquantaines d’années lui ouvrit la porte, toute souriante. Limbert tournait la tête de droite à gauche, ne sachant pas quoi regarder. A droite une 356 porsche ainsi une ancienne 2cv. A gauche, un immense jardin sans fin avec trois oliviers, surement centenaires, alignés face à la maison ainsi qu’une magnifique fontaine centrale laissant déborder de l’eau claire sur les bords de pierre.
Il brandit son enseigne et commença:
Police, votre ex-gouvernante, Claire Laroch fut retrouvée morte ce matin.
Elle se tourna, et posa sa main sur son front ridé en inspirant doucement :
Dieu du ciel! , quelque peu surjoué
Que lui est-t-il arrivée ?
C’est ce que je suis venu savoir..
Comment puis-je vous aider ?
Pour commencer, c’est moi qui pose les questions; il semblait avoir une dent contre les riches…
Où étiez-vous la nuit du 22 au 23 ?
Me suspectez-vous ?
Tout le monde est suspect, madame..
et bien… j’étais avec mon mari et mon fils
Dormiez-vous ?
Elle reprit :
oui, de plus, je prends des somnifères pour m’endormir mais cela est vrai, cette nuit-ci particulièrement mon verre et mes somnifères étaient déjà prêts, une action de mon mari, je me doute, il est si gentil avec moi.
La femme semblait très fragile et fatiguée. Limbert notait cependant toutes les informations que cette dernière disait. Il continua l'interrogatoire très froidement en posant des questions de plus en plus précises. La femme se nommait Suzanne DELATUILLEE, elle répondait aux questions aisément. Un bruit de porte retentit, un beau jeune homme entra dans la pièce.
Ah.. en parlant de lui, voilà mon fils.
Bonjour jeune homme, dit le commissaire Limbert
Le fils s’approcha de sa femme et lui tint les épaules comme pour la soutenir. Il dévisagea le commissaire, en le fixant de manière paniquée.
Votre nom ? demanda Limbert.
Jean-Baptiste DELATUILLEE,
Votre age ?
21 ans…
Le commissaire fit vite le lien entre le jeune homme et Claire. Il n’demanda :
Vous connaissez bien Claire Laroch ?
De vue, réponda-t-il, très rapidement, Pourquoi ?
Suzanne le regarda, d’un air inquiet. Le commissaire relu ses notes et dit :
Merci de votre coopération, vous restez au service de la police.
Il secoua la tête puis sortit de la pièce, en sortant, il aperçut dans le salon une gigantesque table et une magnifique bibliothèque toute de bois d’ébène, elle semblait très ancienne et y laissait apparaître quelques classiques de la littérature française. Jean-Baptiste le surprit en croyant être seul dans la pièce :
Que faites-vous là ?
Je regardais votre magnifique bibliothèque.
Très bien, aurevoir.
Le jeune homme le suivit du regard jusqu'à la sortie. Jean-Baptiste croyant être enfin seul dans la pièce, composa un numéro et mis son téléphone dernier cri à l’oreille :
C’est la merde ! La police vient d’arriver, je fais quoi ?
Une voix aigu, probablement de femme, répondit :
Ne dit rien, garde ton calme, il ne remarquera rien, ne t’inquiète pas…
Non, mais, si il… ALLÔ ?
La femme avait raccroché. Limbert décolla son oreille du mur et balança ses jambes l’un devant l’autre de manière coincée, se dirigeant rapidement vers la sortie, essayant de ne pas faire de bruit. Devant le portail, il pivota à droite de manière instinctive et se mit à marcher afin de regagner le SRPJ.
Pendant ce temps, ses collègues dont Gabriel avaient dépouiller tous les contacts du téléphone. Arrivé à son bureau, Limbert n’eu point le temps de s'asseoir, Caël l'apostropha :
On a tout regardé, tout noté, que des jeunes de son age sauf ses anciens patrons qu’elle avait encore gardé mais un certain Jean-Baptiste de la Tuilée figure en permanence dans les appels récents, elle n’a répondu à aucun d’entre eux sauf au dernier, à 2h15, le 22/05/2015.
Jean-Baptiste delaTuillée ? Le fils des aristos, il m’a répondu connaitre Claire Laroch de vu car c'était leur bonne.
Le dernier appel à donc été passé entre Claire et Jean-Baptiste juste avant sa mort.
Limbert attrapa la photo de Claire et la fixa au centre du tableau dominant la pièce. Gabriel, fixa,elle, celle de Jean-Baptiste en reliant ces deux dernière d’un épais trait tracé au marqueur rouge. Limbert repris :
Lorsque je suis sortie de la pièce, j’ai simulé être parti et tu ne devineras jamais, ce que j’ai entendu, Jean-Baptiste discutait au téléphone avec une femme…
et donc ! continu ! lança Caël intéressée.
il discutait donc avec cette femme en s'esclaffant : “c’est la merde, la police vient d’arriver, qu'est que je fais ?
La femme lui répondit de ne pas s'inquiéter que nous ne remarqueront rien. Limbert se laissa tomber sur sa chaise, ferma les yeux et réfléchit en chuchotant : “Qu’aurais-je pu remarquer ? … Qu’aurais-je pu remarquer ? Un flash-back le repris et il visualisa tout ce qu'il avait précédemment vu, il tourna et vira dans son esprit, toutes les pièces et les meubles. Puis d'un seul coup, il ouvrit les yeux, surprenant encore et toujours Caël, qui l’observait depuis qu'il avait fermé ses paupières. Puis il dit :
Sous le canapé !
Où Fabien ? demanda lassablement Caël habituée à ce genre d'exclamation de la part de Limbert.
Sous mon canapé ! là où j'étais assis ! sous mes pieds en les croisant et les balançant en arrière j'avais senti comme une corde, un fil, mais sur le moment je n'avais pas réagi ce n'était qu'une bidouille qui traînait... mais je vais oublié que nous étions chez les aristos.
Développe ! développe ! lança-t-elle, intéressée
et bien oui ! cela aurait été la raison pour laquelle le fils se serait précipité sur le canapé d'en face pour attirer mon attention.
Intéressant mon Limbert, mais ne voudrait-il pas mieux aller vérifier tes propos ?
Attends, je vais d'abord laisser mûrir ce petit Jean-Baptiste.
Le laisser mûrir ? s’étouffa Caël avec son verre de coca.
On va le mettre sur écoute 24H/24H. On met toute l'équipe sur le plan mais attention, la famille ne doit être au courant de rien. Si quelqu’un l’apprendre c'est fini. OK?
OK ! répondu en cœur l'équipe.
Cette dernière était constituée de 10 femmes et 10 hommes doués en informatique, aussi bien qu'à la pratique des armes. Chacun de ces derniers retourna à son poste maintenant rempli de mission. Après 48 heures d'écoute en continu, tout le monde était avachi sur son bureau à moitié endormi avec une dizaine de notes prises situées à côté d’eux. Limbert passa autour de tous les bureaux, puis recueillit chaque notes d’un air supérieur qu’il ne garda pas longtemps en lisant sur une de ses notes :
“appel à 21h30 à Aurélie
appel à 22h30 à Aurélie
appel à 23h30 à Aurélie”
sans fin, il appelait cette Aurélie toutes les heures, mais pourquoi? Caël sortit de son bureau avec un châle beige sur les épaules et demanda doucement avec sa voix éraillée :
quoi de nouveau ?
et bien regarde, dit Limbert en lui montrant la feuille.
Elle lut de ligne en ligne de plus en plus surprise.
qui est cette Aurélie ? demanda Caël
inconnue de nos services…
Elle leva doucement les yeux de sa feuille, d’un air épuisé en disant :
il faut à tout prix retrouver cette fille. Mais attend Limbert, qui se retourna aussitôt, pourquoi Jean-Baptiste delaTuillée aurait-t-il assassiné cette pauvre fille ?
Limbert réfléchit comme n’ayant jamais réfléchi à cette question et dit assurément :
Claire Laroche, 24 ans, était l'ancienne gouvernante des delaTuillée, elle avait un lien direct avec Jean-Baptiste, tous ces appels le montre, j’avais même regardé les SMS de Claire qui ne recevait de sa part que des messages d'amour or Claire ne répond plus à ces derniers. Ils avaient rompu, en fait, elle avait rompu, ce qu’il ne supporta pas car il était fou amoureux d’elle, lui promettant milles choses et merveilles. Ce qui en fait la raison de son licenciement.
EH BAH ! lui dit Caël, face à la rapidité et la fluidité du discours de ce dernier, mais elle reprit :
Très bien, mais d'où vient cette Aurélie ?
Il relut ses notes, laissant un moment de blanc dans leur discussion.
tu n'y avais pas pensé à celle-là ? dit fièrement Caël.
Il ne dit rien laissant sa collègue perplexe habituée à des réponses rapides et précises de sa part.
Le lendemain au commissariat, Limbert revint déterminé, ayant cherché des preuves et réalisé ses trois petites habitudes. Il poussa la porte transparente d'entrée, rêvant d’un coup de vent qui lui soufflerait dans ses mèches brunes. Il avant vers Gabrielle et lui pris la main, sans un mot et la tira jusqu'à sa voiture. Il démarra son moteur en tournant la clé d'un geste rapide. Il La regardait du coin de l'œil, elle n'osait rien dire mais ses yeux voulait tout dire. il posa son pied sur la pédale et accéléra rapidement. Caël ne savait toujours pas où elle était conduite mais elle comprit vite :
tu peux me dire pourquoi toutes les patrouilles nous colle aux fesses ?
Il sourit du coin des lèvres penché sur son volant. Elle savait maintenant que ce n'était pas une simple balade en bagnole. Il se gara un peu avant le portail noir, très bien connu maintenant de Limbert. Il n'agissait pas comme la première fois : il ne sonna pas sur la grande cloche dorée située à droite du portail, une femme d'une cinquantaine d'années ne lui ouvrit pas la porte, il ne regarda pas les deux voitures et ne posa pas son regard sur une sublime fontaine d’où débordait de l’eau claire, cette fois-ci il n'était pas seul, cette Fois si ce n'était pas un simple interrogatoire, cette fois c'était dangereux. Il se plaqua sur le mur à droite de la grande porte d'entrée, accompagné de sa collègue Caël décorée d'un petit brassard jaune où se trouvait écrit en toutes lettres : “police”. Il regardait ce dernier avant de souffler :
vachement discret, avant de voir arriver toute la patrouille en uniforme bleu avec le pistolet à la main.
Il tapa sa main sur son front puis se leva doucement de manière à voir si son meurtrier était bien à l’intérieur. Il se ragagnouila puis lança un regard à Gabrielle, puis à sa patrouille puis il enfonça la porte, qui s'ouvrit laissant maintenant apparaître la petite famille à son grand complet. A la vue des policiers, Jean-Baptiste dévala les escaliers menant à la cave, Fabien le suivi ainsi que Caël toujours au poste. Ils le perdirent de vue.
et merde, s'énerva Limbert, sa collègue en fit de même en soufflant, son pistolet toujours à la main.
La patrouille toujours à l'étage avec Suzanne et son mari était restée debout, les parents encore sur le choc. Caël et Limbert remontèrent en courant les escaliers sombres et raides. Ils virent Suzanne sur un fauteuil roulant. Limbert dit quelques mots à l'équipe avant de les voir sortir de la maison. Il demanda au delatuillée de se rendre dans leur salon. Le commissaire ne demanda pas la permission de s'asseoir. Les quatre personnes se fixèrent pendant un long moment. Ils entendirent des bruits de pas dans l’entrée:
Voilà, dit un homme en uniforme, tenant Jean-Baptiste menotté qu'il lança dans la pièce.
Merci, dit Limbert, un simple merci de lors ce que l'on vous rend la monnaie d'une course.
Ses parents lui tendirent les bras comme pour le rattraper. Limbert commença :
on va enfin pouvoir s’amuser, se levant du canapé où il était assis.
Il s’agenouilla de manière assurée sachant à l'avance qu'il n'allait rien trouver.
ça c’est bon ! s’écria Limbert, sous le regard admiratif de Gabriel.
Peut-on savoir ce qui est bon M.Limbert ?, demanda Jacques delaTuillée.
Ce qui est bon M.DelaTuillée, vous n’allez pas tarder à le savoir, donc permettez moi de compter cette enquête.
Jacques n’eu point le temps de répondre.
Vous saviez pertinemment que votre fils et Claire avaient une relation, ils étaient fou amoureux l’un de l’autre, jusqu'à ce que Claire rencontre un autre homme, alors, elle l’a quitté, mais ça, ça c'était impossible, pas question qu’il la quitte. Il devenait violent et ne supportait plus la voir tous les jours, alors sans scrupule, vous l’avez renvoyée, votre bonne qui travaillait pour vous depuis de nombreuses années, mais ça ne comptait pas, le bonheur de fils passait avant tout, alors, elle est partie laissant derrière elle un énorme vide. Jean-Baptiste restait inconsolable, ce qui vous désespérait de plus en plus. Il ne mangeait plus, ne buvait plus, vous ne pouviez pas laisser votre fils dans cet état. Et vous Jean-Baptiste, vous ne pouviez pas la laisser partir, c’était la femme de votre vie.
Le jeune homme baissa la tête, les yeux rouges remplie de larmes, il commença prêt à fondre en larmes :
Elle était magnifique ma Claire, toute souriante avec ses dents blanches et ses fines lèvres roses. Elle était gentille ma Claire, c’était la mienne, mon rayon de soleil. Elle venait me raconter sa journée, chaques soirs, ses peurs et ses joies, et moi je l’écoutais, fan de sa jolie voix douce… et maintenant elle est MORTE !, cria Jean-Baptiste remplie de haine et de tristesse.
Ce dernier jette sa tête dans ses mains menottées et pleura sous le regard triste de sa mère. Limbert reprit:
C’est pour ça que vous l’avez tué ? Vous ne supportez plus de la croiser, alors que ce n’était plus la vôtre, vôtre Claire.
Mais non ! Je l’aimais, répondit Jean-Baptiste, accablé.
Je sais, c’est pour ça que ce n’est pas vous… elle comptait trop pour vous.
Jean-Baptiste leva la tête de ses mains, suivant les regards de ses parents, eux-même soulevant leurs regard vers le commissaire. Toute la pièce retenait son souffle. Gabriel restait assise admirant la scène, mais prête à intervenir à tous problèmes. Limbert était fier, bombant son torse, de retenir l'adrénaline de quatres personnes, tous les regards étaient braqués sur lui, puis il reprit sa respiration :
Ce n’est pas vous qui l’avez tué, elle était sans défense, loin d’une femme à problèmes. Elle vous aimait, seulement, vous n’étiez pas fait pour elle.
Limbert tournait, marchant lentement, déplaçant son regard sur le père, la mère, puis le fils. L'anxiété n’était plus tenable. Gabriel souriait,sachant la technique qu’utilisait Limbert pour attendre les aveux. Mais ça ne dura plus, le commissaire croisa ses mains dans le dos tout en continuant à marcher.
Le meurtrier de Claire est dans la pièce, je vais donc raconter comment ce meurtrier à mit fin à la vie de Claire Laroche. Il ou elle observait d'abord les nouveaux horaires de travail de Claire, les rues qu’elle empruntait habituellement et les moments où elle se trouvait seule. Après savoir à quelle heure, quel jour, où, il fallait savoir comment, avec un couteau, trop sanglant, l'assommer, mort non assurée, la noyée, impossible, alors il ne restait plus que la strangulation, avec quoi ? Il ou elle a fouillé dans la cabane, ou peut-être il pouvait trouver de quoi faire son affaire. Une corde, laçage épais, une corde 1 m qui se cache facilement et qui ne laisse pas de traces. Il ou elle s'est dissimulé dans la rue sombre, où Claire fut retrouvée morte. Vous êtes arrivés doucement derrière elle mais elle vous a vu, elle a pris peur puis elle a couru or vous saviez très bien qu'elle ne pourrait pas courir : elle sortait de son lieu de travail donc elle était en talons hauts et vous aviez prévu la boue dans la rue ce qui facilita la tâche. Elle tomba, se rattrapant avec les mains, mais pas de chance vous l'avez rattrapé. Sans pitié, elle criait, vous lui avait mis la main sur la bouche, elle pleurait, vou lui avez appuyé sur les poignets et les chevilles pour ralentir la circulation de son sang. Puis venait l'acte fatal, vous avez sorti la corde de votre poche. Vous l’avez posé sur son cou puis appuyé, appuyé avec une corde. Elle essayait de bouger la tête mais elle était bloquée. Plus elle s'arrêta de bouger les yeux encore ouverts vous regardant, lèvres ouvertes, elle était MORT. Vous rangit donc cette corde dans votre poche, puis vous regardiez de droite à gauche afin de vérifier la présence d'une supposée personne. Vous vous êtes mis à courir pour rentrer chez vous. Limbert dit :
Voilà comment Clair Laroche est morte, une vraie scène d'horreur !
et ce que “vous” est bien c’est Suzanne delaTuillée…
Les visages de la famille se tournèrent vers elle bouches bées.
mais non enfin c'est impossible, je n'aurais jamais pu faire une chose pareille, enfin regardez-moi !, rétorqua Suzanne.
Bravo Suzanne ! Bonne astuce, vous dissimulez votre véritable état de santé en simulant une maladie vous provoquant des insomnies et une fragilité du corps. Vous ne prennez pas de somnifères pour vous endormir. Levez-vous ! plus la peine de jouer !
Elle se leva doucement mettant sur le choc toutes les personnes de la pièce, fixant Limbert avec un regard remplit de colère et de honte.
Merci ! dit Limbert, en insistant sur toutes les lettres. Vous m'aviez dit la première fois avoir bien dormi la nuit où Claire est morte. Vous cachez bien votre jeu.
Jacques prit son fils dans les bras, l’écartant de sa mère.
Mais pourquoi tu as fait ça ? dit Jacques, répugné.
C’est pour toi mon petit Jean-Baptiste, elle t’a brisé la vie, il fallait lui briser la sienne, baissant la voix sur la fin de la phrase.
Le fils fondit en larmes. Les policiers vinrent attacher Suzanne delaTuillée, cette dernière, se tassant, en baissant la tête.
Quand à vous Jean-Baptiste, dit Limbert se tournant vers ce dernier, vous êtes arrêté pour trafic de tableaux volés. J’ai fait le lien après notre première rencontre , lorsque j’étais sur le canapé, derrière moi se trouvait un tableau de Picasso volé à des millions d’euros, croyant que je l'avais remarqué, vous avez pris peur. A partir de ce jour, vous croyiez que nous vous recherchions et vous espionnions.
Lorsque nous sommes arrivés, vous avez couru de peur que l’on vous arrête. Cette Aurélie, que vous fréquentez, est votre associée depuis que Claire vous a quitté.
Le jeune homme, comme sa mère, se fit menotté par deux hommes en uniforme bleus puis sortit du salon habité par plusieurs sentiments de regrets. L’image se figea comme l’image d’une famille tombant en ruine, seul Jacques restait en face du commissaire, le visage décomposé, remplit de dégoût et de rage. Il se leva dit “merci” aux deux policiers puis monta dans sa chambre.
Il ne savait pas que la vie ne les réuniraient plus jamais.
Romane Mezzanotti, 4°4