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Aden Seliani est un informaticien, qui travaille dans le monde entier. Un jour, il apprend à quoi servent réellement les programmes sur lesquels il travaille. C'est à ce moment que sa femme Kerin, dont il est séparée, l'appelle pour lui demander le divorce. On apprend qu'il a un fils, qu'il voit peu et dont il est aussi séparé par la langue puisque ce dernier ne parle pas français. De retour en France, il apprend que sa mère, Iana, a fait une chute sur un trottoir : elle est dans le coma. À la gare, il lui semble reconnaître son ancien professeur de mathématiques, celui qui l'a poussé à faire les brillantes études qui l'ont conduit à son succès professionnel.

Aden suit donc son personnage éponyme et nous conduit, au fil de ses pensées, dans le constat de sa détresse, qu'il semble avoir occultée. Aden est un homme seul, fermé. Il croit ainsi se protéger du monde et des autres. La rencontre des voisins de sa mère l'oblige à s'ouvrir. Peu à peu, à travers les quelques rencontres et le détail de ses souvenirs, on comprend sa situation et son enfermement avec lui-même.

La question des langages est aussi centrale dans ce roman : Iana parle une langue que son fils Aden ne connaît pas, Aden travaille à des programmes dans un langage informatique dont personne ne saisit la beauté et le fils d'Aden ne peut lui parler qu'en anglais... Pas étonnant qu'Aden ait du mal à dire ce qu'il ressent !

Ce roman est celui d'une crise, du genre qui nous poussent à prendre de grandes décisions. Il ne s'y passe que peu de choses, finalement, mais c'est assez pour qu'on comprenne ce personnage, assez pour lui donner suffisamment d'épaisseur et de vraisemblance pour qu'on le suive, malgré son caractère très particulier, dans sa révolution intérieure.

Garat_Anne-Marie_DR1.jpgAnne-Marie Garat a publié une vingtaine de romans depuis 1984 chez Flammarion, Seuil puis Actes Sud. Elle se distingue par une grande finesse psychologique. Elle fait aujourd'hui partie du jury du prix Fémina.