Nous sommes allés au cinéma Utopia de St Ouen L'aumône avec la P3S le 6 octobre afin de visionner des courts et longs metrages sur le thème de nos projets annuels : LE RECYCLAGE.
Nous avons pu visionner tout d'abord:
Le matin :
- Cocorico Monsieur Poulet (J. Rouch)
- Crac (F. Back)
- L'homme qui plantait des arbres (F. Back)
Après-midi :
Programme courts :
- Bricolo (C. Bowers)
- (Mc Laren)
- Music for one apartment and six drummers (Nilsson, Simonsson)
- Sur la plage de Belfast (F.H. Imbert)
Le documentaire :
- Les glaneurs et la glaneuse (A. Varda)
- Cocorico Monsieur Poulet est un road movie franco-nigérien de Jean Rouch sorti en 1974 il s'agit d'un long metrage de 1h30.
- Son : Moussa Hamidou & Hama Soumana
- Montage : Christine Lefort
- Musique : Tallou Mouzourane
- Format : 35 mm
- Durée : 92 min
Lam, Damouré et le fidèle apprenti Tallou parcourent le Niger à la recherche de poulets dont ils aimeraient faire le commerce. Au volant de Patience, une improbable 2CV bricolée avec les moyens du bord, ils font de leur mieux, mais les problèmes se multiplient, ils en trouvent pas les poulets, les autorités les surveillent, le fleuve Niger est un obstacle et une sorcière n’a de cesse de leur jeter des sorts.
Pour visionner le film dans son integralité : http://www.youtube.com/watch?v=baolI1v9ziU
Mon avis :
Ce film nous présente un voyage à travers le Niger, son mode de vie et ses croyances, avec des moments très drôles. Nous suivons ces hommes à travers leur route et leur péripéties. Ce qui est plaisant est la manière dont ces hommes font énormément de chose en recyclant simplement une vieille voiture abimée. C'est un très bon film, extrêmement original, drôle avec des chants délirants, un naturel et une improvisation intéressant mais beaucoup de lourdeurs, de lenteurs qui rendent le film monotone voire lassant.
On peut dire de ce film qu'il est totalement improvisé, il avance au gré des rencontres, du paysage, et semble faire des incidents de parcours leur quotidien. C'est ça qui est particulièrement intéressant et qui donne ce charme particulier au film car aucune scènes n'est préparé à l'avance, les imprévus s'accumulent et rendent au film un aspect comique très plaisant.
Jean Rouch a partagé lors d'une interview ses impressions :
« Ce film a peut-être été le plus drôle à faire. Lam avait proposé un documentaire sur le commerce du poulet, nous décidons d’en faire un film de fiction. Nous avons été dépassés dans l’improvisation par les incidents : la voiture de Lam n’avait ni freins, ni phares, ni papiers. Ses pannes continuelles modifiaient sans cesse le scénario prévu […]. Alors l’invention était continuelle et nous n’avions aucune autre raison de nous arrêter que le manque de pellicule ou le fou rire qui faisait trembler dangereusement micros et caméras. »
Le cinéaste explique également que sur le tournage, lorsqu’une panne d’essence arrivait, l’un des membres de l’équipe pouvait faire 80 km avant de trouver de l’essence, les autres attendaient donc avec Patience… Il y a donc une idée de recyclage bien présente.
On peut en conclure que peu de cinéastes ont l’inspiration d'avoir autant de confiance au pouvoir fictionnel de la réalité. Malgrè que celle-ci soit beaucoup plus fiable lorsqu’elle se situe en Afrique et qu’elle a pour guide deux vendeurs de poulet et un drôle de pêcheur de poisson, ensorcelé la moitié du temps. Ce n’est qu'avec 2 CV déglinguée que ces vendeurs parcours le Niger, la notion de recyclage est donc omniprésente.