Le ralenti (slow-motion en anglais) est, comme son nom l'indique, une technique utilisée en cinéma qui consiste à ralentir le mouvement d'un sujet lors de la projection. Pour ce faire, l'on utilise une caméra ayant une cadence de prise de vue accélérée. Ainsi, en filmant non pas 24 mais 48 ou 72 images par seconde il est possible de ralentir par 2 ou 3 le mouvement en ne projetant que 24 images par seconde.

La technique dite du ralenti a été découverte par hasard par William Kennedy Laurie Dickson et William Heise en 1894. Ces derniers voulaient filmer en extérieur mais furent confrontés à un problème de luminosité. En effet, le diaphragme réglable qui permet aujourd'hui de régler la luminosité n'existait pas et ils eurent donc pour idée de réduire le temps d'absorption du capteur photosensible en augmentant la cadence de prise de vue. En passant celle-ci de 18 à 35-40 images par seconde, la lumière absorbée était donc moins importante et les images étaient nettes. Cependant, la projection étant limitée à 18 images par secondes, le ralenti était né.

Aujourd'hui, le ralenti sert principalement à souligner des passages importants dans des films mais il sert également à montrer au spectateur une action dans ses détails afin d'en prendre toute la mesure. Cette technique atteint son summum avec le film Matrix, sorti en 1999. Ce long-métrage de science-fiction nous offre une multitude de scènes d'action où se mêlent de nombreux effets. Cependant, le ralenti reste l'effet principale pour magnifier l'action qui se déroule sous nos yeux. C'est d'ailleurs grâce à son scénario mais également à son utilisation des ralentis que le film a su rester dans les mémoires. Je pense bien évidemment à la scène culte du bullet time mais également à la fusillade dans le hall du building qui à lieu juste avant. Ici, les ralentis permettent non-seulement d'embellir les scènes, nous montrant les balles qui fusent, les douilles projetées hors des armes etc, mais également de mieux comprendre les scènes. En effet, à vitesse réelle, les actions se passeraient trop vite pour que nous les comprenions correctement.

Mais Matrix n'est pas le seul film à retenir quand l'on évoque le ralenti. Le film Sparrow propose également une scène intéressante utilisant la technique du slow-motion: le duel sous la pluie à la fin du film, opposant les deux groupes de pickpockets. Alors que tout se passe très vite (le temps de traverser le passage piéton), la scène se voit allonger, montrant son importance: tout se joue à ce moment. De cette manière, les parapluies et les lames de rasoir deviennent de vrais instruments entre les mains des pickpockets, et l'on voit le passeport convoité passer de main en main alors que les protagonistes et les antagonistes se font face.

Finalement, alors que la technique du Slow-motion a été inventée par hasard, celle-ci a su être reprise par de nombreux réalisateurs pour souligner les scènes d'actions aux yeux du spectateur et a servit de "passeport" vers la postérité de certains films. C'est donc une technique inscrite dans l'histoire du cinéma et dont la maîtrise est primordiale.

William BEQUET-RENNES