Le passage des panoramas, vu par un chat persan

Le chat persan marchait dans cet étroit chemin, cette allée avec des petits restaurants accueillant des vieillards à la recherche de nourriture mangeable et pas trop chère pour leurs maigres portefeuilles. Cette montée, ce petit chat l’avait traversée des millions de fois, si ce n’est plus. Il était habitué à voir ces crétins de philatélistes qui venaient tous les jeudis soir dans des boutiques minuscules qui sentaient les égouts.

Il se posa sur une table en bois qui regorgeait de poussière et qui était aussi froide qu’un stalactite. Il vit un vieil homme qui admirait avec émerveillement les horribles gravures orientales qui donnaient une sensation de dégoût au petit chat persan. Ce dernier observait un groupe de personnes qui fumaient des cigares dont les cendres tombaient sur le sol gris et humide qui ne demandait qu’une seule chose, être nettoyé. Ce passage, qui faisait venir des touristes qui ne savaient plus quoi faire de leur argent, avait le don d’exaspérer le chat. Celui ci avait horreur de ce passage étroit qui sentait une odeur de renfermé et lui donnait des envies suicidaires. Mais l’endroit dans ce passage qu’il ne pouvait pas tolérer était sans aucun doute le théâtre des variétés. Ce lieu proposait des spectacles ennuyeux à en mourir et insignifiants. De plus, il faisait très chaud et humide dans ce théâtre et il y a avait une odeur de transpiration répugnante qui dégoûtait le chat persan au plus haut point. Ce petit animal n'appréciait pas du tout le passage des panoramas et ne souhaitait qu’une seule chose, la démolition de cet endroit poussiéreux, étroit, sombre et bondé de monde.

Sonia Z.