Le "bon" marché

Il est là, ce vieil homme aigri et bossu, appuyé sur sa canne au  vingt-quatre rue de Sèvre en train de regarder  de haut avec arrogance ce grossier bâtiment à l' allure ignoble et répugnante. Au moment où Paul entre dans le bâtiment les couleurs sont claires et aveuglantes.

L'odeur insoutenable de ces parfums nauséabonds  lui donne des nausées incessantes. Il s'agace du nombre de vêtements et d'objets inestimables sertis de diamant, de rubis ou même d’or. Il se demande quelle femme est assez bornée pour oser envisager d'acheter un sac en peau d’alligators pour trente-sept mille euros!

Mais ce qui l’exaspère très fortement, ce sont toutes ces personnes aisées qui se pavanent en manteau de fourrure tels des animaux en cages se bousculant devant l'entrée pour avoir l'honneur d'acheter une parure dans ce magasin portant l'ignoble nom du Bon Marché.     

Le bruit des talons de toutes ces femmes entassées dans la galerie  qui s’entrechoquent sur  le parquet verni et luisant lui  donne l'impression  qu'un troupeau d'éléphant en cavale s’enfuit d'un zoo ; il faut dire qu'elles sont très nombreuses...

Halexya