Présentation du spectacle sur le site "art russe" :

Avec Le Roi nu, Evguéni Schwartz s’attire en effet les foudres de la censure. C’est un inconscient, un insolent qui ne voit pas, ou feint de ne pas voir, que sous les traits du roi nu pourraient apparaître ceux de Joseph Staline. Le Roi nu ne sera créé que vingt-trois ans après avoir été écrit. Cette pièce qui était une charge vengeresse contre l’hitlérisme restera près d’un quart de siècle aux enfers.

Evguéni Schwartz est un auteur original au regard de la littérature russe, puisqu’il y introduisit un genre : la fable fantastique.

Un anticonformiste qui refusait la terreur des polices staliniennes contre lesquelles le genre fantastique le prémunissait.

Mais bien loin d’endormir la vigilance des censeurs, l’œuvre de cet auteur épris de liberté allait au contraire porter tous les soupçons sur sa personne : le roi nu, n’est-ce pas Josef Staline lui-même ?...

Le Roi nu restera ainsi en Enfer (interdit) près d’un quart de siècle avant de pouvoir être joué.

Un spectacle enchanteur pour toute la famille

Laurent Pelly, qui dirige le centre dramatique des Alpes, nous transporte dans la féerie féroce d’un royaume tyrannique, où une jeune princesse doit épouser un vieux barbon couronné, cruel et coquet. Heureusement, le porcher Henri et son compère Christian se déguisent en tisserands pour proposer au roi une étoffe merveilleuse, invisible aux yeux des imbéciles et des traïtres. Aussitôt, celui-ci leur commande un vêtement pour sa noce. Vous imaginez la suite...et vous la connaissez puisque Schwartz emprunte à un conte d’Andersen l’argument de sa pièce. Le recours au fabuleux lui permet de contourner la censure- l’écrivain soviétique vise ici rien moins que Staline, dont il eut à subir la dictature-et lui autorise toutes les libertés de ton, d’invention, de provocation...