Séance du vendredi 03 février 2012.
Avant de commencer le cours, nous parlons de la pièce que nous avons vue quelques jours avant, Ô les beaux jours de Beckett, mise en scène par Blandine Savetier. Nous échangeons nos ressentis et Mme Houot ainsi que François nous éclairent sur la pièce. Peu ont aimé, mais beaucoup de questions trottent dans la tête de chacun.
Echauffement :
Aujourd’hui, nous ne sommes que huit sur le plateau, ce qui est bien difficile pour travailler sur Hamlet, mais nous remarquons que nous sommes beaucoup plus à l’écoute les uns envers les autres, notamment lors del’échauffement.
Margot se propose pour mener un bel échauffement, qu’elle réussit d’ailleurs très bien. Nous remarquons que nous sommes tous concentrés, nous l’écoutons et faisons ce qu’elle nous propose. Nous commençons en cercle, tête droite et nous nous échauffons les parties du corps –chevilles, genoux, bassin, poignets, épaules, cou. Puis, nous marchons dans l’espace, François émet un « stop », nous nous arrêtons. La personne la plus proche de nous devient alors notre partenaire de jeu. Margot nous explique son idée d’exercice, il s’agit de l’exercice du pantin (je me suis permise de l’appeler ainsi), deux par deux, face à face, une personne doit tenir droit devant elle un bras tendu, une main droite et ouverte. La personne se situant en face, doit poser son regard dans cette main, au creux de la paume –comme s’il y avait un fil transparent, les yeux sont tirés par la main. Ainsi, le « maître du pantin » peut non seulement mais doit surtout diriger son jouet. Un premier passage, puis nous échangeons les rôles. Cet exercice s’est très bien passé, tout le monde était concentré il me semble. Comme une recette, cet exercice a besoin d’aliments/éléments, ici nous avons besoin de concentration (guider son partenaire tout en faisant attention aux autres duos), d’écoute (ne pas aller trop vite, ni trop bas, ni trop haut), d’une souplesse corporelle (si notre moitié décide de descendre sa main à ras le sol puis de tourner etc par exemple) et surtout, d’une confiance envers son partenaire mais aussi à l’ensemble du groupe.
Margot, avec l’aide de François, nous propose alors un deuxième exercice. Il s’agit cette fois du miroir. Nous sommes répartis sur le plateau, de manière à ce que tout le monde se voie. Un leader est donc choisi, Margot commence et le groupe se tourne en sa direction. Le but de l’exercice, comme son nom l’indique est de représenter les mêmes mouvements que le leader ; en clair, nous sept devons suivre Margot comme si elle était notre reflet. Quand le leader le sent, il peut donner son rôle à quelqu’un d’autre en se tournant vers l’élu avec les mains jointes et ouvertes ce qui est signe de « je te passe le miroir » (c’est comme ceci que je l’ai interprété). L’exercice progresse, nous commençons avec Margot qui bouge principalement les bras et les jambes, puis Sarah qui timidement joue avec sa tête et sa bouche, Audrey qui décide de s’assoir et de jouer avec ses doigts sur le sol puis Malvina qui s’amuse avec ses épaules et ses jambes. Le groupe suit plutôt bien le leader, cet exercice requiert une attention collective donc de l’écoute, un soupçon d’imagination et le leader doit être lent et précis.
Plateau, Hamlet – Acte III scène 2 (le début) :
Hamlet : Robin.
Les comédiens : Clara (Laurène normalement), Margot (Victoria normalement) et Marion.
Nous reprenons le travail de la semaine dernière en approfondissant le personnage d’Hamlet c’est-à-dire en faisant travailler la manière de jouer de Robin. Les quatre acteurs entrent sur scène, en jeu ; Hamlet explique, parle à ses comédiens sur l’idée qu’il a lui de la pièce qu’il veut montrer à son beau-père et à sa mère. Nous faisons mille et une entrées jusqu’à temps que Robin réussisse à réellement parler aux acteurs et non pas à leur réciter son texte. D’ailleurs, au bout de maintes et maintes fois, Robin parvient à faire entendre ses explications et François dit « Ca devient plus clair, plus concret ». Dans notre mise en scène, à un passage, un comédien prend le texte qu’Hamlet lui tend et fait un essai de jeu devant ce dernier. Robin pris par le rire, coupe lui-même le jeu, on remarque alors qu’Hamlet peut jouer avec le rire, ça fait écho à la folie. Robin ne se base que sur un seul comédien, nous lui faisons remarquer qu’il doit faire participer davantage les deux autres. Il a donc une idée qu’il met en scène : il s’approche d’un comédien (reine de comédie) et la prend entre ses mains en lui montrant comment elle devra agir lors de la représentation face au roi et à la reine. Mais, nous trouvons cela trop chorégraphié, répétitif et rapide, c’est machinal, Robin n’est alors plus tout à fait dans le jeu. Une remarque importante est faite à Robin, il doit prendre son temps et arrêter de couper son texte pour pouvoir réussir à faire ancrer dans la tête de ses comédiens la vision qu’il a de sa pièce. Puis, nous recommençons, avec un changement de mise en scène : précédemment, les comédiens se trouvaient à l’avant-scène, maintenant, ils sont plus proches du rideau. Hamlet reste au devant du plateau. Ce changement est dû à une indication des professeurs « essayer d’occuper davantage l’espace scénique ».
Robin a pris conscience qu’il devait s’adresser et faire travailler les trois comédiens. En tant que comédiens, nous nous sommes rendus compte qu’il fallait utiliser tout l’espace, personnellement je me suis sentie plus à l’aise et j’ai pu tenter un autre jeu.
Acte III scène 2 (p 115) :
Hamlet : Robin.
Le roi : Malvina.
La reine : Margot.
Ophélie : Léna.
Polonius : Audrey (Raphaëlle normalement).
Clara : Rosencrantz (Arnaud normalement).
Nous choisissons des costumes pour ce bout de scène : Ophélie porte une robe noire à petites fleurs blanches, le roi a sur ses épaules une cape verte et la reine est habillée d’une couronne et d’une robe noire cintrée. Nous travaillons beaucoup sur l’entrée du roi et de la reine, ainsi que sur leur attitude et leur manière de s’installer sur les chaises. Le roi, la reine, Polonius et Rosencrantz se situent à l’avant-scène côté court, ils sont tous à quelques centimètres les uns des autres. Tandis que, Ophélie est assise sur une chaise à l’avant-scène côté jardin avec Hamlet. Ces deux personnages sont réellement isolés. Nous notons que lorsque le roi demande à Hamlet comment il va, il pense sa question de manière ironique mais ne doit pas montrer cette certaine moquerie. Le roi connait très bien la réponse, il pose la question par preuve de politesse seulement. Quant à Hamlet, lorsqu’il se trouve près d’Ophélie, il doit réellement poser sa tête sur les genoux de la belle, qui elle, est hésitante à l’idée de poser sa main sur la tête qui se présente à elle. Nous n’avons pas eu réellement le temps de travailler ce passage, mais une atmosphère se dessine déjà, ce qui montre qu’il y a eu un réel travail je pense.
Lors de cette séance, nous avons remarqué à quel point avec un tel effectif réduit, la concentration était plus importante. Nous avons bien avancé sur Hamlet, chose qui n’était pas gagnée quant à la vue du nombre d’élèves absents.
JAUPART Malvina & VAUDREE Marion.