l'aventure

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questionnaire sur "La profession de foi du vicaire savoyard" de Roussea

1-Le récit inaugural (p.46-51)

a) En quoi consiste l’expérience du mal que font respectivement le jeune calviniste exilé et converti en terre catholique (p.45-46) et le vicaire savoyard au début de sa carrière (p.46 et 51-52  )? Relevez les phrases clés et …

b)… dites quelles sont les conséquences de ces expériences fondatrices : quelle forme de mal moral, peut-être pire que l’expérience de la violence et de l’injustice qui en est la cause, découle de cette expérience initiale (p.46-51 pour le jeune prosélyte ; p.52-53 pour le vicaire savoyard) ? Là encore, relevez les citations clés, classez les formes de mal social et moral suggérées par l’énumération et n’hésitez pas à lire le début du livre II des Confessions pour comparer la fiction philosophique avec l’autobiographie de Rousseau.

c) Quel est l’objectif du vicaire savoyard (p.47)? Quel lien pouvez-vous établir entre cet objectif et l’insertion de la PFVS dans un traité/ roman sur l’éducation : Emile ?

d) Comment le vicaire savoyard s’y prend-il pour gagner la confiance, et donc gagner le cœur du jeune prosélyte? (p.47-49) Là encore, tissez un parallèle entre l’observation qui fonde la méthode du vicaire savoyard et le projet de l’Emile, le moment du livre IV de ce traité notamment.

e) Qu’est-ce qu’une « confession » (p.50), qu’une « profession de foi » (p.50) ? Pourquoi le vicaire savoyard parle-t-il de « profession de foi » et non de récit exemplaire, de sermon de leçon de morale, voire de leçon de vie ou de traité philosophique?

f) Quel paysage sert de cadre à la « profession de foi » du vicaire savoyard ? En quoi et de quoi ce décor est-il symbolique ? Relevez une phrase clé qui atteste le lien entre ce cadre et le contenu du discours à venir, p.51.

 

2- La captatio benevolentiae ou le discours de la méthode (p.51-56

a) Commentez la 1ère phrase du discours : « n’attendez de moi ni des discours savants ni de profonds raisonnements ». : pourquoi refuser ainsi le traité et la posture philosophiques ?

b) Que veut dire le vicaire quand il prétend s’adosser au « bon sens » ? Comparer ce qu’il entend par là au « bon sens » chez Descartes.

c) A quelle forme de discours la profession de foi du vicaire savoyard s’oppose-t-elle (p.51 et 68 ? Quelle relation prétend-elle instaurer entre locuteur et destinataire ? (p.51, 1er § du discours)

d) Que reproche-t-il, de manière du reste polémique et sans argumenter sur le fond, aux philosophes ?

e) Qu’en conclut-il sur la «méthode » à laquelle il s’arrêtera dans sa quête des vérités qui lui importent ? Commentez les expressions « lumière intérieures » (56) et « voix intérieure » (73) et comparez cette définition de l’évidence (56) avec les idées claires et distinctes de Descartes, cette définition de la « conscience » avec d’autres acceptions possibles de ce concept.

 

3- De « moi »à Dieu : la « méditation métaphysique » du vicaire savoyard

a) Quelle « 1ère vérité » frappe le vicaire savoyard ? (p.57) Rapprochez cette 1ère intuition de la récriture du cogito cartésien, p.89 : « exister pour nous, c’est sentir ; notre sensibilité est incontestablement antérieure à notre intelligence, et nous avons eu des sentiments avant des idées ».

b) Quel « 1er doute » l’envahit ? (57)

c) Pourquoi ne peut-il pas le résoudre ? (57)

d) Comment passe-t-il du sentiment de sa propre existence à la certitude que les objets du monde extérieur existent et ne sont pas le moi ? (57)

e) Comment passe-t-on, selon lui, de la sensation à l’intelligence, de la perception à la représentation, de l’existence passive à la pensée active ? (57-58) En quoi s’agit-il ici de polémiquer avec le sensualisme des philosophes de la perception  pour affirmer un dualisme ? (58-59 et 73)

f) Comment la distinction repos/ mouvement, mouvement communiqué/ mouvement spontané prolonge-t-elle ce dualisme matière/ esprit = intelligence et volonté, en niant l’hypothèse matérialiste ( 56 et 73) ?

g) Par quel raisonnement parvient-il à l’énoncé de son « 1er principe » (« il n’y a point de véritable action sans volonté »)/ « dogme »/ « article de foi » (« je crois qu’une volonté meut l’univers et anime la nature » (p.62-63) ?

h) Pourquoi parle-t-il de « dogme » ? (63)

i) En quoi ce « dogme » lui paraît-il néanmoins préférable aux théories matérialistes ? (63-65)

j) Quel est le second « article de foi » du vicaire savoyard ? (65)

k) Sur quelle analogie entre l’homme et Dieu repose cette foi dans l’existence de Dieu ?

l) Quels arguments étayent cette croyance dans l’existence de Dieu (65-66 et 68) ?

m) En quoi la thèse de l’harmonie du monde paraît-elle réfuter l’hypothèse matérialiste du hasard et de la nécessité ? (66-68)

n) Quels sont, pour Rousseau, les attributs de Dieu (68) et quel lien nécessaire les attache les uns aux autres : comment induit-il de la puissance la bonté et de la bonté la justice ( + 76) ? Comment Rousseau distingue-t-il néanmoins la bonté de Dieu et la bonté de l’homme (82), la justice de Dieu et celle des hommes ?

o) Quelle place l’homme occupe-t-il dans l’univers, selon Rousseau et sur quoi fonde-t-il cette prééminence ? (69-70)  Rapprochez cette idée de la conception cartésienne de l’homme « maître et possesseur de la Nature » et dites en quoi on peut rattacher ici la pensée de Rousseau à l’optimisme des théodicées.

p) Comment Rousseau conclut-il de l’ »amour de soi » à l’amour de Dieu et en quoi peut-on d’ores et déjà parler d’une « religion naturelle » ? (70)

 

3- le mal

a) Que constate Rousseau quand il quitte la contemplation de l’ordre du tout pour se pencher sur le « spectacle » que l’humanité offre au regard ? (70)

b) En quoi ce constat peut-il être une objection à l’optimisme, à l’idée de Providence et de toute puissance de Dieu ? Recopiez et commencez à mémoriser les phrases clés du dernier § de la p.70.

c) Par quel dualisme le vicaire explique-t-il la nature humaine, et avec elle le mal ? (71) De quelle tradition philosophique occidentale pouvez-vous rapprocher ce dualisme ? A quelle autre conception de l’homme cette théorie s’oppose-t-elle (72-73) ? Quelle image est censée persuader le lecteur de l’absurdité de l’hypothèse matérialiste (73) ?

d) Expliquez : « je veux et ne veux pas…je vois le bien, je l’aime, et je fais le mal » et dites de quelle épître de Saint Paul on peut rapprocher cette explication de l’origine du mal humain.  (71), puis rapprochez cette explication de l’origine du mal du dualisme entendement--volonté/ passion (73).

e) « Nul n’est méchant volontairement » : de quel adage socratique/ platonicien pouvez-vous rapprocher l’idée selon laquelle «je ne suis pas libre de ne pas vouloir mon propre bien, je ne suis pas libre de vouloir mon mal » (74).

f) Quel lien nécessaire Rousseau établit-il entre jugement, volonté et liberté ? (74) Qu’en conclut-il, qui constitue son « 3ème article de foi » et qui conduit nécessairement à l’imputation de la responsabilité de l’homme dans l’origine du mal ? (74, 94-95) Commentez : »si je fais le mal, je n’ai point d’excuse ; je le fais parce que je le veux ».

g) Qu’en conclut-il quant à l’imputation du mal à la Providence, donc à Dieu  (74-75) et à l’unique origine du mal (75-76) ? Quels arguments étayent cette théodicée (75) et cet défense de la liberté ? Commentez  « le mal que l’homme fait retombe sur lui sans rien changer au système du monde, sans empêcher que l’espèce humaine elle-même ne se conserve malgré qu’elle en ait ».

h) En quoi peut-on parler d’une philosophie optimiste concernant la théorie de la liberté et de la nature humaine (75) ? En quoi la liberté ainsi définie prouve-t-elle que la nature humaine est bonne ? Commentez la phrase qui ouvre le dernier § de la p.75 en montrant qu’elle est la conclusion logique du raisonnement qui précède : « c’est l’abus de nos facultés qui nus rend malheureux et méchants »

i) Quel lien établir avec la philosophie du bonheur (75) ? Quelle définition Rousseau propose-t-il de ce bonheur (75 et 77) ? Comment Rousseau réfute-t-il l’objection du mal subi ? (77)

j) Quelles preuves Rousseau donne-t-il du fait que le mal physique n’est pas un mal en soi, mais relativement à nos représentations, qui ne relèvent pas de l’ordre de la nature, p.75-76 ? Rapprochez cette thèse de l’origine historique, sociale, culturelle du mal des 2ers Discours, sur les sciences et les arts et sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes.  Recopiez l’avant-dernier § de la p.76 et rapprochez-en la dernière phrase de l’incipit de l’Emile.

 

4- la conscience

a) Quel est, pour Rousseau, l’unique instrument de discrimination du bien et du mal ? (83 et 87-88). Recopiez et commentez la définition que Rousseau propose de la « conscience », p.87.

b) En quoi cette voix de la conscience naît-elle de l’articulation de l’amour de soi, nécessaire à la conservation, et de l’ouverture à l’autre ? (89) Quel lien pouvez-vous établir entre cette articulation et l’adolescence/ la puberté, moment que Rousseau choisit dans le développement d’Emile pour poser la double question de la morale et de la passion amoureuse (89-90) ?

c) En quoi cette voix de la conscience entre-t-elle en conflit avec les passions ? Quel lien pouvez-vous établir entre cette conception et la dualité, déjà rencontrée, de la nature humaine ? (83)

d) Quelles  nouvelles  preuves de la bonté de la nature humaine, de la moralité naturelle de l’homme  la piété altruiste et le « cri du remords donnent-elles à Rousseau (84-86)? En quoi est-ce là contrer la pensée de Hobbes ?

e) Quels exemples  historiques attestent, selon Rousseau, de l’universalité de la « voix de la nature » (87-88) ?

f) Comment Rousseau redéfinit-il l’antinomie du bon et du méchant, p.93 ?

g) Quelle sagesse le vicaire savoyard tire-t-il de sa découverte ? (93) Quelles limites peut-on assigner à cette sagesse ? A quels contre-arguments ne résisterait-elle pas ?

 

5- Immortalité de l’âme, félicité et miséricorde

a) Pourquoi le vicaire savoyard a-t-il besoin de croire en l’immortalité de l’âme pour assurer son système, confirmer l’optimisme de sa théodicée et sa théorie du bonheur ? (77-79)

b) En quoi la thèse du dualisme de la nature humaine a-t-elle préparé cette croyance dans l’immortalité de l’âme en prolongeant la croyance dans la bonté essentielle de la nature humaine (78-80 et 95) ?

c) Pourquoi Rousseau ne croit-il néanmoins pas à l’enfer, c.à.d. dans le fond en un châtiment des méchants ? Commentez la phrase : « qu’est-il besoin de chercher l’enfer dans l’autre vie ? il est dès celle-ci dans le cœur des méchants » (80).

 

6- Religion naturelle et religions instituées

a) Comment définir le « théisme », en le distinguant du « déisme » et des religions révélées ?

b) Comment définir en conséquence la « religion naturelle », que le jeune homme reconnaît dans le discours du vicaire savoyard et à propos de laquelle celui-ci se demande comment il pourrait y en avoir une autre ?

c) Que critique Rousseau dans les religions instituées ?

d) Pourquoi le Christ et les Evangiles restent-ils cependant, pour lui, des références plus précieuses que Socrate et les livres des philosophes ?

e) Pourquoi Rousseau s’est-il attiré les foudres, tant de la Sorbonne et de l’Inquisition que des ministres de la République de Genève et des philosophes des Lumières avec ce discours ? Quel fut le sort de l’Emile, de sa PFVS et de son auteur après la publication du livre ?