TITRE : Le Renard et la Couronne
AUTEUR : Yann FASTIER
ÉDITEUR : TALENTS HAUTS
PRIX : 16,00 euros
GENRE : roman d’aventures / historique
THÈMES : Amitié / Amour / Enfance / Quête initiatique
NIVEAU : à partir de 13 ans (4ème/3ème)
1ère édition en juin 2018 et réédition en février 2019
Fin XIXème siècle, Ana Horvath, jeune orpheline âgée de dix ans, est au chevet de sa grand-mère mourante. La dernière phrase que celle-ci prononce est énigmatique : « Dans le feu de Judas, où se retirent les eaux, un astre trouveras… » Onze ans plus tard, Ana saisira enfin le sens de cet arcane.
Spoliée du peu de biens que celle-ci possède, Ana a conservé pour seul héritage, un vieux grimoire dans lequel sa grand-mère lui a appris le français. Ainsi, Ana est obligée de quitter son village et se rend dans la capitale dalmate, Spalato. C’est là, qu’elle fait la rencontre d’enfants des rues qui vivent de petits larcins. Elle est rapidement intégrée à la joyeuse bande menée par la belle et mystérieuse, Djuna. Mais, Djuna et Iva disparaissent durant quelques mois. Iva réapparaît mais sans Djuna. Dès lors, Ana a du mal à trouver sa place et décide de quitter ses compagnons. Dans les rues de Spalato, elle fait la connaissance de M. Roland, naturaliste au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, venu en Dalmatie, observer la flore. Ana va devenir son assistante. Au moment de retourner à Paris, M. Roland révèle à Ana son souhait de l’adopter. En effet, son épouse et lui n’ont jamais pu avoir d’enfants. Ana est comblée de rejoindre leur foyer. Mais, Ana n’est pas au bout de ses aventures… La deuxième partie de ce roman se passe en France et c’est une jeune femme que nous retrouvons, Ana aura bientôt 21 ans. Le Renard et la Couronne est un roman d’aventures surprenant. L’auteur, Yann Fastier possède une très belle plume, il écrit une langue très riche qui m’a transportée et m’a faite voyager de la Dalmatie à la France. Ana est une protagoniste, rebelle, courageuse et très attachante et parle un français très châtié. Les personnages secondaires sont aussi très forts que ce soit Djuna, Marion ou Patrizio. J’ai particulièrement apprécié le langage d’Ana qui parle un français, très désuet, emprunté au XVIIème siècle.
Ce sont notamment les deux premières parties de ce récit que j’ai trouvées fascinantes. La narratrice est une jeune femme forte avec beaucoup de tempérament et qui ne se laisse pas dicter ses choix.
Avec ce roman féministe et quelque peu subversif, dans lequel l’histoire d’amour est amenée de façon pudique, tout en douceur, Yann Fastier nous livre un récit dense et une magnifique prose. Il a su mêler à la fois le langage parlé des rues, l’argot et la langue très châtiée de la haute bourgeoisie et parfois extrêmement soutenue d’Ana, presque désuète, empruntée au XVIIème siècle.
A la fois roman d’aventures et roman historique, mêlant amitié, amour, quête initiatique et complots politiques, celui-ci saura séduire les bons lecteurs à partir de 13 ans mais aussi les biens plus grands.
La première de couverture est magnifique. Un grand bravo à l’auteur et aussi à son éditeur. En effet, la maison d’édition indépendante, Talents Hauts propose toujours des livres de grande qualité, avec des thèmes puissants.