SORTIE "CARMEN'S" jeudi 15 février 2018

carmens.png
 

CARMEN'S  

BALLET de MONTALVO

THEATRE NOTIONAL DE CHAILLOT 

prog_montalvo.pdf

 

« Toutes les femmes s'appellent Carmen », semble penser José Montalvo reprenant à son compte cette une du « Nouvel Obs » des années 1980. Il accole un « s » à son héroïne qui devient sous nos yeux une danseuse gitane, une manifestante dans les rues de Paris et peut-être cette migrante qui brave la Méditerranée pour s'offrir un avenir meilleur. Le spectacle s'ouvre sur une déferlante, la quinzaine d'interprètes pris dans le rythme de Bizet. Tout au long de « Carmen(s) » l'opéra est ainsi décliné façon jazz ou manouche, parfois juste susurré. Pour dire toutes ces femmes Montalvo convoque pointes classiques, battle hip-hop et même gestuelle empruntée au répertoire de la danse traditionnelle coréenne.
Le chorégraphe avait signé en 2016 « Shigané », coproduction avec le Théâtre national de Séoul. Il a voulu ouvrir « Carmen(s) » à d'autres univers plus lointains. L'Espagne, elle, se décline façon flamenco, mais c'est plus convenu. Les belles idées abondent comme cette scène de doublage, les danseuses face à un pupitre et une « partition » de cris et exclamations pour accompagner les images où Carmen se bat - avec une cigarière dans l'original. Sauf  qu'ici on serait plutôt dans le registre de la bande de filles. Montalvo ne cède jamais à l'exotisme et s'il montre un taureau en vidéo c'est pour s'en amuser. Les gros plans d'une caméra sur les visages de figurants de toutes origines renforcent le propos universaliste du ballet. On pourra s'en énerver mais José Montalvo, lui-même fils d'immigrés espagnols, veut croire en la réconciliation ou à défaut aux bons sentiments.

carmens_20berger2.png
 

 

Haut de page