Chaque année, les élèves de troisième participent au concours d'écriture de nouvelles. Deux groupes gagnants vous proposent de lire leur nouvelle.

Louis

Louis venait d'emménager dans sa nouvelle demeure. Quelle chance il avait d'habiter dans une des plus belles capitales du monde, Paris ! En même temps, il pouvait se le permettre, grâce à sa nouvelle situation financière.

En effet, il s'était installé avenue Foch pas loin des Champs-Élysées, l'un des quartiers les plus prestigieux de la ville.

Certains diront qu'il a de la chance de voir la Tour Eiffel de son salon, ou encore l'Arc de Triomphe à deux pas de chez soi.

Sa villa s’étendait sur plusieurs centaines de mètres, et son jardin était entretenu par du personnel, une véritable armée de jardiniers.

Louis, malgré tout cela était resté quelqu'un de très sociable, qui avait su garder la tête sur les épaules, mais les gens l'évitaient, par mépris peut-être. Il arrivait même qu'on n'ose pas le regarder dans les yeux. Étaient-ils intimidés?

Il avait ses petites habitudes maintenant, le matin après s'être préparé, il allait faire un petit tour dans le quartier. Les chiens venaient le saluer, ils l'adoraient contrairement aux Hommes, toujours cette histoire d’ego et de rivalité de classe sociales...

Il passait devant Louis Vitton, Guerlain, Mercedes et toutes ses marques prestigieuses qui le faisaient rêver plus jeune.

Ce n’était plus le cas. Il s'était confronté aux patrons de ces industries et à leur mentalités. Il avait été si naïf de penser qu'il aurait pu changer les choses...

Il arrivait que, quelquefois, les gens viennent quand même à sa rencontre. Ainsi un jour, une jeune femme et son enfant l'approchèrent. Louis, surpris, leur adressa un large sourire, mais avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, la mère dit à son fils : « Tu vois, si tu ne travailles pas à l'école, tu finiras à la rue, comme ce pauvre homme ! ». Et elle sortit de sa poche un billet de cinq euros.

Alice et Nicolas, 3F.

Popularité

Chaque jour c'est la même chose. Tous ces regards insistants tournés vers moi me gênent. La routine est tout le temps la même : je vois toujours le même homme barbu, matin et soir. Il me croise, me dit bonjour du regard et m'observe, comme émerveillé. Il me salue en soulevant sa casquette comme les gentlemen avant de repartir, l'air satisfait et fier de lui. S'il n'y avait que lui, ce ne serait pas dérangeant...

Les gens m'admirent et le monde entier sait qui je suis. Des centaines de personnes viennent, parfois de très loin, pour avoir le privilège de me voir. Il n'y a rien que je déteste plus que les flashs des appareils photos. Le bruit continu des objectifs m'exaspère et la foule constamment amassée devant moi m'embarrasse.

A cette heure matinale, je ne suis pas encore harcelée par les photographes. Alors je réfléchis, tout en écoutant vaguement le bruit du ruisseau qui coule au loin. Je m'interroge : pourquoi suis-je autant admirée ? Qu'ai-je en plus des autres gens ?

Je n'ai pas un physique hors normes et ne pratique aucune activité particulièrement extraordinaire. Peut-être est-ce à cause de mon père ? Il était un artiste très connu, lui aussi. Il est parti beaucoup trop tôt. Je n'avais que treize ans…

Certaines personnes soutiennent que j'ai des yeux particuliers, un regard envoûtant, et que c'est un petit détail qui fait mon charme. J'en doute fortement ; il faut dire que je n'ai pas confiance en moi, même si les compliments que l'on peut lire dans les journaux et sur le Web à mon sujet me font évidemment extrêmement plaisir.

Seulement, être célèbre n'a pas que de bons côtés, même si avoir conscience d'être adulée par des milliers de personne est agréable. Par exemple, après que mon père eut disparu, je fus kidnappée et mon ravisseur demanda une somme d'argent exorbitante pour ma libération. Fort heureusement, il se trahit lui-même et je fus délivrée. Une grande joie pour tous, pour moi en premier lieu, évidemment, mais aussi pour mes milliers d'admirateurs.

Oh, voilà que je n'avais pas vu le temps passer ! Une nouvelle journée s'annonce, la routine va bientôt reprendre. Parfois, je rêve d'être plus libre de mes mouvements, de pouvoir faire ce que bon me semble. Mais je sais que cela est impossible. Tout le monde compte sur moi. Alors comme d'habitude, j'esquisse un léger sourire et attends que les visiteurs affluent.

Il n'est pas tous les jours facile d'être Mona Lisa.

Emma L, Margot L et Chloé D. 3eD