littérature et société exemples de cahiers de lecteurs.
Par Muriel Tostivint (lycée Marie Laurencin, Mennecy (91)) le 06 janvier 2015, 18:51 - Lien permanent
http://www.ina.fr/video/I00008510
Par Muriel Tostivint (lycée Marie Laurencin, Mennecy (91)) le 06 janvier 2015, 18:51 - Lien permanent
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Commentaires
1. Donc, je me disais "Super! Un truc NUL et BIZARRE" mais je devais le lire une 2ème fois pour voir si j'avais bien compris et, pour m'encourager, j'ai mis de la musique. Quand All of me de John Legend passe...ET LA LE DECLIC! Tout en relisant, ma lecture a changé: je me suis rendue compte que c'était un poète mélancolique, blessé par l'amour. Je me sentais lui. Je ressentais sa solitude...Et cette muse, cette personne qui arrive comme un ange tombé du ciel, envoyé par Dieu. Cette grande soeur qui est là pour l'encourager, lui apporter son amour, et surtout, comme c'est une muse, de l'inspiration. J'ai beaucoup aimé ce texte, j'ai l'impression que ce texte me parle.
2. Pfff...c'est long...enfin, non, le texte n'est pas si long que ça, mais le contenu...Oh la la! C'est doux, c'est mielleux, c'est rose, c'est mignon, c'est niais, c'est ennuyeux, c'est fatigant, c'est long...que c'est long...Et pourtant vide! Ah ça! C'est un texte vide, sans action intéressante: "donne-moi un baiser", "la perle du fond des mers". Oui, c'est ça, retourne compter fleurette aux bisounours, tu ne m'intéresses pas.
Cependant, la fin change. On dirait une sorte d'horreur poétique. Mais, le temps qu'il m'intéresse, le texte est fini. Bon, et bien, dommage. Je suis plutôt déçue mais je m'y attendais venant de "mai". Cela me fait penser à des dessins animés...nets,clairs, roses, avec une petite chute, peut-être...
3. La nuit d'aout est un texte apaisant. La lire m'a calmée, en quelques sorte réchauffée car il illustre la chaleur par son atmosphère: on pourrait entendre la nature murmurer, le vent souffler, les oiseaux chanter...comme un livre d'images accompagné d'une musiques celtique. Oui, ce texte me fait beaucoup penser à la culture celtique.
Je crois qu'il en fait un peu trop! Ce n'est plus un poète, c'est un acteur, il fait la comédie! J'ai dit que je le comprenais, c'est douloureux, mais, là, ça sonne faux...
Heureusement que sa Muse est là pour le calmer. En fait, j'aime bien la muse, elle est attentionnée comme une mère, parfois franche comme une soeur et elle sait se montrer séduisante comme une maîtresse. Je l'imagine grande, forte, belle, indépendante et sure d'elle. Dans la nuit d'octobre, j'ai l'impression qu'elle gronde le poète comme un enfant: "Poète, c'est assez". Le passage m'a fait rire, pourtant, le poème est plutôt sombre, c'est une "après-rupture", mais j'ai imaginé la scène entre la muse et le poète et dans ma tête c'était plus comique qu'autre chose.
"A défaut de pardon, laisse venir l'oubli"
voici quelques extraits de cahiers de lecteurs sur les Fleurs du Mal :
1. J'ai l'impression que Baudelaire salit la nature humaine en disant que nous vivons comme des démons avec nos mauvaises pensées.
2. Je pense que plus de la moitié des poèmes de ce poète est tordue. Presque tous ces poèmes sont pour moi des coups de gueule. Cet homme a un esprit mal placé et pervers, il est très torturé. Il dit les choses honnêtement mais elles sont trop crues à mon goût. Il y a quelque chose de malsain qui me dérange, je dirais même que j'ai honte de lire certains poèmes. Certains me dégoutent comme « Une charogne ». Le seul qui m'a plu est « L'invitation au voyage », qui est un poème doux, calme, apaisant, je me demande ce qu'il fait là ! Il est bien trop délicat parmi les autres.
3. J'ai trouvé que la plupart des poèmes avaient un air de ressemblance. Ils étaient en quelque sorte unis par une sensation: le désir. Le désir de l'autre.
4. JE DETESTE ! Tous les poèmes doux, mielleux, apaisants, ils sont ennuyeux comme « L'invitation au voyage ». Mais J'ADORE ! Tous les poèmes qui nous troublent comme « O satan », ce qui révèle la vraie face du monde, son côté obscur comme « Au lecteur ». Mais, desfois je trouve certains très vulgaires mais j'aime bien car cela sort de tous les codes. En fait, dans les Fleurs du Mal, je préfère le mal.
Ce recueil me déplaît fortement. Il s'agit là d'une œuvre qui pour moi n'a aucun sens. Les poèmes sont tous différents, mais restent dans un univers sombre, qui me fait peur. Dans « A celle qui est trop gai », le simple fait que le personnage puisse prendre du plaisir en blessant sa bien-aimée est horrible ! Ce recueil a une atmosphère sombre et sadique.
13. Ce recueil est une insulte ! Autant de par sa perversité que par son irrespect des règles de la poésie ! J'entends par règles, le fait que la poésie ne devrait pas contenir des choses aussi crues et véridiques. Ce reflet de la réalité me dégoute : sur quoi pourrais-je fantasmer maintenant si la poésie ne m'inspire même pas. La femme se voit rabaissée, du moins, elle ne s'apparente plus à la pureté presque divine d'avant. Ce style ne me plaît pas du tout !
Ecrivez le cahier de lecteur d'un contemporain de Baudelaire qui découvre cette oeuvre en 1857.
1.Eh bien...que dire! Je suis frustré...Je viens d'investir dix sous dans une horreur. Oh ciel...Si le bon curé de notre paroisse savait cela. Si Dieu lui-même le savait...Mais Dieu le sait et le punira...Moi, piètre mortel, serviteur, ai acheté une ôde à Satan...Le fruit défendu lui-même. Ce recueil de poèmes n'est qu'une ignominie...Blasphème! Blasphème! Enfin, ce Baudelaire...comment ose-t-il trahir de la sorte son créateur? Que dira le curé? Que dira la populace? que diront les journaux? que dira Napoléon III? Notre empereur...Déjà, avait-il du mal avec ce Victor Hugo...un autre de ces rebelles. C'est grotesque de penser ainsi et de permettre au peuple de les lire...Mais que se passera-t-il après? que deviendra la poésie?
2. Pour moi, ce Baudelaire n'a pas fini de faire parler de lui. Il sort des limites posées comme un accord silencieux. L'insulte à la religion. Ces poèmes mettant au grand jour certains désirs que des gens expriment tout bas.
Ces mots sont comme une brise de renouveau, comme une autre révolution mais dans le domaine de la poésie.
Mais quel culot a-t-il eu?! De nos jours, n'avait-on jamais lu ce genre de mots exprimés aussi clairement? Cela a des airs obscènes, laids, impudiques, je l'accorde. MAIS ne serait-ce pas de désir dont on parle? De fantasmes que chacun de nous pourrait avoir? Nous ne sommes guère habitués à de tels mots, mais, le désir, n'est-ce pas humain?
Et sa manière de critiquer la religion en la détournant n'a jamais été faite avant. La religion a pris tellement de place et il est sûrement un peu tôt pour nous permettre ceci vu les dommages causés par le clergé.