Ce matin, le réveil est plus difficile : il faut se lever plus tôt pour ranger toutes les affaires et ne rien oublier. Nous quittons l'hôtel avec regret, et rangeons nos valises dans la soute, pour ne les retrouver que samedi soir.

Direction Naples, et son Musée archéologique dans un premier temps. Nous avons un peu de retard, et commençons notre visite par la galerie Farnese, au rez-de-chaussée.Les élèves sont impressionnés par les statues colossales, réunies par le pape Paul II (Alexandre Farnèse) et issues des fouilles des thermes de Caracalla au XVIe siècle, comme l'Hercule Farnese ou le taureau prêt à piétiner Dircé. La nudité des statues les perturbe un peu, et la Vénus callipyge ne suscite guère l'enthousiasme, malgré tous ses efforts...

Ils retrouvent leur intérêt en passant à l'étage, devant les mosaïques aux tesselles minuscules : le memento mori avec la Roue de la Fortune a été vu par certains en cours de français, et ils admirent la gigantesque mosaïque de la bataille d'Issos, où Alexandre le Grand affronte Darius, qu'ils ont vue reproduite sur le sol de la Maison du Faune à Pompéi. Mais l'intervention inexpliquée d'une gardienne hystérique jette un froid ; les élèves ont pourtant un comportement presque irréprochable, mais les préjugés contre les touristes français ont la vie dure...

Fait rarissime au musée archéologique : toutes les salles sont ouvertes ! Nous pouvons donc visiter les salles où sont exposées les statues de bronze provenant de la Villa des Papyrus, à côté d'Herculanum, avant de passer dans le grand salon, salone della meridiana. Un cadran solaire au sol, permet, à midi, d'indiquer la période de l'année et le signe du zodiaque correspondant. La majesté de la salle est impressionnante, mais la fatigue et la lassitude gagnent du terrain chez élèves, qui se précipitent à l'assaut du moindre banc. Nous les entraînons néanmoins dans les galeries consacrées aux fresques, où ils retrouvent "en vrai" la plupart des illustrations croisées dans les manuels ou présentées en cours, telles les fresques du mont Vésuve, de la poétesse Sappho, de ce couple d'érudits ou des combats devant l'amphithéâtre de Pompéi.

Nous terminons la visite (qui aura duré 3h !) par la maquette de Pompéi, et par les salles d'objets issus des fouilles : verres miraculeusement conservés, objets du quotidien comme ces clés de bronze, statuettes de dieux Lares destinées au culte domestique...

L'après-midi est consacrée à une promenade dans Naples. Nous nous rendons tout d'abord au Duomo, où est conservé le trésor de San Gennaro, évoqué en SVT, puisque son sang, et le "miracle" de sa liquéfaction, est censé protéger les Napolitains de l'éruption du Vésuve. Le baroque éclatant de l'église fascine les élèves, et la chapelle de l'ancienne basilique avec sa mosaïque paléochrétienne offre un contrepoint intéressant.

La balade se poursuit, entrecoupée de longues pauses pour acheter des souvenirs dans les boutiques de la Via Tribunali, l'ancien decumanus major de la cité grecque devenue alliée romaine en 326 avant notre ère. Les élèves achètent des pâtes de Gragnano, où était situé notre hôtel, du limoncello pour les parents, des pendentifs en forme de piment rouge, réputés protéger du mauvais oeil, et plus généralement tout ce qui arbore l'inscription ITALIA... Nous nous arrêtons sur la piazza del Plebiscito, devant l'église San Fransceso da Paola, qui mêle le dôme du Panthéon de Rome et les ailes de la basilique Pierre et Paul du Vatican.

La nuit tombe sur Naples, dont nous avons apprécié le pittoresque en empruntant la via Toledo le long des quartiers espagnols. Après être passés par le port, où le vent manque d'emporter les élèves, nous jetons un dernier coup d'oeil au Castel Nuovo (pas si neuf que cela car construit en 1280 par Charles d'Anjou) et nous regagnons la pizzeria Ciro a Medina. Chacun se régale d'une pizza Margherita, cuite au feu de bois, la pizza traditionnelle inventée à Naples en 1889 en l'honneur de la reine d'Italie Marguerite. 

Notre chauffeur Pascal nous a rejoint au restaurant et nous guide jusqu'au car, où nous nous installons aussi confortablement que possible, pour une nuit plus reposante, selon les élèves, qu'à l'aller.